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[FNC 2025] « La disparition de Josef Mengele » : quand la splendeur cinématographique illustre la décrépitude humaine

Difficile de dire non à un film du grand Kirill Serebrennikov (Leto, La fièvre de Petrov) quand on nous en offre la possibilité. Ce cinéaste russe impose toujours une forme et une vision très personnelles.

Le film relate l’histoire de Josef Mengele, un médecin SS qui a maltraité de manière innommable un grand nombre de prisonniers, et qui a tenté, une grande partie de son existence, d’échapper aux autorités allemandes et israéliennes.

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La disparition de Josef Mengele exige énormément, et à plusieurs niveaux, de son spectateur. D’abord, le sujet est très difficile. Le scénario, adapté du roman d’Olivier Guez, qui livre le point de vue de cet homme, sautille habilement d’un genre à l’autre. Ce qui semble être un film d’espionnage ou un thriller devient presque, par moments, un film de chambre où de longs dialogues de querelles et de violences verbales finissent par devenir étouffants pour le spectateur.

Mais c’est aussi là que réside la puissance du portrait que l’on tisse. À travers les humiliations, Mengele demeure une sorte de monolithe impossible à plier, qui choisit de ne pas tenir compte de toute pensée différente de la sienne. La subtilité de certaines tirades est de faire comprendre que, derrière ce refus, se cache l’insécurité. Mengele refuse surtout d’admettre avoir commis ces crimes. Il est hors de question de se repentir, puisque ses idées fondamentales, qu’il crie de plus en plus fort, deviennent le seul élément justifiant sa monstruosité. Serebrennikov sait montrer au spectateur que la plus grande conviction du bonhomme est de devoir avoir raison.

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Par ailleurs, la forme du long métrage nourrit également le malaise. Le cinéaste russe propose une certaine fermeté formelle avec son splendide et gracieux noir et blanc, qui poétise presque le propos. Lorsque survient l’insert d’une bobine filmée dans les laboratoires du sadique, ici en couleur, le grain et la malpropreté du rendu forment un effet réaliste et documentaire des plus perturbants. Cela dit, si stylisée soit la mise en scène, les effets sont plus justifiés que ceux auxquels ce maître de l’image nous avait conviés par le passé.

L’acteur August Diehl (Inglourious Basterds) est tout simplement phénoménal dans le premier rôle. Dur, redoutable et terrifiant, le Josef Mengele qu’il compose est inoubliable. Le reste de la distribution est tout aussi brillant.

Au final, La disparition de Josef Mengele est un film très difficile à regarder, mais qui n’en est pas moins l’un des meilleurs de 2025.


LA DISPARITION DE JOSEF MENGELE - Bande-annonce officielle
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Pour les fans...
de drame historique
de cinéma d'auteur
4.5
Note Horreur Québec

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