the prowler 1981

[⏪ 1981, l’année du slasher] The Prowler: Savini s’en va-t-en guerre

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Note Horreur Québec

Né dans les années 1970, ce n’est réellement qu’en 1981 que le slasher est devenu une tendance populaire au sein du 7e art. Eh oui, déjà quarante années ont passé depuis la plus grande cuvée du sous-genre horrifique.

Ainsi, Kristof G. passe en mode On rembobine, afin de revisiter pour vous une douzaine des plus excitants, stressants et sanglants slashers sortis en 1981. Rendez-vous chaque dernier vendredi du mois, pour bien débuter votre « week-end de terreur »…

The Prowler affiche film

Le maniaque (bis)

AVERTISSEMENT: si vous n’avez pas vu le film, on vous suggère d’arrêter votre lecture dès maintenant et d’aller illico le visionner (en 2010, Blue Underground l’a sorti en format Blu-ray), car on débute la dissection du synopsis. Après The Burning, My Bloody Valentine et l’hilarant Home Sweet Home, on s’attaque à The Prowler, aussi connu sous le nom de Rosemary’s Killer.

The Prowler image filmComme la plupart des slashers de l’époque, on suit la formule gagnante qui veut que son croquemitaine (affublé d’une tenue ou d’un look impressionnant) doive commettre un ou des meurtres en mode vengeance dans le prologue, avant que le massacre ne recommence plusieurs années plus tard, alors que de beaux et nubiles jeunes gens se font trucider de façon gore. Sans oublier des effets sonores stridents et une musique stressante (Richard Einhorn; Shock Waves), alors que la caméra adopte le point de vue du tueur façon FPS (pour First Person Slasher, of course!).

Ici, notre maniaque est un menaçant et anonyme soldat de l’infanterie, avec des bottes à cap, son manteau kaki, des pantalons cargo, un casque et une espèce de couvre visage intégral de type camo. Bref, le kit parfait pour aller au paintball commando, mais avec une fourche de fermier (euh, OK?), une carabine de calibre .12 à canon double et deux immenses couteaux de Rambo. Baaaaadaaaaaas.

The Prowler image film

Le bal de l’horreur (comme à la guerre)

1945. Après un petit film de propagande militaire, une voix off féminine lit une lettre manuscrite, mentionnant qu’elle largue son petit ami qui est dans l’armée, parti défendre son pays à l’étranger, pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Ouin. Assez ordinaire de se faire laisser par la poste. Alors que plusieurs petits soldats sont de retour à la maison, juste à temps pour la soirée de graduation (allô Prom Night, sorti l’année précédente) d’une petite bourgade américaine. On se croirait vraiment à la féerie dansante des sirènes, avec ses tons de rose et de bleu poudre.

Évidemment, juste avant que le titre n’apparaisse à l’écran, la fête tourne au drame, alors que Rosemary et son nouveau chum se minouchant dans un gazebo se retrouvent enfourchés par un mystérieux gars avec de grosses bottes, laissant sur le lieu du crime une jolie rose rouge. Hon, brutalement romantique!

On saute 35 ans pour arriver en 1980, la veille de la fameuse danse de graduation, alors que George (Farley Granger), le shérif de la petite ville, part à la pêche avec son beau station wagon en bois, laissant son insipide et inexpérimenté adjoint Mark (Christopher Goutman, un sosie à gros cheveux de Cillian ‘28 Days Later’ Murphy) en charge de surveiller les fêtards. Il y a aussi Lawrence Tierney (le magouilleur Joe dans Reservoir Dogs), confiné dans un fauteuil roulant, dans le rôle du papa de Rosemary.

Pendant que les filles se mettent belles avec leurs robes à paillettes, notre rôdeur de son côté se grime en fantassin prêt au combat. S’en suit moult meurtres des plus graphiques, ayant valu au pas très déshabillé film d’être classé R… pour Rodeur (‘scusez-la!). En vrac, on a droit notamment à une fourche dans la douche, une chaperonne poignardée dans la trachée, une tombe profanée, une baignade coquine et alcoolisée se terminant égorgée (Cindy Weintraub; Humanoid from the Deep) et, sur la couverture du Blu-ray, une tête empalée par un couteau de deux pieds (cette baïonnette, c’est presque une épée!) et même un ultime sursaut à la Friday the 13th. Du gros fun sale, quoi.

The Prowler image film

Le rôdeur et sa gang de malades

D’ailleurs, on doit remercier l’émérite artiste maquilleur Tom Savini (Dawn et Day of the Dead, Friday the 13th, Creepshow et tellement d’autres, dont The Burning, qu’on a justement disséqué en janvier) pour l’abondance de rouge à l’écran. Les SFX du vétéran de la guerre du Vietnam (il était photographe dans les tranchées) en ont subjugué plus d’un à l’époque. Le film a été charcuté par les censeurs un peu partout dans le monde, en particulier en Angleterre et surtout en Allemagne. C’est peut-être à cause de la tête explosée au .12 (alors que Savini refit le même coup de circuit qu’il avait claqué un an auparavant sur Maniac). Parce que la vraie de vraie star du film, c’est Savini, oui.

Selon la légende, le rôdeur aurait été joué (avant le surprenant dévoilement final) par Peter Giuliano, également premier assistant director (ou AD). D’ailleurs, il a tenu le rôle d’AD par la suite sur plusieurs grosses productions, comme le Dracula de Francis Ford Coppola, de même que sur quatre films d’Ivan Reitman (Ghostbusters 1 & 2, Twins, Kindergarten Cop). Celui qui jouait son némésis, Goutman, s’est rapidement recyclé en réalisateur de romans-savons: on lui doit notamment 50 épisodes d’All My Children et 118 d’As the World Turns. Saviez-vous que le scénario du long-métrage a été écrit par Glenn Leopold et Neal Barbera? Ce dernier est nul autre que le fils de Joseph, le fondateur d’Hanna Barbera, alors que le premier est l’auteur de cinq longs-métrages animés de Scooby-Doo et d’innombrables séries télé. Quand même cocasse qu’ils aient travaillé sur une œuvre tellement à l’opposé du film pour enfant!

The Prowler image film

Le directeur de la photographie était João Fernandes, qui a shooté pas mal de films X (comme Deep Throat et The Devil in Miss Jones) et quelques séries B (The Nesting, Children of the Corn). Il a aussi beaucoup travaillé avec le réalisateur de The Prowler, Joseph Zito, avec qui il a enchaîné Bloodrage (avec Tierney), de même que deux classiques mettant en vedette ce bon vieux Chuck Norris, soit Missing in Action et Invasion USA avec Savini aux effets. Qui plus est, ce dernier a également pu travailler à nouveau avec Zito sur Friday the 13th: The Final Chapter. Parlant du gars au masque de hockey, le réalisateur a revisité la franchise quelques années plus tard en tournant le clip d’Alice Cooper He’s Back (The Man Behind the Mask).

Sur ces belles paroles débordantes de faits inusités, on vous laisse aller rôder sur YouTube, afin d’aller voir et entendre le Coop chanter le thème du chapitre 6 de la saga du petit Voorhees (Jason Lives) sous la direction de Zito. Gros plaisir coupable.

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