Chaque année, l’arrivée de la chaleur coïncide avec la sortie de films de monstres marins. Ce qui semblait particulièrement intéressant avec Hot Spring Shark Attack, c’est la facture humoristique du film, que l’on espérait un peu mieux troussée que Sharknado. Et puis, avec le cinquantième anniversaire de Jaws, on dirait qu’on a récemment soif de ce genre.
Dans une petite ville du Japon, une station thermale devient rapidement la cible de puissants et gigantesques requins préhistoriques. Ce qui rend ces derniers particulièrement redoutables, c’est leur aptitude à adopter une flexibilité extrême leur permettant de voyager dans la tuyauterie.
Scénarisé et mis en scène par le nouveau venu Morihito Inoue, le film propose une histoire volontairement absurde qui tente de parodier plusieurs clichés des films de requins, mais rien ne fonctionne réellement. La facture grotesque assumée n’en fait pas pour autant un produit de qualité, et il ne faudrait pas se servir de ce postulat comme alibi pour nous faire avaler n’importe quoi. Le scénario n’a, ici, aucune espèce d’importance. Le but est de mettre en place des images farfelues et de faire l’étalage de vignettes excessives et supposément drôles. Évidemment, on sourit quelques minutes, mais il ne s’agit pas d’un court-métrage, mais bien d’un long.
Le cinéaste connaît, certes, ses limites et essaie de les rendre charmantes. Son objectif est possiblement de se faire connaître en offrant une petite série Z rigolote. Malheureusement, la verve comique est rarement très inspirée, et la gestion chaotique des effets spéciaux en papier mâché, ou créés à la va-vite, énerve plus qu’elle n’amuse. Il faut dire qu’on peine à exhumer la moindre ascension dramatique de l’histoire, et qu’on nous sert un bricolage digne de l’animation des personnages de South Park, sans en avoir le génie des dialogues.
Comme il fallait s’y attendre, la distribution est en tout point caricaturale. Les simagrées et les grimaces des acteurs se voulant comiques sont exaspérantes.
Si vous n’êtes pas fanatique de cet humour gras et facile, vous risquez de trouver le temps long.
Sortie en VOD à travers l’Amérique du Nord dès le 11 juillet, notamment sur Apple TV.
Pas de sortie en salle à Montréal pour l’instant, mais le film sera accessible dès sa sortie en ligne.
