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[Critique] The Last of Us (Ép. 1): ça commence redoutablement bien

AVERTISSEMENT: ce qui suit se concentre sur le tout premier épisode de la série The Last of Us, qui vient d’être diffusé sur HBO/Crave. Un deuxième article tout aussi sans divulgâcheurs (et portant sur l’ensemble des neuf épisodes de la série, qui se terminera le 12 mars prochain) suivra sous peu.

Mais qu’est-ce que c’est déjà The Last of Us, pour les non-gamers et gameuses du groupe? C’est seulement l’une des meilleures et plus terrifiantes franchises de jeux vidéo horrifiques jamais produites. Rien de moins. Après avoir cartonné avec sa franchise Uncharted (lancée en 2007), le studio californien Naughty Dog a littéralement changé la game, avec la sortie du premier opus en 2013. Comment? Grâce à son univers parfaitement postapocalyptique et son gameplay nerveux basé sur la survie, mais surtout en misant sur une trame narrative ultra-cinématographique, alternant habilement entre séquences effrayantes et d’autres plus poignantes. Jamais une expérience vidéoludique n’aura réussi à autant émouvoir, tout en foutant solidement la trouille. L’histoire, c’est quoi, du coup?

Après qu’une pandémie ait décimé une large partie de la population, plusieurs communautés tentent de subsister dans un monde en désolation. Les survivants doivent trouver une solution afin de tenter d’éradiquer la menace d’être infecté par ce terrible virus, qui transforme ses hôtes en machine à tuer.

En effet, sur papier, il n’y a rien de bien transcendant ni de très original. Ça ressemble au synopsis de beaucoup de récits pullulant de zombies, comme celui de l’ultrapopulaire série The Walking Dead (2010-2022), elle-même une adaptation transmédiatique (de la formidable bédé lancée en 2003). Or, ici, le twist scénaristique est que…

Les infectés l’ont été par un virus fongique, un champignon extrêmement virulent qui prend possession des humains, ces derniers devenant de dangereux cannibales.

Pas une énième histoire de zombie

The Last of Us image série

Ainsi, comme au début des années 2000 (28 Days/Weeks Later, la refonte de Dawn of the Dead), la menace est rapide, décuplant ainsi la tension à d’impressionnants niveaux de terreur. Et dans ce premier épisode (monté comme un pilote, avec sa petite heure et demie bien tassée), on explique efficacement le contexte.

Suite à une petite mise en bouche se déroulant en 1968 (probablement une référence à l’une des premières œuvres du genre: Night of the Living Dead), on se retrouve en 2003 aux premiers balbutiements de la pandémie, avant de sauter en 2023, où se déroulera le reste du récit. Ceux qui ont joué au jeu vidéo constateront que le changement d’années n’impacte en rien notre appréciation (comme le 2033 du jeu n’était aucunement futuriste, avec ses villes détruites). Et ce, même si depuis, nous vivions dorénavant nous aussi dans un monde postpandémique (vraiment fini?). Donc, ça commence comment cette histoire-là?

En pleine nuit, Joel et sa garde rapprochée doivent fuir, comme leur banlieue est à feu et à sang. C’est chacun pour soi, l’armée est là, et c’est stressant en ta’! Après nous avoir broyé leur cœur (en restant volontairement évasif pour les néophytes), on se retrouve vingt ans plus tard, alors que la vie est plus laborieuse qu’en temps de guerre. C’est littéralement l’enfer. Joel est maintenant un homme usé à la corde, magouillant pour survivre une autre journée. Avec Tess, sa partenaire, il accepte le deal de Marlene, la cheffe de cette milice appelée les Fireflies. En échange d’armes et d’un véhicule, le duo doit amener Ellie, une ado plutôt coriace, à un endroit sécure. C’est le début d’une aventure s’annonçant plus que dure.

Humains

Évidemment, sans protagonistes crédibles portés par des acteur·trices solides, tout cela ne fonctionnerait pas (même si ce n’est pas ce qui a empêché une certaine autre série du genre d’être la plus écoutée de l’histoire de la télé…). Soyez rassurés, la distribution est tout simplement impeccable. On salue le fait que pour cette adaptation, on n’a pas tenté de dénicher des clones des versions numériques des personnages originaux, mais plutôt d’excellent·e·s interprètes.

Il faut savoir que les enjeux de diversité ont toujours fait intégralement partie de l’ADN de cette avant-gardiste (et prémonitoire!) franchise. Ainsi, les fans accepteront sans peine les différents changements apportés aux origines de certains des personnages. Notre héros Joel est joué par Pedro Pascal (The Mandalorian, Game of Thrones, Narcos) et son frère Tommy par Gabriel Luna (Terminator: Dark Fate), qui impressionnent dans la première partie lorsqu’en mode survie.

Quant à Anna Torv (Fringe, Mindhunter) et Bella Ramsay (Game of Thrones), elles jouent respectivement Tess et Ellie, femme et fille fortes — un euphémisme — subsistant dans un monde triste et décrépi. De plus, les adeptes se réjouiront de voir que Marlene est interprétée à nouveau par Merle Dandridge (Uncharted 4), qui lui avait prêté sa voix dans la saga PlayStation.

the last of us image série

Pas que pour les fans

Et pour respecter encore plus le ton et l’esprit du jeu, HBO n’y est pas allé par quatre chemins: en plus de reprendre les musiques acoustiques et bouleversantes de Gustavo Santaolalla (collaborateur émérite d’Alejandro G. Iñárritu), le créateur de la franchise Neil Druckman (également scénariste et réalisateur des productions Naughty Dog) coscénarise la série. Cependant, afin de s’assurer d’adapter convenablement pour la télé ce médium si singulier qu’est le jeu vidéo, le développeur est ici épaulé d’un type ayant fait ses preuves, soit Craig Mazin (créateur de Chernobyl), qui réalise également ce premier épisode.

Il n’est donc pas étonnant que la caméra soit dynamique, en mode témoin, et que le ton soit le bon, à la fois grave, tragique, impitoyable. Il est évident que Mazin a fort bien saisi l’esprit de la franchise. On pourrait également comparer l’introduction (et spéculer sur la suite) de ce récit d’anticipation à un croisement entre les futurs d’Escape from NY et de 12 Monkeys, avec le passé catastrophique et déchiré de l’acclamée série de Mazin. Si vous voulez encore plus de références, sachez qu’on y retrouve aussi un peu de The Road et Children of Men, de même que plusieurs thématiques si chères à Stephen King.

Bref, on semble avoir fait les choses comme il faut, et beaucoup de conditions gagnantes sont ici réunies afin de faire un bon show. Car sans l’interactivité, l’aspect immersif est contrebalancé par l’approche quasi documentaire et le fait que la réalité a depuis rattrapé la fiction. On est donc d’ores et déjà solidement accrochés. Restez à l’affût, on se tape tout le reste rapidement et on vous revient avec notre appréciation globale.

Note des lecteurs1 Note
Points forts
Le réalisme et la tension (de l’intro).
La cinématographie (elle est folle la direction photo).
Les performances, notamment celles de Pascal, Torv et Ramsay (le principal trio).
Le respect de l'original (tout en adaptant avec brio).
Points faibles
Difficile à dire. Les maquillages des infectés, peut-être? On verra bien comment ils évolueront dans ce qui suivra.
4
Note Horreur Québec

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