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[TIFF 2019] Resin: figé dans le temps

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3
Note Horreur Québec

Le film danois Resin, dernier long-métrage du réalisateur Daniel Borgman, était présenté en première mondiale à la dernière édition du TIFF. Inspiré du folklore et des contes de fées, on retrouve ici une famille étrange, menée par le patriarche Jens (Peter Plaugborg). Ces derniers vivent en retrait de la société, et leur phobie du monde extérieur les a poussé à prétendre la mort de leur fille Liv. Pourtant, cette dernière est bien vivante et c’est sur la jeune femme que porte porte, s’attardant à ses activités, ses désirs et sa curiosité.

Malgré sa curiosité envers les villageois, Liv semble satisfaite de la vie dont elle a héritée; une vie qu’elle passe majoritairement avec son père, à apprendre à chasser, reconnaître les plantes et survivre seule dans la nature. L’une de leurs activités préférées consiste à piéger des fourmis dans la résine. C’est d’où le film prend son titre, une métaphore quelque peu évidente sur l’immobilité et le fait d’être fixé dans l’espace et dans le temps. Liv ne peut s’aventurer au village, doit se cacher du regard de ses pairs et ne connaît aucun environnement autre que celui offert par sa famille. Pourtant, rien n’est éternel et la visite surprise d’un membre éloigné de la famille déclenche pour eux une descente vers le désespoir, la folie et la violence.

Le concept de la jeune fille sauvage a tant été exploité au fil du temps qu’il devient pratiquement son propre genre. Comme la plupart de ces films, Resin tente de mélanger les styles, et offre au final une sorte coming of age lugubre et pervers. En dépit d’une solide performance, Vivelill Søgaard Holm, l’interprète de Liv, n’éveille que très rarement la sympathie du spectateur et on ne peut s’empêcher de penser qu’une distribution plus engageante aurait pu grandement élever la portée émotionnelle du film. Holm joue aux côtés de Plauborg, qui offre un jeu complètement dingue et parvient à capturer toutes les facettes de son personnage. L’acteur est un reel plaisir à observer et sa folie est contagieuse.

Resin se veut un film d’horreur et, bien qu’il possède plusieurs éléments du genre, ne parvient jamais à les exploiter à leur juste valeur. Des scènes qui devraient choquer nous laissent indifférents et les moments de suspense sont souvent fades et prévisibles. La finale s’avère elle-même plutôt décevante et naïve. L’ensemble est pourtant quelque peu réchappé grâce à une direction photo magnifique, avec des images qui bercent le film d’une atmosphère sombre et insolite. Il est clair que Borgman a énormément de potentiel et les amateurs de genre se feraient une faveur de garder un oeil ouvert sur ses futurs projets. Bien que son film possède quelques failles et n’ose pas sortir assez souvent des conventions, il reste tout de même une trouvaille intéressante.

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Horreur Québec