[Critique] « Monster Island » : créature en caoutchouc cherche budget décent.

Le simple titre Monster Island a de quoi faire saliver plus d’un, car il nous rappelle non seulement l’univers de Godzilla, mais aussi plusieurs titres proposés par Roger Corman, comme She Gods of Shark Reef ou Attack of the Crab Monsters. Il n’y a pas tant de films avec des monstres en caoutchouc de nos jours, et c’est bien dommage.

À la suite du naufrage du navire de guerre sur lequel ils prenaient place, un prisonnier britannique et un soldat japonais — que l’on a menottés ensemble — atterrissent sur une île habitée par des humanoïdes reptiliens.

Scénarisé et réalisé par Mike Wiluan, Monster Island a le mérite de bien implanter ses personnages très différents, mais liés malgré eux. On pense rapidement à Creature from the Black Lagoon en découvrant le prédateur, et cela réussit à nous plonger dans un certain effet de nostalgie. Un acteur costumé en reptile humanoïde suffit à faire regretter le passé au plus jeune d’entre nous.

Là où le bât blesse, en revanche, c’est qu’en 75 minutes, le scénario risque de bonnes idées, mais manque forcément de structure. En plaçant son récit en 1942, le créateur tente de nous offrir une réflexion métaphorique sur l’amitié et le racisme. Même si rien n’est bien nouveau sous le soleil, on sent quand même que le film aurait gagné en ampleur avec une durée plus généreuse permettant d’étoffer l’ensemble. Il est clair qu’il n’a pas les moyens de ses ambitions.

Si la direction d’acteurs est très adéquate, plonger la moindre scène d’action dans une noirceur agaçante nous fait souvent perdre le fil. Cela semble davantage un choix esthétique qu’une stratégie visant à camoufler des effets douteux, car la créature est bien visible à d’autres moments.

Le duo d’acteurs rehausse l’ensemble, puisqu’il est sans la moindre fausse note. Dommage qu’on ne leur ait pas donné plus de scènes ensemble.

Au final, il s’agit d’un amusant petit film de monstres qui nous rappelle le bon vieux temps, sans pour autant être mémorable.

Disponible en streaming sur Shudder dès le vendredi 25 juillet.