Il y a quelques mois déjà, je vous présentais une courte liste de mes balados québécois de true crime favoris. Aujourd’hui, je reviens avec des nouvelles d’Un peu de crime dans ton café. Cette semaine, les animatrices du podcast ont annoncé sur leur page Facebook que leur projet audio s’arrêterait pour une durée indéterminée, après près de cinq ans à nous raconter toutes sortes d’histoires sordides.
Dans leur annonce du 8 août dernier, l’une des deux animatrices, Catherine, écrit :
« Un peu de crime, c’est un projet qui nous tient à cœur. C’est un projet auquel on croit, et qu’on aimait beaucoup faire jadis. Dernièrement, cet amour-là a laissé place à des doutes, à des inquiétudes et à de l’anxiété à cause des commentaires négatifs qu’on reçoit en ligne.
Oui, ça fait partie de la game. On se doute bien que vous êtes plusieurs à nous apprécier, puisque nos épisodes totalisent en moyenne 40 000 écoutes par mois… Mais le fait est que les gens qui ne nous aiment pas ont davantage tendance à commenter sur Apple Podcast, sur Spotify… Et qu’ils parlent fort, avec une virulence qui me fait peur. »
Plus que l’arrêt d’un beau et grand projet, cette pause (car c’est ce que j’espère que c’est) est aussi un cri du cœur, un appel au civisme et au savoir-vivre.
Pour reprendre les mots de la podcasteuse :
« Les mots ont un poids et un impact. Les commentaires insultants, désobligeants, ne devraient pas avoir leur place en ligne… Mais l’internet est un endroit vraiment laid. […] Et dans l’espoir que certaines personnes aient une prise de conscience quant à la manière dont iels s’expriment en ligne. »
Jusqu’à la fin, Audrey et Catherine auront été engagées dans leurs propos. Elles auront pris la parole pour soulever l’insensé et sensibiliser. Leur au revoir est à l’image de leur balado : un au revoir teinté de l’espoir d’un monde plus sensible, un salut portant les échos de l’âme d’Un peu de crime dans ton café.
Il fut un temps dans ma vie où je me levais à 3 h du matin pour aller au travail. Sur l’aller, je me gardais réveillée avec Les Cowboys Fringants, le volume au maximum. Au retour, vers midi, c’étaient les douces voix d’Audrey et Catherine qui me gardaient éveillée sur la route. Elles ont bercé mes trajets sur l’autoroute 20 pendant cette période de ma vie. Si j’avais mes écouteurs sur les oreilles, c’est que j’écoutais fort probablement Un peu de crime.
Un peu de crime dans ton café, ça a aussi été le premier balado de true crime auquel je me suis accrochée. J’attendais les épisodes avec impatience, je planifiais même mes journées d’épicerie en fonction de la sortie du nouvel épisode, pour être certaine de ne pas trouver la tâche de magasiner des bananes trop pénible. Elles étaient mon moment de déconnexion dans un quotidien essoufflant.
Tout ça pour dire : les filles d’Un peu de crime dans ton café ont réussi à créer un véritable rendez-vous avec leur projet, et ça, ce n’est pas rien. Elles ont bâti une belle communauté, comme en témoignent les commentaires pleins d’amour sous leur publication du 8 août.
Comme plusieurs, je suis triste de cette annonce, mais je leur souhaite de prendre soin d’elles. Elles prennent très certainement la meilleure décision pour elles-mêmes. Se choisir est loin d’être facile, je les admire d’autant plus.
Épisode 96 – Les Jeux olympiques de Montréal – Partie 1 : Stade. Mât. Piscine (22 juin 2024)
L’épisode 96 (et l’épisode 97) est très certainement celui où j’ai le plus ri. Parce que oui, Audrey et Catherine parvenaient à glisser un peu d’humour à travers les événements sordides qu’elles nous contaient. Ici, on sent le plaisir qu’elles ont à faire ce projet ensemble. Souvent, avec Un peu de crime, une blague entre les animatrices se transformait rapidement en inside joke avec l’ensemble de leur communauté de « crimeux ». Stade. Mât. Piscine. fait partie de ces moments d’hilarité qui ont marqué l’esprit des auditeurs.
Dans cet épisode, le duo retrace la magouille politique entourant la préparation des Jeux olympiques de Montréal de 1976, mais surtout celle liée à la construction du stade olympique de la métropole. Se divisant en deux parties, cette histoire vous fera rire à plusieurs reprises, je vous le garantis.
Épisode 67 – L’incendie du Laurier Palace (25 février 2023)
Avec mes articles, vous vous en êtes peut-être rendu compte, mais je consomme énormément de productions sur le true crime. Parmi les milliers d’histoires que j’ai lues et entendues, certaines m’ont marquée plus que d’autres. À travers ces récits traumatisants se trouve celui de l’incendie du Laurier Palace. Sincèrement, j’y repense assez souvent.
Le 9 janvier 1927, à Montréal, le cinéma Laurier Palace prend feu. Ce seront 78 victimes qui y perdront la vie… tous des enfants du quartier.
Avec une sensibilité exemplaire, Audrey et Catherine traitent cet affreux incendie avec respect et douceur, comme elles savent si bien le faire.
Épisode 75 – L’enlèvement de Nicholas Tsouflidis (17 juin 2023)
Parmi la pléthore (clin d’œil aux animatrices du balado) d’histoires traumatisantes que je connais, je dois dire qu’il est plutôt rare qu’un récit aussi incongru que celui présenté dans l’épisode 75 d’Un peu de crime sorte du lot.
Si vous êtes fan de brunch, cet épisode est pour vous. Sincèrement, je n’ai même pas envie de vous en dire plus. Sachez seulement qu’on y parle de Cora, de coffre de voiture et d’enlèvement…
Un dernier aurevoir
En terminant, je vous invite, si ce n’est pas déjà fait, à (ré)écouter les épisodes de ce succulent balado. Les épisodes sont toujours disponibles sur votre plateforme de streaming préférée. Et si vous êtes plus du type lecteur, je vous invite à aller faire un tour dans votre librairie (ou bibliothèque de quartier) afin de vous procurer l’un des romans de Catherine Côté. Parce que oui, elle écrit aussi des récits à donner froid dans le dos !
Pour celles et ceux qui, comme moi, étaient des auditeurs assidus du balado, il nous reste un dernier épisode à écouter dans deux semaines.
Bonne chance à Audrey et Catherine dans leurs futurs projets, en espérant vous réentendre dans mes écouteurs un jour. Merci pour ces belles années d’Un peu de crime !
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