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[Fantasia 2023] Divinity: Twilight Zone sur le crack

Vous avez mal au dos? Des petites rides apparaissent sur votre visage qui était si lisse et chérubin il n’y a pas si longtemps? Eddie Alcazar et Steven Soderbergh ont peut-être une solution pour vous. Divinity a été présenté en première mondiale plus tôt cette année à Sundance, et maintenant dans le cadre de l’édition 2023 de Fantasia.

Dans une immense maison rétrofuturiste, Jaxxon Pierce (Stephen Dorff) travaille sur son produit appelé Divinity, une substance qui confère à ses utilisateurs une jeunesse éternelle. Il est par contre dangereux de déjouer les plans de la mortalité, et Jaxxon devra en payer le prix. Une femme mystérieuse et séduisante découvre la demeure du scientifique, et deux frères étranges descendent des cieux pour torturer Jaxxon. L’heure du jugement a sonné.
Divinity affiche film

On ne sort pas indemne de cet ovni vidéoludique qu’est Divinity. Prises de vues en caméra suggestive de l’intérieur d’un vagin, mutations inquiétantes, abus de drogues, frères cosmiques, orgie; vraiment, il y en a pour tous les goûts! Première chose qu’on remarque: l’incroyable photographie 16 mm dans un noir et blanc ultra contrasté et poisseux. La direction photo du film est tout simplement géniale. On parle parfois de style over substance (le style avant la substance), mais ici, bien que l’histoire soit un peu cryptique, l’esthétisme rétro lo-fi dans laquelle elle est présentée est tellement incroyable que ça fonctionne. Dès le générique, qui rappelle un peu ceux de Gaspar Noé, nos sens sont attaqués. L’environnement sonore que DJ Muggs crée élève également les visuels. Les fans de rap old school auront beaucoup de difficulté à reconnaître le son emblématique du membre du groupe Cypress Hill, qui nous livre ici une ambiance bien glauque et étrange.

Jaxxon Pierce est un scientifique fou qui tente de parfaire l’invention de son père, Divinity, une substance qui prolonge la vie et donne un corps d’une plasticité impressionnante. Deux êtres atterrissent sur terre tels des comètes: Moise Arias (vu dans l’excellent Monos et également Hanna Montana, pour les plus aguerri·e·s) et de Jason Genao (Logan). Le duo pénètre chez Jaxxon et injecte le liquide pur en intraveineuse à son créateur, qui se métamorphose en pure masse de muscles abjecte. Une fête a bientôt lieu chez Jaxxon, est-ce que les invités remarqueront l’absence de l’homme à l’honneur? De leur côté, les frères profitent de la venue d’une prostituée pour goûter aux plaisirs humains. S’en suivra un affrontement (en délicieuse stop motion!) entre le bien et le mal.

On ne va pas se le cacher, Divinity va diviser. Certain·e·s le trouveront prétentieux et incompréhensible, tandis que d’autres adhéreront au projet. Aidé par sa brève durée (88 minutes), un rythme soutenu, une cinématographie sublime et des performances éthérées, mais assumées, il s’agit d’une expérience à ne pas manquer. Sorte d’épisode maudit de Twilight Zone sous influence, croisé avec From Beyond, Tetsuo: The Iron Man et Eraser Head, Divinity est tout de même on ne peut plus original. Un agréable moment mythique et étrange.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
de films étranges qui ne vous tiennent pas par la main
d’expériences visuelles qui sortent des sentiers battus
3.5
Note Horreur Québec

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