winnie the pooh blood and honey 2

[Critique] « Winnie-the-Pooh : Blood and Honey 2 » : une orgie de dépeçage savoureuse, mais trop bavarde

Winnie-the-Pooh : Blood and Honey 2 fait son entrée dans quelques salles peu de temps seulement après le couronnement excessif du premier opus comme le pire film de l’année aux Golden Raspberry Awards qui se sont acharnés sur son sort. Comment, et surtout pourquoi, peut-on placer à même égalité un film dont le budget tourne autour des 100 000 $ à de grosses productions dont le cachet peut être mille fois plus élevé? Voyons ce que vaut ce second opus.

À la suite du terrible massacre de 100 Acres, Christopher Robin est confronté à une terrible réalité. Tous ne croient pas sa version farfelue des faits et plusieurs voient en lui le meurtrier. Un film racontant son histoire et relatant certaines faussetés a même été tourné — il s’agit en fait du premier volet que les personnages regardent et qu’on considère comme une fiction. Pourtant, certains villageois traquent la meute de bêtes humaines qui refera bientôt surface.
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Le cinéaste et scénariste Rhys Frake-Waterfield est de retour à la barre de ce second opus mettant en vedette le célèbre ourson et sa joyeuse bande popularisés au cinéma par Disney. Pour justifier le look maintenant évolué des prédateurs, en plus du changement d’acteur du héros Christopher (dorénavant joué par le producteur Scott Chambers), les créateurs ont eu l’idée originale d’affirmer que le film précédent n’était qu’une production douteuse relatant, à sa manière, les véritables événements. Le concept avait été utilisé dans les franchises The Human Centipede et The Blair Witch Project, mais il s’agit d’une bonne façon de souligner qu’on a conscience des lacunes du premier film et qu’on tentera d’y remédier. Encore faut-il y arriver…

C’est pourtant en tentant d’épaissir le profil des personnages que le scénario tourne un peu à vide. Les trop longues séances de thérapie de Robin, comme les explications qui n’en finissent plus de finir sur les origines des monstres, brisent le rythme et auraient eu avantage à être écourtées. Cela étant dit, l’arrivée de Maître Hibou en tant que leader du groupe génère de nombreux passages amusants.

Par ailleurs, ce qui surprenait du premier long métrage, c’était l’imagerie morbide des psychopathes qui surgissaient pour tuer leurs victimes. Malgré le faible budget et les nombreuses lacunes, le film original offrait une ambiance. Ici, Winnie et ses amis sont, certes, en grande forme, mais la mise en scène est davantage centrée sur l’exhibition des nouveaux maquillages que sur l’inquiétude qu’ils dégagent. On peut reprocher à Winnie-the-Pooh : Blood and Honey 2 de reproduire exactement les mêmes faiblesses au niveau de ses meurtres, où le montage hachuré au possible et les images sombres empêchent de bien apprécier le gore.

Heureusement, la séquence finale dans une boîte de nuit donne à ce slasher, qui emprunte les thèmes de The Island of Dr. Moreau de H.G. Wells, une tuerie époustouflante où les fans pourront se bidonner allègrement. Il s’agit de l’objectif d’un tel film, et parions que le cinéaste lui-même a donné à ce passage le fondement même de son long métrage.

Si les acteurs secondaires ne font office que de carcasses à découper et qu’ils ne sont pas suffisamment présents pour que l’on puisse juger leur jeu, les maillons importants de la distribution jouent avec un certain savoir-faire. Scott Chambers compose un Christopher sensible et parfaitement crédible.

En conclusion, Winnie-the-Pooh : Blood and Honey 2 donnera satisfaction à ceux et celles qui se sont amusé·e·s avec le premier volet. Plus ambitieux, certes, ce second chapitre améliore certaines lacunes, mais en accentue d’autres.

Note des lecteurs4 Notes
Pour les fans...
de corps humains passés à la moulinette
des petits animaux de Disney
3
Note Horreur Québec
Horreur Québec