Death of a Unicorn avait plusieurs éléments pour attirer les spectateurs. Qu’il s’agisse de la présence de la créature légendaire ou du mariage entre le studio A24 et une distribution pour le moins commerciale, les amateurs avaient de quoi se languir de voir le film.
Que donne le résultat, finalement ?
En route pour un week-end avec sa fille (Jenna Ortega) chez son patron mourant et milliardaire, un avocat (Paul Rudd) heurte une licorne. Ne pouvant se résoudre à laisser la dépouille de la bête sur la route, ils décident de la camoufler dans le coffre de leur camionnette. Une fois rendus au manoir, voilà que l’animal mythologique reprend vie, et les événements tournent vite au cauchemar.

Si le scénario d’Alex Scharfman propose une critique excessivement brouillonne des compagnies pharmaceutiques; capables de surfer sur n’importe quelle bassesse pour s’enrichir, il faut toutefois admettre que la carte humoristique n’est pas négligeable. Plusieurs dialogues sont mordants et portés par des acteurs de talent qui jouent de manière volontairement caricaturale. Par ailleurs, faire basculer la symbolique un peu mièvre de ce cheval à corne pour le transformer en monstre sanguinaire n’est pas dépourvu d’intérêt. L’ensemble est, certes, plus chaotique que la rigueur à laquelle nous a habitués le studio A24. Cela dit, comme petite série B à regarder après une journée éreintante, Death of a Unicorn réussit à faire le travail.
Également à la réalisation, Scharfman propose une mise en scène adéquate, mais un brin anonyme. Le suspense est rarement haletant, et les scènes d’horreur n’effraient pas. Par ailleurs, cette idée de masquer des CGI déficients par la pénombre ne réussit qu’en partie.
Jenna Ortega et Paul Rudd jouent avec beaucoup de conviction et de panache ce duo père-fille. Dans le rôle de vilaine qu’on aime détester, Téa Leoni est désopilante, alors que Will Poulter amuse en survolté.
Au final, Death of a Unicorn n’est pas le chef-d’œuvre espéré du studio, mais l’ensemble a de quoi vous offrir une bonne petite soirée.