Après un été marqué par des titres déjà remarqués comme Weapons (VFQ:Heure de disparition), I Know What You Did Last Summer (VFQ: Le Pacte du silence) et Together (VFQ: Ensemble ), la saison automnale s’annonce particulièrement généreuse pour les amateurs d’horreur au Québec.
Entre le retour d’icônes du cinéma bis, l’adaptation très attendue d’un roman culte de Stephen King, la conclusion d’une franchise surnaturelle qui a marqué la dernière décennie et l’arrivée de nouvelles propositions locales, la fin août et le début septembre s’annoncent riches en frissons et en diversité pour les amateurs d’horreur.
Voici donc notre sélection de films : le spectre de l’horreur s’y déploie dans toute sa diversité et promet un automne particulièrement riche en frissons.
The Toxic Avenger – en salle le 29 août
Figure incontournable du cinéma bis des années 1980, The Toxic Avenger renaît cette année sous la direction de Macon Blair (I Don’t Feel at Home in This World Anymore), avec le soutien de Legendary Pictures.

Une résurrection qui intrigue : comment revisiter une icône trash de la Troma, symbole d’un cinéma fauché, excessif et irrévérencieux, dans un contexte de production moderne où l’horreur tend souvent à se polir?

Le récit conserve son noyau originel : celui d’un concierge timide et malade, victime de la cruauté ambiante, qui se transforme en justicier difforme après une exposition accidentelle à des déchets toxiques. Mais cette fois, l’histoire prend une ampleur inattendue grâce à un casting impressionnant. Peter Dinklage prête ses traits et son charisme au « Toxie », épaulé par Jacob Tremblay, Elijah Wood et Kevin Bacon, un quatuor qui illustre bien la volonté d’ancrer ce reboot entre hommage underground et cinéma grand public.
Ce nouvel opus ne renie rien de son ADN : humour corrosif, satire sociale assumée et débordements gore sont toujours au rendez-vous. Mais la mise en scène plus léchée et l’ambition narrative laissent présager un équilibre délicat entre excès volontaire et efficacité contemporaine. Si la version originale incarnait l’esprit libertaire et provocateur de la Troma, cette relecture pourrait offrir une passerelle entre deux générations de spectateurs : les nostalgiques des VHS crades et un public curieux de découvrir une icône culte repensée pour l’ère post-Marvel.
En somme, The Toxic Avenger nouvelle version pourrait bien être l’un des événements de la rentrée horrifique : un pari risqué, mais potentiellement explosif.
Demon Slayer: Kimetsu no Yaiba – The Movie: Infinity Castle – en salle le 12 septembre


Réalisé par Haruo Sotozaki et produit par le studio ufotable, Infinity Castle promet un spectacle à la hauteur de cette ferveur.
L’intrigue plonge Tanjiro, Nezuko et les Pourfendeurs de démons au cœur du mystérieux château dimensionnel où les attendent les démons les plus redoutables de l’univers, les Upper Moons, ainsi que leur maître, Muzan Kibutsuji. Au-delà des combats titanesques, ce chapitre fait monter la tension dramatique en préparant l’affrontement final entre le bien et le mal, cimentant la série comme l’une des fresques les plus marquantes du shōnen contemporain.


Techniquement, le film pousse encore plus loin l’expertise visuelle d’ufotable. Entre animations fluides, compositions spectaculaires et utilisation soignée de la 3D, chaque plan est conçu comme une fresque en mouvement. La durée de 155 minutes, inhabituelle pour une production animée grand public, témoigne de l’ambition narrative et du soin apporté à la transposition du manga.
Déjà sorti au Japon, Infinity Castle a pulvérisé plusieurs records lors de son premier week-end, confirmant l’engouement mondial autour de la franchise. Distribué au Canada par Crunchyroll et Sony Pictures Releasing, le film sera projeté dans de nombreuses salles, y compris en IMAX et autres formats premium, en versions originale sous-titrée et doublée.
Pour les amateurs d’animation comme pour les cinéphiles curieux, Infinity Castle s’annonce non seulement comme un incontournable de la rentrée, mais aussi comme un jalon majeur de l’histoire du cinéma d’animation japonais.


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Anna Kiri – en salle le 26 septembre ⚜️
Le cinéma québécois s’invite dans la rentrée horrifique avec Anna Kiri, nouveau long métrage de Francis Bordeleau (Prank, La Switch), qui signe ici son projet le plus sombre et ambitieux à ce jour. Présenté en première mondiale à Fantasia cet été, le film mêle drame psychologique, tension criminelle et regard social, dans une fresque urbaine où Montréal devient un personnage à part entière.




Le récit s’articule autour d’Anna, incarnée par Catherine Brunet, une adolescente marginalisée qui navigue entre petits délits, désespoir et fulgurances créatives consignées dans son journal intime. Lorsque son professeur de littérature (interprété par Maxime de Cotret) met la main sur ses écrits, il entrevoit en elle un potentiel insoupçonné.
Mais cette révélation agit comme une lame à double tranchant : la possibilité d’un avenir meilleur se heurte aux dangers d’un environnement violent et aux failles d’une jeunesse en quête de repères.
Tourné dans des décors bruts et réalistes de Montréal, ruelles, logements exigus, coins oubliés de la ville, le film ancre son récit dans un ancrage social fort, tout en injectant une atmosphère de thriller où chaque geste peut basculer vers l’irréparable. Bordeleau explore les zones grises de l’adolescence : la soif de liberté, l’attrait du risque et la fragilité de l’identité en construction.


Outre Catherine Brunet, magnétique dans un rôle à contre-emploi, le film peut compter sur un casting solide, avec Charlotte Aubin, Jade Hassouné et Maxime de Cotret, chacun apportant une densité émotionnelle qui évite le manichéisme. Anna Kiri s’impose ainsi comme un thriller à la fois intime et social, où l’écriture devient le miroir d’une génération en colère, tiraillée entre autodestruction et désir de survie.
Avec ce projet, le cinéma québécois prouve encore sa capacité à aborder le genre sous un angle singulier, ancré dans la réalité locale, mais universel dans ses thèmes.


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The Conjuring: Last Rites – en salle le 5 septembre
Onze ans après le succès du premier Conjuring, la saga phare du cinéma d’horreur contemporain s’apprête à tirer sa révérence avec Last Rites (VFQ : Conjuring : Derniers rites), quatrième et ultime volet centré sur les célèbres enquêteurs paranormaux Ed et Lorraine Warren, campés une dernière fois par Patrick Wilson et Vera Farmiga.




Réalisé par Michael Chaves (The Conjuring: The Devil Made Me Do It, La Malédiction de la dame blanche), le film puise son inspiration dans le Smurl Haunting, une affaire de hantise médiatisée aux États-Unis dans les années 1980, où une famille de Pennsylvanie affirmait vivre sous l’emprise d’une entité démoniaque particulièrement violente.
Entre exorcismes spectaculaires, possessions terrifiantes et tensions familiales, Last Rites entend renouer avec l’essence même de la saga : un mélange de terreur surnaturelle et de drame humain.
Mais ce nouvel opus porte surtout la charge symbolique d’une conclusion. Depuis 2013, The Conjuring est devenu bien plus qu’une franchise : c’est un univers étendu (le “Conjuring Universe”) qui a engendré des spin-offs comme Annabelle ou La Nonne, cumulant plus de 2,1 milliards de dollars au box-office mondial. Warner Bros. et New Line Cinema misent donc sur une sortie événement, pensée à la fois pour satisfaire les inconditionnels et séduire un public plus large désireux de voir comment se referme cette saga qui a redéfini l’horreur grand public.
Si les attentes sont immenses, la question demeure : Last Rites offrira-t-il une fin à la hauteur de son héritage, ou se contentera-t-il de répéter les formules éprouvées? Réponse le 5 septembre, lorsque les Warrens livreront leur ultime combat contre les ténèbres.
The Long Walk – en salle le 12 septembre
Plus de quarante ans après sa parution sous le pseudonyme Richard Bachman, le roman The Long Walk (VFQ: Marche ou crève) de Stephen King trouve enfin le chemin du grand écran. Longtemps considéré comme inadaptable en raison de son minimalisme radical, ce récit dystopique et glaçant prend vie sous la caméra de Francis Lawrence, cinéaste habitué aux univers de survie (I Am Legend, Hunger Games).


L’intrigue est d’une brutalité désarmante : cent adolescents, sélectionnés par un régime totalitaire, doivent marcher sans s’arrêter. Chaque ralentissement, chaque écart est sanctionné d’une exécution immédiate. Le jeu morbide ne connaît qu’un vainqueur, celui qui marchera jusqu’à ce que tous les autres tombent.
Derrière ce principe implacable, King dressait dès 1979 une allégorie saisissante sur la jeunesse sacrifiée, la fascination du public pour la souffrance et la banalisation de la violence institutionnelle.
Le passage au cinéma promet de réactualiser cette charge politique. Dans un monde marqué par les téléréalités extrêmes et la spectacularisation de la violence, The Long Walk s’annonce comme une parabole troublante, où la frontière entre divertissement et barbarie s’efface. Lawrence, qui a déjà prouvé son savoir-faire dans l’orchestration de récits de survie à haute tension, pourrait offrir un film à la croisée de la science-fiction dystopique et de l’horreur psychologique.
Attendu de longue date par les amateurs de Stephen King, l’un des projets les plus convoités de sa bibliographie non encore adaptés, The Long Walk arrive avec une aura particulière : celle d’un récit visionnaire, dont les résonances avec notre époque ne font que renforcer la pertinence.


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Him – en salle le 19 septembre
Le sport comme terrain de l’horreur : voilà le pari audacieux de Him (VFQ: Lui), nouvelle production de Monkeypaw, la société de Jordan Peele (Get Out, Nope). Réalisé par Justin Tipping, ce long-métrage plonge dans l’univers du football américain pour en explorer les zones d’ombre, là où ambition, domination et emprise psychologique se transforment en matière à cauchemar.


Le film met en scène un jeune prodige de football Américain, dont l’ascension fulgurante déraille lorsqu’il se retrouve sous l’emprise toxique d’un mentor charismatique, campé par Marlon Wayans.
Peu à peu, la relation glisse de l’encadrement sportif vers une spirale toxique faite de manipulation, d’obsession et de forces surnaturelles difficilement explicables.
En plaçant la masculinité, la performance et la pression compétitive au cœur de son récit, Him explore un territoire rarement arpenté par le cinéma d’horreur. Loin des stades glorieux et des récits triomphants, le film expose la fragilité de ceux qui évoluent sous le poids des attentes, dans un milieu où l’échec n’a pas sa place. Monkeypaw, fidèle à sa réputation, mise sur une approche socialement consciente, où la critique des dynamiques de pouvoir se marie à une atmosphère fantastique inquiétante.


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The Strangers: Chapter 2 – en salle le 26 septembre
Après un premier chapitre jugé décevant par une partie de la critique, notre équipe et du public, la nouvelle trilogie The Strangers (VFQ: Les Inconnus : Chapitre 2) doit encore prouver sa légitimité. Réalisé par Renny Harlin, Chapter 2 reprend immédiatement la traque amorcée plus tôt cette année :


Un couple prisonnier d’une maison isolée, confronté à des assaillants masqués sans raison ni répit.
Si le premier film peinait à renouveler le concept et souffrait d’un rythme inégal, ce second volet promet de rectifier le tir en misant sur une tension accrue et une intensité dramatique renforcée. Fidèle à l’ADN de la franchise, il s’appuie sur la mécanique implacable du home invasion réaliste : pas de surnaturel, pas d’explication, seulement l’horreur brute de la violence gratuite.
En se présentant comme le pivot central de la trilogie, Chapter 2 a la lourde tâche de relancer l’intérêt avant la conclusion prévue en 2026. Reste à voir si cette nouvelle incursion saura dépasser la simple redite pour renouer avec la terreur viscérale qui avait fait le succès du film original en 2008.


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