Slaxx Elza Kephart

[Fantasia 2020] « Slaxx » : la mode dans le sang

Note des lecteurs8 Notes
3.5
Note Horreur Québec

Alors qu’ils travaillent de nuit dans un magasin pour préparer un événement de vente ayant lieu le lendemain, les employés d’un magasin de vêtements griffés sont attaqués un par un par une paire de jeans possédée, sortie de sa boîte avant son temps.

Le plus grand avantage d’un film comme Slaxx est de s’adresser à un public sachant à quoi s’attendre. L’idée d’un pantalon démoniaque impose de l’ironie et un ton amusant d’entrée de jeu. À défaut d’offrir des verres en styromousse ou un bonhomme de neige meurtrier, nous avons droit à une variante sur le thème qui se veut l’une des meilleures comédies d’horreur de l’édition 2020 de Fantasia.

Slaxx affiche film

La cinéaste montréalaise et co-scénariste Elza Kephart (Go in the Wilderness, Graveyard Alive) réussit ce pari de nous livrer un petit film d’horreur de 75 minutes qui possède tout de même son lot de réflexions. Qu’il s’agisse de l’idéalisation des conditions d’un peuple à travers la culture Bollywood, de l’exploitation des démunis par les grandes corporations, du culte du corps parfait (ces jeans s’adaptent à vous pour vous livrer un fessier d’enfer), d’une raillerie du Black Friday ou même cette tendance actuelle transformant des youtubeurs en stars, le scénario enfile une pléiade d’idées intéressantes. Même si ces dernières ne sont qu’à peine esquissées, on surpasse déjà plusieurs petites productions du genre qui masquent derrière un budget anémique leur manque d’audace.

N’est-ce pas loufoque de constater que les différents rayons de cette boutique sont baptisés «écosystèmes»? Le magasin est une métaphore de ce monde superficiel où les organismes ne sont que des couleurs ou collections. Comment ne pas faire un lien également entre le logo de ces jeans Super Shapers (S.S.) et la croix gammée des nazis? Pour une série B qui s’annonçait sans la moindre consistance, il faut bien avouer que l’ensemble surprend agréablement. Impossible également de ne pas y percevoir certains clins d’œil, notamment aux zombies de Romero.

Il n’est pas surprenant de constater que le duo Blood Brothers se retrouve derrière les effets spéciaux entièrement pratiques du film, tant ceux-ci fonctionnent à merveille. Ces jeans animés prennent vie devant nos yeux et les quelques passages plus gores demeurent délectables. Bien sûr, ce n’est pas un bain de sang à la Hostel, mais pour les moyens dont bénéficiait l’équipe, on peut certainement parler de réussite.

Même si on ne leur donne pas l’occasion de jouer des rôles dignes de Shakespeare, les actrices Romane Denis (Charlotte a du fun) et Sehar Bhojani (The Handmaid’s Tale) jouent avec la conviction nécessaire.

À l’image de la nouvelle collection du CCC, la réalisation de Slaxx look plutôt bien. Kephart confère une vraie signature à son film. Sa mise en scène énergique compense la trop courte durée de l’ensemble. Il sera forcément intéressant de la suivre dans le futur.

Slaxx est disponible sur:

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