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«Malefycia: V7CE»: une délicieuse descente aux enfers, à la fois dégoutante et divertissante

Le mois d’octobre débute avec la septième édition du théâtre immersif et horrifique Malefycia, intitulé V7CE cette année. La nouvelle production s’inspire cette fois des sept péchés capitaux – l’avarice, la gourmandise, la paresse, l’envie, l’orgueil, la colère et la luxure – afin de nous offrir un parcours effrayant et surtout répugnant. L’événement se déroulera les fins de semaine d’octobre, jusqu’au dimanche 29, et les billets varient entre 75 et 110 dollars, tout dépendant de la date choisie. Horreur Québec a eu la chance d’assister à la soirée d’ouverture la semaine dernière.

On se retrouve donc cette année au 6945 avenue du Parc, un ancien magasin de pièces d’auto adjacent à une boutique d’encadrement abandonné. Les deux lieux permettent de créer un parcours assez long d’environ deux heures — avec l’attente, prévoyez être sur place pendant un bon quatre heures. Parlant d’attente, celle-ci ne se fait pas trop ressentir puisqu’on nous accueille dans un espace assez lugubre et très «instagrammable» avec un bar et un DJ. On conseille toutefois d’aller faire un petit tour aux toilettes avant de débuter votre visite, puisqu’il sera impossible d’y aller par la suite.

Une entrée chaude et diabolique

Malefycia V7CE image
Crédit photo: Marco Pronovost

Le parcours débute dans une chapelle entourée de religieuses excitées, et le public sera tout de suite inclus dans leur délire avant de passer au confessionnal rejoindre un prêtre assez dur avec sa paroisse. On se dirige ensuite dans une salle d’attente délabrée, où les personnages vous offriront des aliments tous plus dégoutants les uns que les autres. La cadence entre les pièces du début ne s’enchaînait pas aussi bien que prévu. Comme plusieurs groupes avaient été appelés à commencer le parcours en même temps, on se retrouve parfois à attendre assis par terre ou debout dans des escaliers, ce qui nous fait un peu perdre de notre excitation. Après deux ou trois scènes par contre, le rythme reprend de plus belle, et il est plus facile de procéder entre les différents tableaux. Comme il s’agissait de la première soirée de Malefycia, c’est normal qu’il y ait quelques ajustements à faire pour les prochaines fins de semaine.

L’intensité des péchés monte au fil du trajet. Alors que l’avarice est divertissante, la paresse et la gourmandise sont plutôt dégoûtantes. Il ne se passe pas grand-chose avec l’orgueil, mais la scène remporte tout de même la médaille du meilleur maquillage (un indice: c’est très gore!). La luxure et la colère, quant à elles, sont horribles sans nécessairement faire peur. La production réussit à bien présenter un péché par scène, tout en y intégrant un peu des autres vices. Ce qui manque, c’est surtout un récit. Les spectateurs·trices traversent les pièces sans qu’il n’y ait nécessairement de liens entre elles, et la finale tombe ainsi un peu à plat. Si on s’attendait à une conclusion, la dernière traversée de rideau nous ramène tout simplement à notre point de départ.

Risques élevés de maux de cœur

Malefycia V7CE image
Crédit photo: Marco Pronovost

Les odeurs sont encore très présentes cette année, particulièrement dans la pièce de la paresse où un des participants du groupe devait se couvrir le nez avec son chandail pour l’empêcher d’avoir des haut-le-cœur. La scène de la gourmandise ne donne pas sa place non plus. Sans trop en dévoiler, celle-ci se déroule dans une boucherie macabre où on ne découpe pas que du bœuf et du porc et où le public est invité à choisir comment il préfère la préparation de sa viande.

On ne sort pas trop souillés de cette nouvelle édition de Malefycia, mais on vous suggère tout de même de ne pas porter vos plus beaux habits. Un moment plutôt salissant rappelle celui d’une scène de la franchise Saw en compagnie d’un bourreau. Le maniaque s’en donne à cœur joie avec son assistante à nous lancer de l’eau, du sang et un mélange qui rappelle des vomissures, tout en choisissant des membres du public pour les installer sur la table d’opération ou plonger leur tête dans un lavabo d’eau sale.

Des acteurs trop intenses?

On mentionnait plus haut que des ajustements sont à faire et quelques acteurs devront aussi revoir leurs performances. Certain·e·s sont un peu trop intenses et ne respectent pas les limites du public (on pense entre autres à un moment avec des serpents vivants), mais le tout devrait se régler au cours des prochaines représentations. L’équipe était tout de même très ouverte à recevoir les commentaires à la fin du spectacle.

Au final, Malefycia n’utilise pas de «jump scares» pour nous effrayer, mais plutôt des imageries dégoutantes, des odeurs ou des mises en scène qui mettront le spectateur mal à l’aise. S’il est plus difficile de faire peur avec le sujet des sept péchés capitaux, la production livre un spectacle immersif à la fois divertissant et répugnant, en plus d’offrir quelques scènes qui font réfléchir.

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Horreur Québec