Nous vous parlions récemment du film La Planète des vampires de Mario Bava (qui célébrera son 60e anniversaire cet automne). Restons dans la même thématique et penchons-nous cette fois-ci sur une œuvre mésestimée de Tobe Hooper qui a soufflé ses 40 bougies le 21 juin : Lifeforce! Bien que la réception ne fut pas trop bonne lors de sa sortie sur les écrans américains en 1985 – avec un montage amputé de 15 minutes, disons-le – le menu était pourtant alléchant. Le réalisateur du cultissime Texas Chainsaw Massacre derrière la caméra, l’un des créateurs d’Alien au scénario (Dan O’Bannon), le capitaine Picard en personne au générique (Patrick Stewart), des vampires de l’espace, une invasion de goules, tout ça réuni dans une production Cannon mettant en vedette une fille canon (Mathilda May). Que demander de plus?
Ayant pour mission d’observer de près la comète de Halley, une équipe d’astronautes américains et britanniques découvre un immense vaisseau extraterrestre à la dérive dans la queue du corps céleste. Comme la comète ne reviendra pas avant 76 ans, les astronautes prennent leur courage à deux mains et pénètrent dans l’épave. En plus de découvrir d’immenses créatures ailées momifiées ressemblant à s’y méprendre à des chauves-souris, les explorateurs spatiaux débouchent sur dans une salle remplie de sarcophages translucides contenant ce qui semble être des humains. Trois d’entre eux sont parfaitement conservés et toujours en vie : deux hommes et une femme (Mathilda May).
L’équipage du Churchill décide alors de ramener les trois sarcophages dans leur navette… Une erreur qui leur sera fatale, puisqu’à l’exception du colonel Tom Carlsen (Steve Railsback), tout l’équipage est décimé par ce qui semble être un terrible incendie. Mais la vérité est ailleurs…
![[⏪ 1985] « Lifeforce » : l’invasion des vampires de l’espace 13 Lifeforce poster](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/07/Lifeforce_poster-300x450.jpg)
Si Lifeforce ressemble dans son introduction à un énième ersatz d’Alien, cette adaptation du roman The Space Vampires de Colin Wilson (1976) nous transporte totalement ailleurs par la suite. En effet, les sarcophages sont ramenés dans une base militaire de Londres par une équipe de secours qui n’a aucune idée de ce qui est arrivé au Churchill. Bien vite, on découvre que les deux hommes et la femme sont en réalité des vampires qui drainent l’énergie vitale des humains pour se nourrir (le fameux « lifeforce » du titre). Pire, leurs victimes n’ont d’autre choix que de drainer l’énergie d’autres humains si elles ne veulent pas mourir dans d’atroces souffrances, ce qui déclenche une pandémie de goules qui se répand rapidement dans toutes les rues de la capitale anglaise.
Cette production « so British » propose un mélange de genres bienvenu, passant du film de vampires à la Hammer aux films de zombies, le tout se terminant sur une apothéose digne de La Guerre des mondes! C’est ce qui est le plus jouissif dans Lifeforce : une approche totalement décomplexée des genres. On ne s’empêche rien dans cette production qui aurait tout de même coûté autour de 25 M$. On a une idée, aussi folle soit-elle? Eh bien, on trouve un moyen de la concrétiser à l’écran pour le grand plaisir des spectatrices et des spectateurs qui ont l’impression d’être dans un manège qui n’a pas de fin.
![[⏪ 1985] « Lifeforce » : l’invasion des vampires de l’espace 15 Lifeforce 02](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/07/Lifeforce_02-750x424.jpg)
Les effets spéciaux sont sublimes et inventifs, oui parfois rigolos, mais peu importe. Le spectacle est au rendez-vous, on ne se prend pas trop au sérieux, ce qui ne fait pas pour autant de Lifeforce une comédie.
Les acteurs se donnent à fond, tout particulièrement Patrick Stewart dans un (petit) rôle de composition plutôt physique. Si l’acteur britannique n’avait pas encore à l’époque prêté ses traits au capitaine Jean-Luc Picard, ce n’était pas un inconnu pour autant, les cinéphiles ayant déjà pu observer tout son talent dans le rôle de Léodegrande de Caméliard dans Excalibur et celui de Gurney Halleck dans Dune.
Petit bémol : à l’exception de Mathilda May (The Jackal) qui est flambant nue la majorité du temps, les rôles féminins ne sont pas très élaborés, le film faisant avant tout la part belle à son casting masculin (Steve Railsback, Peter Firth et Frank Finlay, pour ne nommer que ceux-là).
![[⏪ 1985] « Lifeforce » : l’invasion des vampires de l’espace 17 Lifeforce 03](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/07/Lifeforce_03-600x450.jpg)
En terminant, il faut souligner la tonitruante et magistrale partition musicale de Henry Mancini (The Pink Panther, Peter Gunn) qui aurait apparemment été remplacé par une composition de Michael Kamen dans la version écourtée américaine. Celle de David Arnold pour Independence Day, c’est de la petite bière à côté.
En plus de l’édition Blu-ray chez Scream Factory et 4K Ultra HD Blu-ray chez Arrow (contenant toutes deux les montages international et américain), Lifeforce est aussi disponible en location sur plusieurs plateformes au Canada (pas besoin de les nommer, vous les connaissez déjà).

![[⏪ 1985] « Lifeforce » : l’invasion des vampires de l’espace 12 Lifeforce 01](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/07/Lifeforce_01-1155x770.jpg)


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