JadesAsylum

[Fantasia 2019] Jade’s Asylum: pousse mais pousse égal

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1.5
Note Horreur Québec

Contrairement à ce que peuvent penser certains, on ne prend pas nécessairement plaisir à écrire une mauvaise critique. Il est bien plus stimulant de parler d’un film qui nous a passionné que de parler d’une production qui nous a laissé indifférent, voire profondément ennuyé. C’est malheureusement le cas de Jade’s Asylum (aka Demons Inside Me), un long métrage écrit et réalisé par le québécois Alexandre Carrière, connu pour le court-métrage Jacob’s Wrath présenté à Fantasia 2016.

Jade passe ses vacances dans une luxueuse villa du Costa Rica avec son copain et de riches amis américains. Sniffer de la poudre, boire de l’alcool et se baigner dans une piscine sont les principales activités, mais Jade ne s’amuse pas (et nous non plus). Elle se tient plutôt à l’écart du groupe, tourmentée par les images de son père (l’excellent Roc Lafortune) qui la dénigre constamment.

Jade’s Asylum affiche filmPrincipalement construit de retour en arrière et d’effets de style, on a l’impression en regardant Jade’s Asylum que le réalisateur a essayé de faire un long-métrage avec une idée de court tellement il ne s’y passe pas grand-chose. Ainsi, Jade passe une bonne partie du film dans sa baignoire à observer les autres et à discuter avec son père. Ce genre de déconstruction de la temporalité n’est pas inintéressante, mais il aurait fallu davantage de scènes fortes pour que cela fonctionne efficacement. Au contraire, on assiste ici à une répétition excessive de plans et de dialogues très peu captivants. En résumé, n’est pas Christopher Nolan qui veut.

Même lors des scènes d’action ou plus horrifiques, les choix de réalisation désamorcent systématiquement tout effet de tension tellement on se sent peu concerné. C’est bien dommage, car le maquillage des créatures qui hantent la jungle, machette à la main, est fichtrement bien réussi, mais il aurait fallu les filmer autrement. Les voir marcher dans la jungle et coudre les lèvres de leurs victimes ne suffit pas pour capter notre attention et susciter l’intérêt.

Puis, après ces 80 minutes, le film se termine sur une musique latine totalement décalée et des bloopers de tournage. Un parti pris plutôt surprenant pour un film qui ne contient pas une once d’humour.

Bref, la déception est si grande qu’on va même jusqu’à s’interroger sur les raisons qui ont bien pu pousser les programmateurs de Fantasia à sélectionner Jade’s Asylum et, surtout, à le décrire comme «un film d’horreur psychologique qui nous maintient en haleine jusqu’à la toute fin». Pousse, mais pousse égal, comme dirait l’autre.

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Horreur Québec