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[Critique] Dashcam: la COVID comme catalyseur d’épouvante

Tourné entièrement au iPhone et avec une caméra de tableau de bord d’une voiture, Dashcam est le nouveau long-métrage de Rob Savage, qui vient tout juste de nous offrir le très efficace Host. Depuis le début de la pandémie, nous avons eu droit à une kyrielle de films, avec une distribution limitée et se déroulant dans des lieux isolés et il faut admettre que très peu ont réellement réussi à faire fi de ces contraintes pour nous offrir de bons longs-métrages. Dascham échappe à cette tendance.

Annie est une musicienne qui consacre une grande partie de son temps à son émission Internet, dans laquelle elle parcourt les rues de Los Angeles en inventant des rimes au hasard d’après des mots donnés par ses fans. La jeune femme est aussi une rebelle qui ne s’inquiète que peu de la COVID, un peu conspirationniste sur les bords. Hardy décide donc de braver la pandémie pour se rendre chez un ami à Londres. La jeune femme acceptera de faire le taxi pour une vieille dame malade et le cauchemar commencera tout à coup.
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Comme plusieurs films s’encrant dans la catégorie found footage, Dashcam a certaines faiblesses. Évidemment, certaines images saccadées agacent et le film met un peu de temps à basculer vers l’horreur. Mais ce qui fascine une fois de plus chez Savage, c’est cette manière de placer la pandémie actuelle au centre de son récit.

Même si le scénario propose un commentaire social, ce dernier peut sembler un brin nébuleux. Est-ce qu’Annie affronte avec force le complot planétaire d’une fausse maladie ou est-elle une vulgaire caricature des complotistes? Difficile de bien saisir dans quel camp se range le récit, et comme la protagoniste a cette tendance à l’hystérie, le long-métrage souffre d’avoir un premier rôle antipathique. La femme nous régurgite violemment ses opinions et éclabousse très souvent ceux qu’elle perçoit comme étant des moutons contrôlés par ce complot covidien. On réussit toutefois à créer un personnage féminin impénétrable et plein de surprises.  

Par ailleurs, là où l’écran fragmenté de Host nous donnait droit à plusieurs réactions et points de vue, les images captées ici par le téléphone de la jeune femme sont toujours ponctuées par les commentaires de ses followers qui défilent à l’écran. Ces derniers guident les appréhensions du spectateur et apportent certaines touches d’ironies savoureuses.

Il faut aussi noter que Savage réussit encore une fois à maximiser les effets de terreur avec des moyens minimalistes. Un peu à la manière de Host, le climat horrifique de Dashcam fonctionne merveilleusement bien.

À la fois drôle et fatigante, l’actrice Anny Hardy est tout de même adéquate pour le rôle.

Si l’on est adepte du genre ou qu’on réussit à le tolérer, la ballade en vaut la chandelle. Dashcam n’est pas une œuvre majeure dont on se souviendra durant des années, mais il s’agit d’un excellent divertissement.

Note des lecteurs14 Notes
Points forts
Les passages horrifiques prenants
L'observation social de l'homme en situation de crise
Points faibles
Le personnage principal agaçant
3.5
Note Horreur Québec
Horreur Québec