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Ron Bonk: l’homme aux mille et une séries B [Entrevue]

Notre chronique L’horreur de B à Z, qui s’intéresse aux films de série B, vous a déjà suggéré plusieurs films du producteur et distributeur SRS Cinema LLC au fil de ses critiques. Si on a la chance de visionner des oeuvres hautes en couleurs telles Amityville Karen ou Ed Gein: The Musical, c’est grâce à son fondateur, Ron Bonk.

Rares sont les cinéastes indépendants ayant une carrière aussi prolifique que la sienne. Depuis plus de 30 ans, Bonk a non seulement réalisé bon nombre de titres, mais également produit et distribué plus de mille films de genre.

Horreur Québec s’est entretenu avec l’homme derrière la compagnie.


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Horreur Québec: Quand avez-vous commencé à faire du cinéma et pourquoi avez-vous choisi l’horreur?

Ron Bonk: J’ai commencé en 1992. Je voulais commencer du bon pied avec un long-métrage, mais j’étais en Floride et travaillais dans le commerce d’antiquités avec mon père à l’époque, alors j’ai fait une vidéo pédagogique sur le commerce d’antiquités. Quand je suis rentré à la maison [à New York], j’ai sauté directement dans mon premier long-métrage. J’ai surtout travaillé dans l’horreur, oui. J’adore le genre. Cela fonctionne mieux pour les films à petit budget, mais ce n’est pas pour cela que je l’ai choisi. J’étais juste un grand fan de films d’horreur et c’était le genre dans lequel je voulais le plus raconter des histoires.

HQ: Quelles sont vos inspirations?

RB: Comme cinéastes? Et bien, pour commencer: Hitchcock, Welles, Romero, Carpenter et Spielberg à coup sûr. Et ils le sont toujours. Ces dernières années: Tarkovski, dont je ne cesse de parler, Kurosawa et Kubrick sont définitivement mes plus grandes inspirations. Ce ne sont pas seulement les films qu’ils ont réalisés et les visions incroyables qu’ils ont créées, mais également leurs histoires individuelles, leurs luttes, leurs influences, leurs processus et bien plus, qui sont inspirants.

HQ: Vos premiers films étaient plus dramatiques. Pourquoi êtes-vous passé à la comédie?

RB: Les idées que j’avais tendaient vers l’humour — la comédie d’horreur. Mais entre She Kills et House Shark, j’ai supervisé un projet plus sérieux avec le long métrage collaboratif Empire State of the Dead. Et j’ai un mélange de productions à venir, humoristiques, sérieuses, etc. Ce n’est donc pas un passage complet à la comédie, mais juste une partie du cheminement global.

HQ: She Kills et House Shark sont de loin les films les plus drôles que j’ai vus. La distribution compte pour une grande partie de leur succès. Comment est-ce de travailler avec vos acteurs récurrents?

RB: J’adore ça, ce qui rend la partie écriture de scénario et distribution beaucoup plus facile. Lorsque vous travaillez autant avec quelqu’un, vous pouvez l’imaginer dans le rôle et même penser à des façons de le défier, d’essayer quelque chose qu’il n’a jamais fait auparavant. C’est intéressant de voir ce qu’ils font avec quelque chose comme ça, ils ne déçoivent jamais. Et c’est super de travailler avec eux, car ils s’approprient les rôles, ajoutant plus de profondeur et de caractère à ce que j’ai écrit.

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Le gang des Touchers dans She Kills

HQ: Vous distribuez depuis un certain temps des œuvres de Mark Polonia et Brett Kelly. Comment en êtes-vous venu à collaborer avec eux?

RB: Je crois qu’ils m’ont tous les deux contacté à un moment donné. Ils se sont présentés eux-mêmes et la collaboration a commencé. Ce fut une expérience formidable. C’est facile de travailler avec eux et ils ont tellement de bonnes idées.

HQ: Les films de requins et de kaiju, et plus récemment ceux d’Amityville, semblent très populaires. Pouvez-vous nous parler de ces genres d’exploitation et nous dire ce que vous aimez à leur propos?

RB: J’aime faire partie d’eux. J’adore regarder ces films et en faire et contribuer à ces genres ou sous-genres, c’est génial. Je suis honoré de faire partie de cette histoire. Et je ne me lasse pas de les regarder. Vous ne pouvez jamais faire trop de films de requins!

HQ: Beaucoup de films de SRS atterrissent sur Tubi. Comment fonctionnent les contrats avec eux et sont-ils rentables?

RB: Bien que je ne puisse pas approfondir au sujet des contrats ou des finances, je peux dire que travailler avec Tubi est merveilleux et oui, très rentable. J’espère qu’ils n’arrêteront jamais de ramasser littéralement tout, pas seulement en tant que distributeur, mais en tant que spectateur et fan.

HQ: SRS est assez bon pour distribuer des titres étrangers et certains plus anciens complètement oubliés. Quel est votre secret pour trouver des films rares comme ça?

RB: Eh bien, certains, comme les plus récents, sont faciles à trouver, car les cinéastes me contactent. Ils voient quelqu’un qu’ils connaissent de leur pays obtenir une sortie avec SRS, puis ils me trouvent et partagent leur travail. Les plus vieux, c’est généralement beaucoup de travail. Cela prend beaucoup de temps et de patience, mais jusqu’à présent, je suis satisfait. Nous n’arrivons pas à signer beaucoup de films ou de séries que nous voulons, donc vous devez accepter ce faible taux de réussite, mais je suis très fier de ce que nous avons obtenu. Et je n’abandonne jamais tout à fait ceux que nous n’avons pas pu signer. Je continuerai d’essayer.

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Les personnages de House Shark prêts pour la chasse.

HQ: Vous avez récemment créé une page Patreon. Qu’offrez-vous avec votre compte?

RB: Le Patreon est destiné à financer spécifiquement mes propres projets de réalisation. Je fais beaucoup de collectes de fonds sur Indiegogo pour les films que je produis, mais je voulais mettre en place quelque chose pour mes projets plus personnels. De plus, j’ai pensé que ce serait un excellent moyen d’interagir directement avec les fans et les cinéastes. Ainsi, sur le Patreon, en fonction du niveau auquel vous vous abonnez, vous obtenez des nouvelles exclusives sur les choses sur lesquelles je travaille (et quelques nouvelles d’acquisition SRS également), et vous pouvez voir les courts-métrages que je fais avant tout le monde.

Mais tout le monde, à tous les niveaux, bénéficie d’un clavardage vidéo une fois par mois où je couvre un sujet spécifique et réponds aux questions. Il peut s’agir de conseils de cinéastes, comme dans le prochain, je discuterai de conseils pour rendre votre film plus présentable au public et aux distributeurs, points de vente et investisseurs potentiels, ou vous pourriez obtenir des primeurs sur l’une de mes nombreuses productions. C’est très amusant, j’aime partager des conseils et des anecdotes, et j’aime répondre aux questions des fans et des cinéastes. Je suis toujours curieux de savoir ce qu’ils veulent connaître davantage, ce qui a également l’avantage supplémentaire de m’aider à rester plus à jour avec les tendances et les intérêts du genre.

HQ: Qu’est-ce que SRS nous prépare prochainement?

RB: Je prévois de nouvelles compilations avec Tim Ritter: Sub Rosa Unbound, qui se concentre sur les productions que Tim et moi avons acquises ensemble à la fin des années 90 et au début des années 2000 et Sub Rosa Midwest, sur les titres fétichistes de Sebastian Kult que nous avons sortis il y a 20 ans. J’ai aussi acquis Nundead de Donald Farmer. Mark Polonia va bientôt commencer Yule Log, et nous en avons d’autres productions prévues ensemble. Evan Jacobs commence Mansplained dans environ une semaine et Bobby Canipe Jr. vient de terminer Woke. J’ai également acquis un certain nombre de films vraiment amusants et passionnants, comme The Devil Times Two, Mother Mortis, All Your Friends are Dead, No Budget Theatre, Flesh Easter, Three Days in the Woods, Slaughter Beach et The Darkest Place. Et je vais essayer une autre compilation qui couvre de nombreux films de Jason Impey, comme un coffret de douze films appelé Visions of Filth. Et ce n’est que pour nommer quelques-unes des choses à venir.

HQ: Prévoyez-vous de réaliser d’autres longs-métrages dans l’avenir?

RB: 100%, oui. J’ai été ralenti par la pandémie, mais j’ai plutôt bien utilisé ce temps, en étudiant le cinéma, en lisant des livres, en écrivant un tas de scénarios, etc. Je recommence avec des courts-métrages pour retrouver mon rythme, et peut-être que je peux aussi les utiliser pour une collecte de fonds. Mais j’ai définitivement un tas de nouvelles histoires amusantes et effrayantes à raconter.


Pour tout savoir sur les projets de Ron Bonk, suivez-le sur Facebook ainsi que sur Patreon.

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