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[Critique] Murder on the Orient Express: on prend tous un train pour le crime

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3.5
Note Horreur Québec

«Parfaitement, dit Poirot. Tout cela est merveilleusement lumineux. Le meurtrier était un homme d’une très grande force, mais il n’est pas costaud, et d’ailleurs, c’est une femme, et par surcroît, c’est un droitier qui est gaucher…»
— Hercule Poirot, Le Crime de l’Orient Express, 1934.

Murder on the Orient Express d’Agatha Christie a été transposé à l’écran une première fois en 1974, porté par un des grands textes de la dame du crime, de même que par une distribution éclatante. Ainsi, la réception autant critique que populaire fut très positive. La tâche de faire revivre cet univers chéri des fans n’était d’autant pas facile pour l’acteur-réalisateur Kenneth Branagh (Dead Again, Harry Potter), qui réussit, malgré plusieurs points faibles, à nous garder captivés par cette histoire de meurtre aux personnages colorés et au dénouement original.

murder coverNotons d’abord une cinématographie superbe et des paysages à couper le souffle, suite de cartes postales exotiques pleines de promesses. Après une première scène un peu inutile sinon à nous montrer que Poirot a horreur des inégalités et sait conjecturer toute situation, nous montons enfin à bord du fameux train, excités de découvrir cette nouvelle galerie d’acteurs de premier plan.

Ce ne sont malheureusement pas tous les protagonistes qui brillent dans cette enquête en huit-clos version 2017: si Michelle Pfeiffer (Batman Returns, Dangerous Minds) est parfaite dans le rôle de Mme Hubbard, blondasse américaine entre deux âges à la recherche d’une bonne braguette, Penélope Cruz (Vanilla Sky, Tout sur ma mère) est fade dans celui d’une infirmière éteinte qui craint Dieu. Le réalisateur s’est donné le beau rôle en incarnant Hercule Poirot, détective belge aux manies charmantes, qui attache autant d’importance à résoudre les crimes qu’à cirer son imposante moustache. Johnny Depp (Edward Scissorhands, Ed Wood), quant à lui, n’apporte pas grand-chose à Ratchett, paranoïaque et antipathique. Par contre, Judi Dench (Die Another Day) fait une princesse Dragomiroff sublime, aux regards lourds et chargés d’expérience.

L’idée de filmer quelques segments au-dessus des cabines, comme Robert Lepage l’a fait dans son Confessionnal, a l’avantage du plan d’ensemble, mais elle nous tient loin des émotions communiquées par les visages. Les gros plans sont heureusement nombreux en dehors de ces scènes, amenés par la promiscuité des lieux.

Tous ont des choses à cacher; c’est à cause de ce confinement et de cette proximité que chacun des voyageurs finira par abandonner des bribes de secrets, permettant ainsi à Poirot d’élaborer son ultime théorie [divulgâcheur] lors d’une scène brillante dans laquelle Branagh a eu l’idée de tous les aligner à une longue table, telle la Dernière Cène de Leonard de Vinci.

L’œuvre, tournée avec une des quatre caméras 65mm encore existantes, se termine sur un policier qui vient apprendre au détective qu’on l’attend en Égypte, parce qu’il y aurait un Mort sur le Nil… On a déjà hâte! Et on a envie de leur écrire pour qu’ils n’oublient pas Miss Marple, l’attachante détective en chaise berçante d’Agatha Christie.

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