400 Boys

[Critique] « Love, Death + Robots » Vol. 4 : le « Miller » du cinéma d’animation

Le 12 mai dernier ont été présentés devant public, avant leur sortie officielle sur Netflix, six des dix épisodes faisant partie du 4e volume de l’anthologie d’animation Love, Death + Robots. Une projection spéciale qui s’est faite au Cinéma Cinéplex Forum en présence du créateur de la série, Tim Miller (Deadpool), ainsi que du réalisateur canadien Robert Valley (Pear Cider and Cigarrettes) qui participait pour la troisième fois à ce projet. La projection s’est donc terminée avec une séance de questions et réponses plutôt bon enfant où Miller s’est entre autres excusé d’être américain.

La majorité des épisodes présentés flirtait davantage avec la science-fiction que l’horreur, à l’exception du très réussi « How Zeke Got Religion », réalisé par un certain Diego Porral et adapté d’une nouvelle de John McNichol. Au-delà de son aspect horrifique et de sa violence décomplexée, « How Zeke Got Religion » était le seul épisode de la sélection à proposer une animation plus classique.

Religion

L’histoire prend place dans un bombardier de la Deuxième guerre mondiale, ce qui fait inévitablement penser à l’un des segments du film d’animation Heavy Metal produit en 1981 et intitulé « B-17 ». Au-delà du fait que l’épisode de Porral se passe également dans un B-17, le clin d’œil n’est pas anodin puisque la volonté de Miller (et de David Fincher) était au départ de faire un nouveau film de Heavy Metal. C’est face aux refus des grands studios de financer leur projet que les deux cinéastes se sont tournés vers Netflix et que l’anthologie Love, Death + Robots a été lancée.

Heavy Metal est le titre en anglais du magazine français de bande dessinée Métal hurlant qui a influencé plusieurs œuvres majeures de la science-fiction, telles qu’Alien et Mad Max.

À la différence du segment de Heavy Metal écrit par Dan O’Bannon (Return of the Living Dead) où l’équipage du bombardier était confronté à des morts-vivants, celui de « How Zeke Got Religion » est massacré par une entité maléfique invoquée par des Nazis et qui a survécu à la destruction d’une église que les militaires avaient pour mission de bombarder.

Autre coup de cœur de la soirée : l’hilarant « Close Encounters of the Mini Kind » de Robert Bisi et Andy Lyon. Utilisant la technique du tilt-shift ou effet de maquette, les deux réalisateurs proposent une parodie des films d’invasion extraterrestre où la stupidité des humains les condamnera à leur autodestruction. Un incontournable de cette anthologie.

Mini Kind

L’épisode de Robert Valley, intitulé « 400 Boys », se démarque pour sa part par la beauté et l’originalité du graphisme de son animation. Prenant place dans un monde postapocalyptique, cet épisode met en scène une bande de jeunes possédant des pouvoirs psioniques qui doivent livrer une bataille sans merci contre des bébés mesurant plus de 400 pieds.

Également très réussi, « Spider Rose » de Jennifer Yuh Nelson (Kung Fu Panda 2 et 3) n’est pas aussi original visuellement, mais contient des scènes d’action aussi enlevantes que « 400 Boys ». Cet épisode parvient également à nous séduire avec son petit animal de compagnie extraterrestre qui remonte le moral du personnage principal, une femme qui a vécu un profond traumatisme après un massacre et dont la majorité des membres et organes ont été remplacés par des prothèses cybernétiques.

Les deux autres épisodes présentés lundi étaient moins convaincants. Réalisé pourtant par David Fincher lui-même, « Can’t Stop » n’est au final qu’une reproduction du style marionnette d’une performance des Red Hot Chili Peppers. Techniquement, c’est impeccable, mais on ne comprend pas trop ce que cette proposition fait dans cette anthologie.

Pour sa part, l’épisode « The Screaming of the Tyrannosaur » réalisé par Tim Miller est probablement celui le moins intéressant visuellement. En outre, l’histoire est plutôt simple : des gladiateurs et gladiatrices s’affrontent dans une course meurtrière à dos de tricératops géants devant de riches aristos réunis dans une arène construite sur une station spatiale en orbite autour de Jupiter. « I like naked people and dinosaurs », s’est justifié après la projection Tim Miller.

TRex

Mais au final, le seul véritable irritant lors de cette soirée, ce fut le son tonitruant qui accompagnait la projection, au point où les plus sensibles se bouchaient les oreilles lors des scènes de combat. C’est à se demander si les salles de cinéma sont financées par les audioprothésistes pour rendre les gens sourds et vendre ainsi davantage d’appareils auditifs. Mais bon, ceci est une autre histoire.

Love, Death + Robots Volume 4 sera disponible sur la plateforme Netflix à partir du 15 mai.

Note des lecteurs1 Note
Pour les fans...
Science-fiction
Dinosaures
Animation
3.5
Note Horreur Québec

Zeen is a next generation WordPress theme. It’s powerful, beautifully designed and comes with everything you need to engage your visitors and increase conversions.