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[Critique]: Westworld (2016)

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4.5
Note Horreur Québec

Le pouvoir, grande obsession et fascination chez l’Homme. Que ce soit par le besoin de contrôle, le pouvoir de donner la vie ou carrément de la détruire, tout ceci représente une fine couche de la complexité de ce qui nous rend humain. Et si nous pouvions créer notre environnement et tout contrôler dans les moindres détails? Ne serait-ce pas l’ultime sensation de pouvoir, se rapprochant du sentiment d’être Dieu? La nouvelle série du réseau HBO, reprenant la thématique du film de 1973 du même nom, aborde brillamment la question.

Un parc d’attractions futuriste ayant pour thème le Far West accueille des visiteurs ayant le goût vivre, de façon totalement immersive, cette époque. Les invités sont libres d’assouvir leurs moindres désirs… ainsi que leurs moindres bassesses sans aucune conséquence. Le choix est simple: jouer les héros ou les méchants. Tout cela est possible grâce à l’ingéniosité du Docteur Ford (Anthony Hopkins, The Silence Of The Lamb) et de ses toutes dernières créations: des robots répliquant à merveille les êtres humains. L’ambitieux projet du Dr. Ford fonctionne sans embûche jusqu’au jour où des robots commencent à démontrer des troubles de fonctionnement pour le moins étonnants.

D’entrée jeu, Westworld peut s’avérer aride pour certains. Malgré un premier épisode intriguant, les quatre suivants sont plutôt lents. Plusieurs en seront découragés et tentés d’abandonner l’écoute de la série. Mais n’ayez crainte, à mi-parcours, le scénario prend des allures de montagnes russes et emprunte des tournants auxquels le passager ne pouvait que difficilement prévoir. Surprises garanties!

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Et c’est principalement la force de l’oeuvre de Lisa Joy (Burn Notice) et de Jonathan Nolan (Person Of Interest): l’intelligence et la complexité du scénario, contrairement à sa version de 1973. Il sèmera chez le spectateur plusieurs réflexions sur ce que nous sommes en tant qu’être humain, ce qui nous définit. Sommes-nous réellement maîtres de notre destinée ou notre route est tout simplement déjà tracée d’avance? Peu de séries peuvent se vanter d’amorcer une telle analyse chez le spectateur.

Les amateurs d’horreur ne sont pas laissés pour contre. L’hémoglobine y coule à flots et on est témoin de scènes très violentes. Certaines d’entre elles donnent froid dans le dos. Et même si ce sont des robots, on se retrouve emphatique devant leur douleur grâce à la performance toujours juste des principaux acteurs. De plus, l’aspect horrifique n’est pas seulement dans le visuel, mais très présent dans le propos. Une des scènes de la série nous le démontre avec brio lorsqu’un automate découvre qu’il est une créature mécanique. Un mélange d’effroi et de tristesse nous accable tout le long de la séquence. Imaginez-vous perdre tous vos repères sur ce qui vous définit et sur ce que vous croyez être. Une réussite sur toute la ligne!

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On se doit de souligner le générique d’ouverture avec son clin d’oeil au clip de la chanson de Björk, All Is Full Of Love, du réalisateur Chris Cunningham. Le résultat est splendide. La trame sonore utilise astucieusement des chansons populaires (Soundgarden, Amy Winehouse, The Cure, …) et les transpose en musique de saloon. C’est excessivement efficace, surtout pour la finale sur l’air de Exit Music (For A Film) du groupe Radiohead. L’émotion est à son comble.

Westworld ne laissera personne indifférent: on embarque ou pas dans cette aventure. Si l’intrigue se déroule principalement dans le monde du Far West, plongez-y même si vous n’êtes pas amateur du genre. Vous passeriez à côté d’une série captivante et qui a le mérite de faire réfléchir. Une deuxième saison a été, par ailleurs, confirmée ce qui est, en soi, une excellente nouvelle.

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