Présenté cette année au Festival du nouveau cinéma, Wrong Husband marque le grand retour de Zacharias Kunuk, figure incontournable du cinéma inuit. Plus de vingt ans après avoir remporté la Caméra d’or à Cannes avec Atanarjuat : L’homme rapide, le cinéaste signe une fable mystique et poétique inspirée des légendes orales de son peuple. Un autre récit fantastique qu’il nous tardait de découvrir.
Deux jeunes amoureux inuits, promis l’un à l’autre depuis leur naissance, se voient subitement séparés lorsque la mère de la jeune fille doit épouser un membre d’une tribu voisine, et que cette dernière est rapidement confiée à un autre prétendant.
Wrong Husband s’inspire d’un conte que l’on racontait oralement chez les peuples inuits. Si certains pourraient reprocher au scénario, signé aussi par Kunuk, de manquer un peu d’action, ce dernier devient très vite un prétexte pour exposer les mœurs, les croyances ainsi que la splendeur de l’Arctique canadien en plein été.
Le destin de ces deux jeunes amoureux, qui devront traverser un univers où règnent un monstre et des mages dotés de pouvoirs, est littéralement porté par la splendeur visuelle. L’ensemble livre au passage une virulente critique du système patriarcal pratiqué dans certaines colonies, où la femme devient un bien pour son mari.
La mise en scène de Kunuk se fonde sur la puissance d’évocation des réalités autochtones. Captant certains détails, sa caméra nous fait lentement comprendre les desseins des personnages. C’est comme si le réalisateur savait combler son rythme lent par des images poétiques chargées de songes.
La distribution est plus qu’acceptable, et la jeune Theresia Kappianaq est bouleversante dans le premier rôle.
En conclusion, Wrong Husband est un excellent conte fantastique qui plaira aux cinéphiles patients et curieux.
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