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[FNC 2023] Mammalia: Les hauts et les bas de la binarité

Mammalia est l’une des petites pépites programmées au dernier FNC que nos lecteur·trice·s pourraient trouver fort intéressante. Il s’agit, certes, d’un film d’auteur carburant à la bizarrerie, mais qui demeure une belle expérience sensorielle.

Camil se rapproche de la quarantaine, et rien ne semble se dérouler comme il l’espérait. Perdant le contrôle dans sa vie professionnelle et sociale, voilà que sa douce moitié disparaît et s’engagera donc dans une quête pour la retrouver. Il se trouve que sa petite amie vient de rejoindre une communauté de femmes étranges performant des rituels de fertilité peu orthodoxes.
Mammalia affiche film

Cette coproduction entre la Roumanie, la Pologne et l’Allemagne, signée par Sebastian Mihăilescu, est une belle petite surprise. Même si elle ne s’inscrit pas directement dans le genre épouvante, le cinéaste n’en utilise pas moins les procédés pour décrire les angoisses de son héros.

Si Mammalia offre un scénario très simpliste en apparence, ce dernier, co-écrit en compagnie d’Andrei Epure, a le mérite d’aborder les différences entre les hommes et les femmes, de même que la multitude de stéréotypes qui en découlent. Cette satire des rôles et des genres peut sembler inaccessible, mais demeure d’une grande pertinence. Est-ce que la binarité peut imposer certaines rigidités dans notre société? Telle semble être la question de primordiale de l’exercice.

Projeté dans un univers féminin, le protagoniste vivra une sorte de cauchemar éveillé dont la remise en question de sa propre sexualité deviendra une source d’inquiétudes. Doit-on y voir l’histoire cocasse d’un homme émasculé par le féministe ou une raillerie truculente des préjugés émis par la masculinité toxique? Le résultat n’en est pas moins que les personnages féminins sont perçus par le personnage comme d’inquiétantes marâtres prêtes à castrer n’importe quel homme pour lui donner un nouveau rôle.

Le réalisateur rend son voyage lugubre autant par l’attitude robotisée qu’il confère à la distribution. Traversant de manière monolithique le moindre cadre, les acteurs sont à la fois farfelus et angoissants. Par ses nombreux plans fixes, qui scrutent les décors naturels captés avec une photographie glaciale, la mise en scène accentue habilement le malaise.

Au final, si Mammalia est un exercice exigeant, les spectateur·trice·s plus patient·e·s risquent d’y passer un excellent moment.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
qui aiment se creuser les cellules grises en analysant
de film originaux et déjantés
3.5
Note Horreur Québec

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