Clown in a Cornfield est un petit slasher indépendant qui s’inspire du roman à succès éponyme, mettant en vedette un clown meurtrier et réalisé par Eli Craig (Tucker and Dale vs Evil). Tourné dans des fermes du Manitoba, et mettant en scène plusieurs acteurs canadiens, le film avait de quoi piquer notre curiosité, malgré une bande-annonce où le budget dérisoire semblait déjà paraître.
Quinn : I’m so dead.
Daryl : You are dead. Never fuck with Frendo.
Quinn et son père emménagent dans une petite ville du Midwest américain, suite au décès de sa mère. Le paternel vient d’y trouver un poste de médecin, et tout semble prometteur pour ce nouveau départ. Bientôt, la jeune fille se lie d’amitié avec un nouveau groupe qui publie des vidéos de blagues horrifiques sur le net. Alors que l’anniversaire de la ville se rapproche, un mystérieux assassin, costumé comme le clown vedette d’une ancienne usine, se met à trucider ses nouveaux amis.
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Chaque fois que le scénario de Clown in a Cornfield nous présente une idée originale qui aurait pu faire mouche, il s’empresse de noyer cette trouvaille dans un lot de sottises. Cette tentative de renouveler le slasher échoue autant à révolutionner le genre qu’à maintenir ses forces habituelles. Entre les emprunts à Scream et à Thanksgiving, le film n’a ni la subtilité du premier, ni la férocité satirique du second.
On nous ressort cette figure du cinéma d’horreur qu’est le clown sadique, et durant quelques minutes, on a l’impression qu’on ira en chercher quelque chose de nouveau. Après tout, le polichinelle représente ici une mascotte chaleureuse dont on utilise l’image pour tuer. On détenait pourtant plusieurs pirouettes surprenantes, mais absolument rien ne colle dans cette intrigue abracadabrante, dont plusieurs passages ont de quoi susciter des fous rires involontaires. C’est notamment le cas du long monologue d’aveux lors de la finale, qui donne envie de s’arracher les cheveux de la tête.
La réalisation d’Eli Craig peine à créer le moindre suspense. Il sait créer une certaine ambiance avec ses champs de maïs, mais nous ne sommes jamais réellement inquiets pour les personnages. Les meurtres gores sont, certes, esthétiquement réussis, mais ils sont si exagérés qu’ils nous donnent l’impression de regarder un épisode des Looney Tunes. La violence n’impressionne pas et n’est pas assez originale pour créer un réel effet humoristique..
![[Critique] « Clown in a cornfield » : quand le spectateur devient le vrai clown 15 CIAC Still 9 1](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/06/CIAC-Still-9-1-750x422.jpg)
La jeune distribution joue de manière acceptable, alors que la plupart des plus vieux cabotinent honteusement.
Au final, Clown in a Cornfield demeure une énième tentative de recréer le slasher, sans y arriver réellement. Ici, pourtant, nous avions matière à offrir quelque chose de rafraîchissant.