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[Littérature] « L’ Asile du Nord » ou comment faire vivre l’imaginaire d’une ville méconnue

Je vous ai déjà parlé de mon amour pour l’horreur en littérature jeunesse dans ma rétrospective littéraire de François Blais. C’est un univers foisonnant qui me fait vibrer et me rassure lorsque j’en ressens le besoin. L’hiver dernier, j’ai découvert L’Asile du Nord, une saga jeunesse écrite par Carine Paquin et publiée chez Boomerang. Et cet hiver, l’autrice nous a offert une belle surprise : un quatrième tome est venu s’ajouter à la série! Avec cette sortie récente, j’en profite pour vous faire une petite rétrospective de cette saga jeunesse que j’affectionne particulièrement.

Carine Paquin

Originaire de Val-d’Or, Carine Paquin a grandi dans la ville de Malartic, en Abitibi-Témiscamingue. C’est d’ailleurs cette même ville qu’elle met en scène dans L’Asile du Nord. Elle a travaillé près de dix ans dans le domaine de l’enseignement (préscolaire et primaire). Ce n’est donc pas surprenant qu’elle se consacre aujourd’hui à la littérature jeunesse!

Même dans ses romans plus sombres, Paquin réussit à y insuffler une belle dose de lumière. Elle crée des personnages colorés, attachants et intrigants! L’autrice a une véritable facilité à écrire des page-turners. Elle manie sa plume avec brio, et l’on sent, en tant que lecteur·ices, qu’elle prend plaisir à créer ses livres. L’expérience de lecture n’en est que plus agréable!

L’Asile du Nord, ce sont des fragments de récits, des bribes d’histoires inspirées de Malartic. La petite ville du nord du Québec a connu son lot de tragédies. Au début de chacun des romans de la saga, Carine Paquin prend soin de lever le voile sur la ville qui l’a vue grandir. À travers un petit dossier, on apprend que « [en] l’espace de quarante ans, de 1937 à 1977, plus d’une centaine d’hommes perdent la vie dans des circonstances dramatiques à Malartic ». Disons que ça donne tout de suite le ton pour la suite de l’ouvrage. D’autant plus que, dans les premières pages, on retrouve toujours une note sur la véracité des récits rapportés par l’autrice.

Chaque tome de la saga met en scène l’histoire d’un personnage de Malartic : le portrait d’un patient de l’hôpital psychiatrique de la petite ville. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, ça place déjà une ambiance!

L’Asile du Nord : Camille

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Dans ce premier tome, on part à la rencontre de Camille, une jeune fille de 16 ans dont la vie bascule à l’aube de l’an 2000, à la suite du décès de sa grand-mère. L’adolescente adopte alors des comportements plus qu’étranges, ce qui la mènera à être internée à l’hôpital psychiatrique de Malartic. Seulement, une partie de la population refuse de croire que Camille est folle. Les habitants penchent plutôt vers une hypothèse de possession : une entité plus forte que nature aurait pris le contrôle de la jeune fille. Serait-ce possible? Et si oui, qu’est-ce qui monopolise le corps et l’esprit de Camille? Qui vit en elle?

Carine Paquin parvient à nous accrocher dès les premières pages de son roman. Un sentiment de voyeurisme nous submerge presque aussitôt. On a besoin de savoir ce qui se passe dans cette petite ville du Nord du Québec. Découvrir la vérité devient presque vital. La force de Paquin réside ici, dans la construction d’une intrigue qu’elle tisse avec habileté!

L’Asile du Nord : William

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Dans ce second tome, Carine Paquin nous plonge en 1991 avec l’histoire de William, Marie-Hélène et Mylène. Cet été-là, une série d’incendies assaille Malartic. De petits corps sont retrouvés dans les décombres de ces incendies, mais personne ne comprend ni ne sait comment ces enfants s’y sont retrouvés. La panique envahit la population, les enfants sont assignés à domicile, la ville perd sa vitalité. Marie-Hélène et Mylène font tout en leur pouvoir pour protéger leurs frères et sœurs, étant terrorisées à l’idée qu’ils soient les prochains sur la liste des victimes de ces funestes incendies. Le danger est peut-être bien pire que ce qu’elles pensent…

La force de ce deuxième tome de la saga est, sans aucun doute, le développement des personnages et de leurs relations. La relation qui naît entre Marie-Hélène et Mylène est à faire ramollir le cœur des plus durs à cuire. Les deux adolescentes apportent un peu de légèreté à l’horreur qui s’abat sur la ville, mais aussi à celle qui nous assaille en tant que lecteurs.

L’Asile du Nord : Simone

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Dans ce troisième tome, Carine Paquin nous plonge dans la toute nouvelle routine de Simone. Jeune adulte tout juste diplômée en enseignement, elle est passionnée, n’a pas froid aux yeux et, surtout, elle a plus que hâte de débuter sa carrière. C’est à Malartic qu’elle décroche ce qui semble être le poste parfait pour elle. Du moins, jusqu’à ce que son destin croise celui de Félix-Olivier, 5 ans.

Le petit garçon n’a jamais prononcé un mot. Simone se donne alors pour mission de lui délier la langue avant la fin de l’année scolaire. Mais elle découvrira bien plus qu’un simple enfant timide…
Qui manipule le gamin? Et surtout, dans quel but?

Simone est très certainement mon tome préféré parmi les quatre qui composent la saga de L’Asile du Nord. L’ambiance creepy d’une école primaire vide et sombre est à glacer le sang. La déchéance progressive de la jeune enseignante est incroyablement satisfaisante pour le lecteur.

Camille est un livre qui m’a charmée et m’a donné envie de plonger dans l’univers frissonnant de Malartic, mais Simone reste, sans contredit, le tome qui m’a le plus enivrée!

L’Asile du Nord : Alex

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Dans ce quatrième tome de la saga, le dernier paru à ce jour, Carine Paquin nous plonge dans la vie d’Alex. En grandissant, Alex a toujours eu une propension à la médiumnité — qu’il a pourtant toujours niée. Cependant, de récents événements dans sa vie le forcent à se confronter à ce sens que peu possèdent. Jusqu’où peut aller l’angoisse de prédire l’avenir? Surtout à Malartic, là où les tragédies sont monnaie courante… Quelles seront les conséquences de ce don sur le jeune homme?

J’étais tellement heureuse quand j’ai vu, sur Les libraires, qu’un quatrième tome de la saga paraissait. Malheureusement, j’ai rapidement été déçue. Bien qu’il soit divertissant, il n’est, à mon sens, pas à la hauteur des trois livres précédents. Il me semble être un ajout de trop dans une trilogie qui était si bien construite. Une annexe un peu questionnable, disons-le comme ça.

En terminant, L’Asile du Nord vous promet des heures de lecture haletantes, divertissantes et envoûtantes! C’est une saga dont je n’avais jamais entendu parler avant de tomber par hasard sur Camille à la bibliothèque, et pourtant, c’est une série qui mérite beaucoup plus d’attention. Elle reste l’un de mes petits coups de cœur! À lire seule, avec votre enfant, votre nièce, votre cousin… qu’importe — mais à lire absolument!

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