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[Littérature] « Plus noir que noir » : quand le « King » nous prouve qu’il mérite encore sa couronne

Stephen King 2

Mettre en lumière un ouvrage signé par Stephen King peut facilement donner l’impression d’ajouter une cuillère à thé de sel dans la mer. Des millions d’autres critiques ou lecteurs le font déjà. Il semble toutefois pertinent d’effectuer l’exercice puisque le milieu littéraire se plaît trop souvent à diminuer sa prose sous prétexte qu’elle trouve toujours preneur. Combien de fois peut-on lire les expressions « littérature de genre », « romans populaires » ou même « paralittérature » face à son œuvre?

Au-delà de sa célébrité, de son genre de prédilection et de son succès, il est temps d’admettre enfin que Stephen King est un très grand écrivain.

Plus noir que noir est un recueil de douze nouvelles, dont le titre original anglais You Like It Darker fait référence au dernier album du regretté Leonard Cohen.

Stephen King

Chacune des incursions de l’auteur dans les ténèbres s’effectue ici avec la candeur d’un passe-partout. Avec une précision chirurgicale, King plante le décor de chaque histoire et y installe ses personnages de manière à ce que le lecteur ait non seulement l’impression de bien les connaître, mais ressente ce besoin de découvrir leur destin. C’est pourtant dans sa manière bien à lui de nous concocter des vilains qu’il excelle le plus. Qu’il s’agisse d’extraterrestres, de jumeaux diaboliques morts depuis des décennies ou d’un policier détraqué qui semble sortir tout droit du roman Les Misérables, King nous livre des antagonistes inoubliables, évoluant selon leur propre logique, dont il s’assure de nous faire comprendre les rouages. Ils en deviennent d’autant plus inquiétants que le lecteur peut les saisir sans toujours les approuver.

Certains textes plus longs auraient pu être considérés comme de courts romans. C’est le cas de la nouvelle Serpents à sonnette, qui se démarque du lot et qui risque de vous donner quelques frissons. L’histoire met en scène le personnage de Vic Trenton, que les amateurs de l’auteur connaissent déjà dans le roman Cujo. Celui dont le fils et la femme s’étaient retrouvés coincés dans une voiture en panne, alors qu’un saint-bernard enragé les traquait, est ici beaucoup plus âgé, mais pas au bout de ses peines.

Le résultat est une anthologie sans maillons faibles, supérieure à la plupart des autres recueils de nouvelles publiés par l’auteur. Dès la lecture des premiers mots, chacune des histoires nous immerge malgré nous, et en aucun cas on ne souhaite passer à la suivante parce que l’une d’elles nous ennuie.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
de recueils de nouvelles
Pour les mordus des différents styles de King, qui changent au fil des histoires
4.5
Note Horreur Québec

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