Après nous avoir donné des petits bijoux comme Dog Soldiers, The Descent et Centurion, Neil Marshall s’est mérité toute une réputation, et même si la bande-annonce de Compulsion donnait l’impression de reprendre une formule usée, on anticipait sa sortie.
Une jeune fille qui s’installe sur une île voit sa vie transformée en enfer alors qu’elle est ciblée par des escrocs et qu’un mystérieux assassin sévit aux alentours.
Écrit par Charlotte Kirk et Neil Marshall, Compulsion est une tentative de ramener le thriller policier à la Brian De Palma ou même Paul Verhoeven à la mode. Pourtant, il y avait des intrigues captivantes dans Blow Out, Dressed to Kill ou même Basic Instinct. La violence et le sexe servaient les histoires et n’étaient pas une fin en soi. Le véritable problème, c’est que l’intrigue est, ici, complètement insipide et ne happe à aucun moment le spectateur.
Face aux dialogues ampoulés, récités n’importe comment par les actrices, on se demande ce qui ne va pas.
Est-ce que ces éléments ratés ne sont pas volontaires pour nous offrir une réflexion sur le genre et nous illustrer la surenchère du thriller érotique?
On se surprend à espérer qu’un cinéaste aussi talentueux et imaginatif nous surprenne avec la deuxième partie de son long métrage. Ce n’est aucunement le cas.
Si Marshall peaufine sa mise en scène lors des trop peu nombreux meurtres, le reste du film semble dirigé par un automate ou un disciple de Marc Dorcel. Tout est tellement kitsch et extrême qu’on se croirait réellement dans un film pornographique. La direction d’acteurs manque étonnamment de véracité. Encore une fois, on peine à comprendre qu’un cinéaste de cette trempe puisse laisser passer autant de fausseté.
La distribution est sans nuance et devient souvent risible. On a l’impression que les actrices, laissées à elles-mêmes, sont prêtes à en faire des tonnes pour être la nouvelle Sharon Stone. Ce n’est pas près d’arriver.
Au final, on retient les scènes de meurtres dont l’une fait directement écho à Psycho.
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