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[Critique] Dead Ringers (2023): une tempête d’hormones et un cours de biologie

Il fallait bien s’attendre à voir un remake du Dead Ringers de David Cronenberg un de ces jours, et voilà qu’une série Prime Video (Telle qu’elle en version française au Québec) réinvente l’histoire d’un point de vue féminin. Après tout, le réalisateur canadien a laissé une marque indélébile sur le body horror, et le cinéma en général.

Deux jumelles identiques, toutes deux gynécologues, obtiennent les fonds pour mettre sur pied un centre de naissance ultramoderne.
Dead Ringers affiche série Prime Video

Trente-cinq ans après le film original, la scénariste britannique Alice Birch a bien conscience du fait que la plupart des tabous soulevés alors par Cronenberg n’offrent plus les mêmes remous aujourd’hui. Les processus de fertilité et de natalité ne sont plus si inquiétants, et les outils métalliques du film de 1988, traduisant presque les inquiétudes face au corps de la femme, n’ont plus la même importance. Birch utilise donc ce matériel pour nourrir un trop long, mais savoureux exposé sur la condition des femmes. Malheureusement, certaines conversations plus académiques semblent réservées aux experts de la biologie féminine. Il faut en effet rester concentré pour absorber le vocabulaire technique et certains dialogues alambiqués procurent une aura prétentieuse à plusieurs épisodes.

On pourrait parfois avoir l’impression que Birch s’amuse à revoir le long-métrage pour le corriger radicalement, mais plusieurs clins d’œil suggèrent davantage qu’elle a conscience de l’évolution. Le problème, c’est que malgré certaines touches plus sombres, cette nouvelle version de Dead Ringers ne réussit jamais à cultiver l’étrangeté pour en tirer la peur. Là où les frères Mantle ressemblaient à des papes en tuniques rouges se consacrant au corps en mutation de la femme, les sœurs Mantle le rationalisent et l’expliquent davantage. Dorénavant, la femme n’a plus besoin de l’homme pour comprendre qui elle est. Le résultat est loin d’être mauvais, mais il demeure moins revigorant. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un pamphlet féministe dont les visées sont si louables qu’il est déplorable de les rendre moins accessibles avec des échanges verbomoteurs sophistiqués.

Dead Ringers image série

Les épisodes sont tous menés avec assurance, même si la réalisation ne réussit pas à humaniser cette médecine avant-gardiste. Chez Cronenberg, le ton glacial nourrissait le malaise, alors qu’il semble en totale contradiction avec le postulat de départ de cette redite voulant démystifier la science. Par ailleurs, la véritable lumière ici demeure le jeu magistral de l’actrice Rachel Weisz (The Favourite) qui crève l’écran dans le double rôle.

En résumé, une série plus intéressante que réellement bonne, qui ne fait pas le poids face au classique de tonton David.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
du film original qui aimeront faire une comparaison
fascinés par la procréation
3
Note Horreur Québec

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