
La promotion de Dangerous Animals mise beaucoup sur la phobie des requins, popularisée au cinéma avec Jaws (1975), puis récupérée dans des dizaines d’itérations depuis, le phénomène ayant même créé un sous-genre de l’horreur de série B, notamment avec la franchise des Sharknado. On a vu des requins croquer dans l’espace, dans la préhistoire, dans un univers cyberpunk… Ainsi, lors des premières minutes du nouveau film de Sean Byrne (The Loved Ones, The Devil’s Candy), tout est mis en place pour nous offrir une énième intrigue de requins carnassiers conventionnelle : deux touristes en vacances en Australie se paient une plongée sous-marine, dans une baie habitée par plusieurs espèces de requins. Des affiches sur le bateau rappellent Jaws, on en entend même des soupçons musicaux dans la trame sonore…
Mais on comprendra bien vite que les vrais animaux dangereux titulaires n’ont pas de nageoires dorsales, mais sont tout aussi assoiffés de sang.
Du film de créatures marines, on basculera donc rapidement dans une intrigue de vengeance. Après avoir été retenue captive par un marin psychopathe (Jai Courtney), la jeune Zephyr (Hassie Harrison) tente d’échapper au joug de son tortionnaire, dans le huis clos claustrophobique que devient rapidement le petit bateau de pêche éloigné de la côte. C’est dans un environnement paradisiaque que se déroule le cauchemar, alors que la tension escaladera drastiquement jusqu’à un troisième acte plutôt impressionnant, tant par son niveau de gore que par son intensité narrative, malgré ses faiblesses scénaristiques.
![[Critique] « Dangerous Animals » : quand les prédateurs ne sont pas dans l'eau 13 DANGEROUS ANIMALS Still 8](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/06/DANGEROUS-ANIMALS-Still-8-750x304.jpg)
Il faut dire que l’éloignement drastique du film de requins qu’on nous présentait au départ est plutôt bienvenu. Les créatures marines, pour le peu qu’on les verra dans le film, sont animées assez maladroitement, leurs mouvements faisant plus rigoler que provoquer l’effroi qu’ils devraient susciter. Le premier tiers du film accumule des clichés, autant au niveau de l’intrigue que des mécanismes narratifs utilisés. Il faudra attendre un bon moment avant que le film trouve son ton, assume l’absurdité et les incohérences de son scénario et, enfin, atteigne son plein potentiel. Il ne faut pas trop en demander à l’histoire, qui nous offre une lutte assez forte en rebondissements entre un prédateur et sa proie, voyant leurs rôles s’inverser constamment.
Ceci dit, l’aboutissement de Dangerous Animals en vaut bien ses défauts. Le film ne se prend pas au sérieux, mais parvient à devenir très engageant, notamment grâce aux performances de sa distribution et l’écriture d’un antagoniste tout à fait cartoonesque dans son intensité, mais tout de même effrayant et indescructible. Et bien que les requins n’aient pas la place d’antagonistes qu’on leur pressentait, leur présence sous-jacente est toujours importante, parfois même surprenante, voire même poétique, si on se laisse tenter par une certaine interprétation liée à la finale.
Sans être un chef d’oeuvre, la proposition de Sean Bryne est tout de même une agréable surprise pour les fans de tension, de gore bien rendu et d’une intrigue simple, qui sait se prendre au sérieux quand il le faut, mais qui assume ses incohérences sans prétention.
![[Critique] « Dangerous Animals » : quand les prédateurs ne sont pas dans l'eau 15 DANGEROUS ANIMALS Still 2](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/06/DANGEROUS-ANIMALS-Still-2-677x450.jpg)
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