YNFM Still 8
Lot 14

[Critique] « You’ll Never Find Me » : un lent et troublant jeu de vérité ou conséquence

You’ll Never Find Me, premier long métrage du duo Josiah Allen et Indianna Bell qui arrive ce samedi chez Shudder, est une immersion dans un huis clos oppressant mettant en scène deux personnages de prime abord indéchiffrables. Les questions se multiplient et les réponses se font attendre. Il ne fait aucun doute que la production gagne à être vue sans indice afin de pouvoir soit même tenter de résoudre l’énigme avant qu’elle ne soit dévoilée.

Un soir de violente tempête, un homme seul habitant dans un endroit reclus reçoit la visite inattendue d’une jeune femme mystérieuse ayant perdu ses repères. Ignorant tout l’un de l’autre, ils tenteront de s’apprivoiser le temps d’une nuit où le doute plane quant à l’identité de l’un et les intentions de l’autre. Et vice versa…

Péril en la demeure

Youll never find me poster

You’ll Never Find Me pourrait être décrit comme un étrange jeu de chat et de souris psychologique. À pas feutrés, on entre dans une histoire qui, au départ, ne nous donne que très peu à se mettre sous la dent pour comprendre ce qui se passe et ce qui, possiblement, nous attend. Et c’est très bien ainsi. Nos inquiétudes et appréhensions se transposent habilement d’un personnage à l’autre. Tout le monde est coupable et non coupable… jusqu’à preuve du contraire!

Le film propose une cinématographie finement calculée en mettant à l’écran des plans souvent bien serrés pour exacerber l’angoisse et le malaise qui croît à chaque instant. Des plans des personnages de dos sont également utilisés pour signifier la menace qui suit de près ou qui surplombe les deux protagonistes tourmentés.

Malgré ces techniques efficaces, il faut toutefois noter que le rythme du film est lent, très lent. Le fil conducteur s’étire dans un rythme pesant sans que l’histoire passe en deuxième vitesse, et le phénomène perdure au-delà de la première moitié du film. Plusieurs monologues et dialogues récités à voix basse meublent les scènes sans qu’on puisse déterminer avec certitude leur pertinence pour la suite de l’histoire. Certains pourront apprécier cet inconfort martyrisant, tandis que d’autres sentiront rapidement l’impatience les gagner.

Tout vient à point à qui sait attendre

Notre volonté d’attendre pour comprendre est toutefois récompensée, car heureusement You’ll Never Find Me gagne du terrain dans son dernier tiers et nous entraîne vers un dénouement troublant et poignant en matière d’action et de révélation. En dire plus serait divulgâcher la tournure des événements. On peut donc se limiter à mentionner que le titre du film prend tout son sens dans les derniers instants.  

Il est de mise d’offrir une sincère main d’applaudissements pour saluer la performance des deux acteurs – Brendan Rock (Carniflex) et Jordan Cowan (Wolf Creek 2) – qui campent des rôles omniprésents avec la rigueur nécessaire pour faire à la fois douter de leur personnage et leur offrir une fragilité qui les exempte de tout soupçon. Un équilibre périlleux, mais réussi!  

You’ll Never Find Me n’est peut-être pas pour les adeptes d’émotions précipitées, mais saura offrir une expérience exaltante à ceux et celles qui apprécient la subtilité et la profondeur, curieux et curieuses d’ouvrir la porte à quiconque est venu cogner…

You’ll Never Find Me est disponible sur:
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Pour les fans...
de films d'horreur à combustion lente (slow burn)
d'énigmes à résoudre
de films à huis clos qui mettent en scène peu de personnages
3.5
Note Horreur Québec
Horreur Québec