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[Critique] Doomsday: un jugement dernier plutôt beige

C’est après qu’un rôle dans une vidéo instructive de l’Église de Scientologie lui ait été confié que l’actrice et réalisatrice canadienne Sonja O’Har a été inspirée à écrire la courte série Doomsday. Lauréate d’un Daytime Emmy pour Outstanding Short Form Daytime Fiction Program, la série se développe sous deux saisons. La première, deux épisodes de 55 minutes plus un bonus d’une quinzaine de minutes, a été diffusé en 2016 aux États-Unis et est maintenant disponible pour la première fois en vidéo sur demande au Canada.

Doomsday nous introduit au quotidien d'une secte à travers sa mystérieuse cheffe Dagny (Karin Agstam) et les autres membres de sa communauté. Entrecoupée d’entrevues avec les survivants d'un massacre — il faudra attendre la saison 2 pour en savoir plus sur le sujet —, nous découvrirons leurs passés, leurs relations et les événements mystérieux qui ont mené à leur fin tragique.
Doomsday affiche série

Le premier chapitre se consomme assez bien. Les personnages, plutôt bien développés, sont intéressants et réussissent à nous accrocher au récit, même si le jeu de quelques acteurs manque un peu de finesse. Certains remarqueront une similitude avec Midsommar, mais la série fut écrite bien avant le long-métrage d’Ari Aster. Ceux qui avaient envie d’un suspense semblable au film de 2019 en sortiront toutefois bien déçus puisque l’horreur et le suspense ne sont pas vraiment au rendez-vous. Les deux œuvres partagent le même rythme lent, mais Doomsday se concentre davantage sur les conversations entre les membres de la communauté et ne laisse pas beaucoup de place au reste.

Si le premier épisode est somme toute intéressant, on décroche totalement lors du deuxième. Le récit perd toute ligne directrice et ne fait que nous introduire à nouveaux personnages en chaîne et de nouvelles intrigues qui ne mènent nulle part. Alors que la première partie était très sérieuse, le ton change complètement dans la seconde en introduisant certaines touches d’humour qui s’intègrent définitivement moins bien. Certaines scènes semblent aussi avoir été écrites sans penser aux lieux de tournage et à l’environnement, comme celle où trois personnages se retrouvent soudainement au sommet d’une montagne, alors que la communauté se situe plutôt dans les champs.

Le plus gros problème de Doomsday c’est qu’on se retrouve submergés d’intrigues, mais au final, il ne s’y passe pas grand chose. La première saison se termine sans qu’aucune boucle ne soit bouclée quant aux intrigues ayant été introduites et cette absence de suspense ne donne définitivement pas envie de visionner la suite.

Note des lecteurs0 Note
Points forts
Les paysages
Points faibles
Le manque de ligne directrice
Les performances des acteurs
2
Note Horreur Québec
Horreur Québec