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[SPASM 2019] Les Inclassables: un mélange de genres qui fonctionne

Les Inclassables de SPASM sont, comme le dit si bien Jarrett Mann, les soirées fourre-tout. Les genres sont extrêmement diversifiés (comédie, suspense, drame, etc.) et difficile pour le public de ne pas y trouver son compte. Comme à l’habitude, deux événements sont nécessaires tellement le nombre de courts est grand.

Cette année, la première soirée fut très impressionnante et beaucoup plus constante en qualité en comparaison avec la deuxième.

N.D.L.R.: Les étoiles représentent les films préférés de la sélection de l’auteur.


Étoile Horreur Québec

Nursery Rhymes de Tom Noakes (Australie, 2018, 5 min.)

Un métaleux chante Old McDonald et un champ comme arrière-plan. En dire davantage gâcherait votre plaisir. Le court de Noakes est un véritable coup de poing et parvient de manière brillante à nous amener dans une zone d’inconfort où l’émotion est à son comble. La conclusion est déchirante. Difficile de rester insensible face à ce drame. À voir absolument!

Nursery Rhymes image film

She-Pack de Fanny Ovesen (Norvège, 2018, 18 min.)

On suit les tribulations d’un groupe de jeunes filles lors d’une fête d’anniversaire disco à la piscine municipale. Une lutte de pouvoir débute entre Ronja, le mouton noir de la gang, et la fêtée. Ovesen nous propose une analyse fascinante sur l’effet d’entraînement chez les jeunes. Il est captivant de rentrer dans l’intimité de ce petit groupe de jeunes filles et le court pousse la réflexion sur notre perception des genres. Si les événements avaient mis en scène des garçons, nos réactions n’auraient probablement pas été les mêmes. C’est la force du scénario, qui nous remet en pleine face nos propres malaises et nos propres idées préconçues.

She Pack image film
ETOILE HQ

Acadiana de Guillaume Fournier, Samuel Matteau et Yannick Nolin (Québec, 2019, 10 min.)

Le court documentaire Acadiana nous invite à passer une journée dans la ville de Pont Breaux, en Louisiane aux États-Unis, lors du festival de l’écrevisse, et qui marquera notre imaginaire pour longtemps. L’équipe de réalisateurs a eu l’idée de génie de capter ses sujets sans aucun dialogue, en y apposant une trame sonore triste ou parfois plus sombre, qui donnait des airs de thriller au film. Ils nous offrent des images d’une grande beauté faisant ressortir ce qu’il y a de plus beau et de plus laid de l’être humain.

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Lili de Yfke Van Berckelaer (Pays-Bas, 2019, 8 min.)

Lili doit réussir son audition à tout prix. On avait de grandes attentes pour ce court, car le président du festival, Jarrett Mann, en avait dit beaucoup de bien. Malgré un scénario simpliste, il n’avait pas tout à fait tort. Ce huis clos débute tranquillement et l’inconfort s’installe doucement lors de ce huit minutes bien serré. La performance de Lisa Smit (Baantjer het Begin) est à couper le souffle. Elle prend vraiment plaisir à faire son audition et ça se voit à l’écran. Le seul bémol est au niveau de sa conclusion qui est loin d’être satisfaisante et tombe dans la facilité. Malgré cela, Lili vaut la peine d’être vu.

Lili image film

Under Covers de Michaela Olsen (États-Unis, 2018, 7 min.)

Lors d’une éclipse lunaire, le spectateur découvre les secrets surprenants, parfois coquins et parfois sinistres, d’une petite ville. Ce court en stop-motion est techniquement réussi sur toute la ligne. Le résultat très impressionnant démontre toute l’immensité du travail acharné. Cependant, Under Covers laisse un peu de glace, même s’il parvient à faire sourire quelques fois.

Under Covers image film

Luz, un film de sorcières de Julie Roy (Québec, 2019, 7 min.)

Deuxième court métrage de Julie Roy (Sang Jaune) présenté lors du Festival SPASM, où la réalisatrice nous propose cette fois une incursion dans le monde des sorcières. Encore ici, comme pour son court du Kino Kabaret, la réalisation est soignée et les actrices, bien dirigées, livrent un scénario intéressant. La recette était parfaite pour un excellent court, et on s’explique mal pourquoi le gâteau ne levait pas. Dommage.

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Maestro d’ILLOG!C (France, 2019, 2 min.)

Des mêmes studios qui nous ont donné Garden Party en 2017, Maestro est un deux minutes d’animation extrêmement réussi qui rendra quiconque de mauvaise humeur heureux. On nous offre un opéra version animale de toute beauté. À voir si vous passez présentement une mauvaise journée.

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Home Shopper de Dev Patel (États-Unis/Singapour, 2017, 16 min.)

Une femme au foyer comble son vide en achetant compulsivement de la marchandise sur le shopping channel. Dev Patel (Slumdog Millionaire) arrive avec un scénario sanglant et ironique sur le sens de la vie et les relations de couple. Sophie Kangman (Malibu Horror Story) brille dans le rôle de Penny, cette femme soumise qui se découvre une force inespérée pas si loin de la folie. Le sang gicle de partout et le spectateur risque de détourner plusieurs fois la tête de dégoût.

Home Shopper image film
Etoile Horreur Québec

Une soeur de Delphine Girard (Belgique, 2018, 16 min.)

Une femme fera un appel déterminant qui changera le cours de sa vie. Pour ce court, on évite d’en dire davantage, car on souhaite que vous profitiez pleinement du visionnement. Ce thriller est franchement efficace et applique à la perfection les codes du genre. La violence n’est pas tant graphique, mais davantage psychologique. Et elle fait encore plus mal. La tension est bien amenée et le seize minutes passe beaucoup trop vite. Très satisfaisant comme court.

Une soeur image film

The End of All Things de Norma Vila (Espagne, 2019, 15 min.)

Après le décès de ses parents, Victoria emménage avec sa tante. Leur relation est difficile et remplie de méfiance. Victoria visite plusieurs fois le cabanon (Paola Bontempi) et, étrangement, cette dernière commence à souffrir d’un mystérieux mal de dents. Le scénario de Norma Vila (Jules D.) joue beaucoup avec les non-dits et laisse entièrement le spectateur se faire sa propre interprétation des événements. Les deux interprètes sont parfaites dans leur rôle respectif.

The End of All Things image film

Diversion de Mathieu Mégemont (France, 2018, 22min.)

Joël, un journaliste, se rend sur les lieux d’un fait divers. En chemin, il frappe un chien sur la route de campagne et c’est alors que débute son cauchemar. Le mélange entre le suspense et la comédie de Mégemont ne fonctionne malheureusement pas du tout. Pourtant, le court débute en force, mais aussitôt que l’aspect humoristique survient, on décroche totalement. C’est dommage parce que la prémisse est vraiment intéressante.

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Instinct d’Arthur Allender, Mathieu Antoine, Léna Belmonte, Cyrielle Guillermin, Victor Kirsch, Elliot Thomasson (France, 2019, 4 min.)

Piotr, jeune chasseur russe, se retrouve coincé dans un piège à ours bien malgré lui. Le chasseur devient soudainement la proie. Présenté en première mondiale, ce projet étudiant entre dans la catégorie des films qui vont réussir à émouvoir plusieurs. Techniquement bien réussi, la relation entre l’homme et la bête devient très touchante en peu de temps.

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Les profondeurs d’Ariane Louis-Seize (Québec, 2019, 21 min.)

Justine se rend au chalet de sa mère décédée afin de faire la paix avec la mort de celle-ci. Louis-Seize (Rituels) traite du deuil de façon remarquable. C’est poétique, touchant et un sentiment de quiétude se fait sentir tout le long du visionnement. Geneviève Boivin-Roussy (Sarah préfère la course) offre une performance très nuancée. La réalisatrice témoignait lors de la soirée du travail que les scènes sous l’eau nécessitaient et l’équipe à fait un travail extraordinaire, car c’était visuellement et techniquement fort réussi.

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Milton de Tim Wilkime (États-Unis, 2018, 11 min.)

Pauvre Milton! Il rencontre sa belle-famille pour la première fois dans une situation pour la moins délicate. C’est le festival des malaises dans cette comédie situationnelle. Les comédiens s’en tirent quand même bien, quoique certains donnent l’impression d’être plus amateurs. Le résultat demeure quand même très drôle, mais vite oubliable.

Milton image film

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