terreur sous la mer

Terreur sous la mer: 10 incontournables du cinéma d’horreur sous-marin

Après un dossier sur le cyberslasher et sur le space opera horrifique, voici une nouvelle compilation consacrée à des films d’horreur flirtant généralement avec la science-fiction qu’on vous propose dans le cadre de la sortie d’Underwater de William Eubank (The Signal), en salle ce vendredi 10 janvier.

On ne parle pas ici de films présentant simplement des créatures aquatiques en tout genre, comme des requins ou des piranhas. Non, le critère principal est que l’œuvre proposée se passe majoritairement sous l’eau, comme dans une base sous-marine ou encore dans un submersible. Prenez donc une grande inspiration et plongeons ensemble dans le monde angoissant des profondeurs abyssales de l’océan.


Terror Beneath the Sea (1966) de Hasime Sato

Pendant la présentation militaire d’un test de torpilles guidées, deux journalistes aperçoivent un homme-poisson. Ken (Sonny Chiba) et Jenny (Peggy Neal) enfilent donc palmes et masques de plongée pour partir à la recherche de l’étrange créature et se retrouvent confrontés à un savant-fou ayant construit une base sous-marine dans laquelle il a créé une nouvelle race de «water cyborg». Film psychotronique par excellence, Kaitei daisensô (titre original en japonais) est loin d’être un chef-d’œuvre. Les créatures ne font pas tellement peur en agitant leurs bras en silence lorsqu’elles attaquent leurs victimes. Si leurs griffes sont leur arme de prédilection, elles n’hésitent pas à utiliser un pistolet ou un lance-harpon pour arriver à leurs fins. On sent clairement l’influence de la James Bond mania qui bat son plein à l’époque, quoique comparativement aux aventures de 007, les scènes d’action de Terror Beneath the Sea sont un peu risibles et statiques. N’empêche, le tout demeure divertissant pour les amateurs de nanars nippons.

Terror beneath the sea

DeepStar Six (1989) de Sean S. Cunningham

Parmi les quatre films de ce dossier produits en 1989 (une année frappée par un mini-buzz provoqué par la sortie de The Abyss), DeepStar Six est la production du lot qui flirte le plus avec l’horreur pure. Rien de surprenant quand on sait que c’est le réalisateur de Friday the 13th qui est à la barre. Ainsi, plusieurs scènes bien gore sont présentes, dont un homme en scaphandre coupé en deux par les dents de la créature, ou encore une poitrine qui éclate brusquement, gonflée par une arme à air comprimé. La scène la plus impressionnante demeure celle où Snyder, interprété par Miguel Ferrer (RoboCop), subit une décompression accélérée (une idée qui sera reprise brillamment par Paul W. Anderson dans Event Horizon). Le design de la créature préhistorique sur lequel a travaillé entre autres Greg Nicotero est également plutôt réussie. Évidemment, DeepStar Six est loin d’être parfait: sans les bourdes commises à répétition par Snyder, au point que cela frise le ridicule, il n’y aurait tout simplement pas de film (et beaucoup moins de victimes).

Deepstar six

Leviathan (1989) de George P. Cosmatos

Si plusieurs films répertoriés dans ce dossier cherchent à faire un Alien sous l’eau, c’est à The Thing qu’on pense en regardant Leviathan et sa créature polymorphe conçue par le grand Stan Winston. On n’atteint malheureusement pas la perfection horrifique des créations de Rob Bottin, la créature de Winston ressemblant à une grosse barbotte avec des bras dans le climax final. Tandis que des ouvriers cherchaient à installer une plateforme de lancement de missiles dans le film de Cunningham, ceux de Leviathan sont de simples mineurs tombant par hasard sur l’épave d’un navire russe sur lequel des expériences génétiques ont eu lieu. George P. Comastos (Cobra) ne manque pas de moyens (son budget étant trois fois plus élevé que celui de DeepStar Six) et cela paraît à l’écran, mais, malgré cela et un casting quatre étoiles (Peter Weller, Richard Crenna, Daniel Stern, Ernie Hudson, Meg Foster), la proposition ne convint pas totalement.

Lords of the Deep (1989) de Mary Ann Fisher

Tout dossier thématique de cinéma d’horreur qui se respecte doit absolument contenir une production de Roger Corman, c’est inévitable. Sorti dans la foulée de DeepStar Six et Leviathan, Lords of the Deep est le film qui se rapproche le plus de The Abyss (en plus cheap, évidemment). En effet, les créatures extraterrestres – de grosses raies aux yeux rouges – avec lesquelles entre en contact une colonie sous-marine s’avèrent finalement pacifiques, à l’instar des êtres de lumière du film de James Cameron. Si elle a produit de nombreux films de science-fiction (Forbidden World, Android, Battle Beyond the Stars), Mary Ann Fisher signe ici sa première et unique réalisation. Anecdote intéressante, Janusz Kamiński, qui fait la photographie de tous les films de Steven Spielberg depuis Schindler’s List, a travaillé sur ce film comme DP de la seconde équipe, mais a été rapidement remercié parce que ses images étaient trop belles comparativement à celles tournées par le directeur photo principal.

Lords of the Deep

The Abyss (1989) de James Cameron

Je sais, The Abyss n’est pas véritablement un film d’horreur, ce qui ne l’empêche pas d’être un thriller oppressant contenant plusieurs scènes franchement angoissantes (comme celle de l’exploration d’un sous-marin qui a fait naufrage). Il était difficile de ne pas en parler, puisqu’il est en partie responsable de la production de plusieurs films traités dans ce dossier. Malgré de bonnes critiques, ce Close Encounters of the Third Kind sous-marin a été un échec commercial lors de sa sortie en salle et trois montages sont disponibles sur le marché (en DVD seulement, la version Blu-ray se faisant toujours attendre). Nous ne reviendrons pas sur le tournage qui a été particulièrement éprouvant – au point où l’équipe avait rebaptisé le film The Abuse – mais The Abyss propose des effets spéciaux encore impressionnants de nos jours, une superbe musique signée par Alan Silvestri et un casting solide composé de Ed Harris, Mary Elizabeth Mastrantonio et Michael Biehn (eh oui, le Kyle Reese de Terminator).

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The Rift (1990) de Juan Piquer Simón

Deux ans après Slugs, Juan Piquer Simón s’engouffre dans la mode éphémère des films d’horreur sous-marin avec The Rift. Cherchant à renouer avec le rythme effréné d’Aliens de James Cameron, mais avec un budget rachitique, cette coproduction États-Unis / Espagne suit l’équipage d’un submersible hi-tech baptisé Siren II parti découvrir ce qui a pu bien advenir de Siren I, mystérieusement disparu dans les profondeurs de l’océan. Le Siren II finit par trouver une gigantesque caverne dans laquelle des expériences génétiques douteuses ont créé une panoplie de créatures cauchemardesques et mortelles. Mettant entre autres en vedette Ray Wise (Twin Peaks), Ely Pouget (Death Machine) et R. Lee Ermey (le sergent Hartman de Full Metal Jacket), les effets spécieux ne sont pas toujours convaincants, mais The Rift demeure un film divertissant et propose quelques effets gore bien gratinés.

 the rift

Deep Rising (1998) de Stephen Sommers

Un an à peine avant The Mummy, qui fut un immense succès au box-office, Stephen Sommers nous proposait un film d’horreur franchement efficace avec de Deep Rising. Si l’humour est au rendez-vous, la peur l’est tout autant avec cette créature sortie tout droit de l’univers de H.P. Lovecraft et massacrant les passagers d’un bateau de croisière. Plusieurs influences sont visibles à l’écran: on pense évidemment à Aliens avec sa bande de badass armée de gros flingues, à Evil Dead II pour l’humour, mais également à Die Hard avec cette idée de cambriolage prenant l’apparence d’une attaque terroriste. Le film propose également une belle brochette d’acteurs avec Treat Williams (Dead Heat), Famke Janssen (Lord of Illusions), Jason Flemyng (From Hell), Cliff Curtis (Sunshine) et Djimon Hounsou (Blood Diamond), ainsi qu’une excellente trame sonore signée par Jerry Goldsmith.

deep rising

Sphere (1998) de Barry Levinson

Adaptée du roman éponyme de Michael Crichton paru en 1987, cette production de 80 millions de dollars fait beaucoup penser au film Galaxy of Terror avec cette sphère dorée qui matérialise les peurs les plus profondes des protagonistes. Cette fameuse sphère se trouve dans un vaisseau spatial écrasé dans le fond des océans depuis plus de trois siècles et qu’une équipe de scientifiques américains sont mandatés d’explorer. L’atmosphère est anxiogène et la réalisation de Levinson fonctionne, mais le tout semble un peu trop appuyé, surtout la musique d’Elliot Goldenthal inutilement intense pour ce qui est présenté à l’écran. De plus, malgré la présence de comédiens talentueux (Dustin Hoffman, Sharon Stone, Samuel L. Jackson, Liev Schreiber), on peine à croire aux motivations des personnages constamment sur le bord de la crise de nerfs. Et ça, c’est sans compter une conclusion qui se veut philosophique, mais s’avère plutôt décevante et moralisatrice.

Sphere

Deep Blue Sea (1999) de Renny Harlin

Premier et seul film de ce dossier dont la menace est incarnée par des requins (génétiquement modifiés, précisons-le), Deep Blue Sea débute comme un pseudo-Jaws, mais un retournement de situation imprévu nous pousse à revoir nos idées préconçues. C’est donc davantage à un autre film de Steven Spielberg auquel on pense par la suite: à un Jurassic Park, version aquatique. La Dr. Susan McAlester (Saffron Burrows) joue aux apprentis sorciers dans Deep Blue Sea, mais pas pour faire du fric avec les touristes. Elle souhaite plutôt trouver un remède à la maladie d’Alzheimer, une noble cause l’amenant à prendre des raccourcis et à violer les lois (celles de l’Homme, mais aussi de la nature). Évidemment, ses créations se retourneront contre elle et son équipe. Le pari de Deep Blue Sea était risqué: parvenir à nous faire croire que des requins vont se promener dans les couloirs inondés d’une station afin de se nourrir. Le budget étant évidemment plus élevé qu’un Sharknado, on adhère finalement à la proposition malgré quelques invraisemblances. En plus de Renny Harlin à la réalisation, nous retrouvons à l’écran Thomas Jane, Samuel L. Jackson, Stellan Skarsgård, LL Cool J et même le grand Ronny Cox dans un rôle muet d’à peine deux minutes.

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Below (2002) de David Twohy

Coécrit par Darren Aronofsky qui devait au départ réalisé le film, Below raconte une histoire de fantômes dans un sous-marin de la Deuxième Guerre mondiale. Tout allait bien pour l’équipage du USS Tiger Shark jusqu’à ce qu’il reçoive l’ordre d’aller récupérer trois rescapés britanniques, dont une femme (que Dieu nous protège). David Twohy, qu’on connaît entre autres pour l’excellent Pitch Black, fait oublier rapidement le désistement d’Aronofsky en nous proposant une réalisation léchée, une ambiance claustrophobique à souhait et plusieurs moments de frayeurs plutôt réussis. Le casting n’est pas en reste avec la présence du Rouynorandien Bruce Greenwood (Dr Sleep), de Holt McCallany (Mindhunter), d’Olivia Williams (The Sixth Sense), de Jason Flemyng (eh oui, encore lui) et même de Zach Galifianakis, surtout connu pour son rôle d’Alan Garner dans la franchise The Hangover.

Below

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