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[Je me souviens] « Les Sept jours du talion » : le poids de la vengeance

Note des lecteurs91 Notes
4.5
Note Horreur Québec

Quand la petite Jasmine est retrouvée morte, assassinée après avoir été violée par un dangereux prédateur sexuel, son père Bruno Hamel, chirurgien accompli, décide de prendre les choses en main sans en dire un seul mot à sa femme. Il planifie son ultime vengeance dans les moindres détails et enlève l’homme accusé du meurtre de sa fille dans l’intention de lui faire subir les pires supplices pendant sept jours.

Tout comme les films Sur le seuil et 5150, rue des Ormes, Les Sept jours du talion est inspiré d’un roman du maître de l’horreur québécois, Patrick Senécal. C’est une histoire intemporelle qui rejoint tout le monde. Elle semblait d’actualité à la sortie du roman en 2002, l’était à la sortie du film en 2010 et l’est encore aujourd’hui.

Le film impose une réflexion sur un dilemme moral : devant un violeur et un assassin d’enfants, doit-on laisser la justice se charger de punir l’accusé ou devrait-on pouvoir se faire justice soi-même? Et si l’on choisit de se faire justice, jusqu’où peut-on aller? À quel moment doit-on s’arrêter? Chaque fois que la violence monte d’un cran, le film semble tester le spectateur en lui demandant silencieusement à travers la douleur des personnages: «Et si c’était vous, que feriez-vous?».

Les spet jours du talion affiche film

Force est de constater que l’on peut perdre une partie de soi et devenir un monstre, tout comme celui que l’on torture, en se laissant envahir par la haine. Et lorsque l’on voit le présumé meurtrier Anthony Lemaire, nu comme un ver et exposé à chacun des supplices imposés par son bourreau, on comprend que tout n’est pas toujours noir ou blanc et que les notions de bien et de mal sont peut-être moins claires que ce qu’on aimerait croire.

Hamel est interprété par l’irremplaçable Claude Legault (Minuit le soir, 19-2, Fugueuse), qui offre une fois de plus une performance marquante. Impossible de ne pas se projeter dans la peau de cet antihéros complexe en écoutant le film qui a bouleversé plus d’un parent. Lemaire (Martin Dubreuil ; Les Pays d’en haut, L’Affaire Dumont) est jugé par ce père prêt à tout pour venger la mort de sa fille et il devient inévitablement une victime sans capital de sympathie face à son bourreau. Et ses cris pourraient vous hanter…

Habitué des sujets sombres et humains, le réalisateur Podz (Minuit le soir, 19-2) plonge volontairement les spectateurs dans une ambiance grise, froide et silencieuse qui accentue la lourdeur du film. Grâce aux performances d’acteurs quasi irréprochables et à cette réalisation si juste, Les sept jours du talion provoque des émotions brutales en montrant pourtant moins que d’autres films du genre.

Les Sept jours du talion est disponible sur:

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