Les personnages issus de minorités sont souvent relégués au second, voire au troisième plan dans le cinéma d’horreur. On le sait : l’ami gay ne survit généralement pas longtemps quand la réalité tourne au cauchemar à l’écran.
Même si ce constat persiste, il n’en demeure pas moins que des personnages queer ont su tracer leur chemin jusqu’à nos écrans de télévision et de cinéma, laissant des traces indélébiles dans la culture populaire, et pas seulement au sein de la communauté LGBTQIA+.
À l’occasion du Mois de la Fierté, voici un survol de quelques personnages queer issus d’œuvres de genre qui ont marqué l’imaginaire collectif !
Laszlo – What We Do in the Shadow (2019-2024)
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What We Do in the Shadows est une série particulièrement colorée! Chaque personnage y est excentrique, intense et volontairement caricatural, ce qui donne un rythme d’enfer à chaque épisode. La tentation de les enchaîner les uns après les autres est plutôt forte!
Si vous êtes fan de la série, vous ne serez pas surpris de retrouver Laszlo dans ma liste de personnages queer. Ce vampire ouvertement pansexuel ne se gêne pas pour parler de ses expériences et de ses attirances, créant un personnage au filtre très mince, voire inexistant, et profondément hilarant.
Le personnage de Laszlo contribue à normaliser la pansexualité, et donc l’attirance autre qu’hétérosexuelle. Certes, il est queer, mais cela reste un trait parmi d’autres dans la série, jamais problématisé, ni mis en avant de manière forcée. Et c’est justement ce qui le rend si important.
Liz Taylor – American Horror Story: Hotel (2015–2016)
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American Horror Story est bien plus queer qu’on ne pourrait le croire aux premiers abords. Parmi les personnages les plus bouleversants de la série, Liz Taylor, figure marquante de la saison 5 (Hotel), trône sans conteste en haut de la liste.
![[Fierté] Top 5 des icônes queer du cinéma d’horreur et fantastique 19 American Horror Story Season 5](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2025/06/American_Horror_Story_Season_5.jpg)
Liz est la barmaid de l’étrange hôtel où se déroule cette mythique saison de la série anthologique. Femme trans, elle bénéficie d’un développement de personnage absolument remarquable. D’épisode en épisode, on assiste à la naissance d’une femme de plus en plus confiante, affirmée, et maîtresse de sa propre histoire.
Liz est un personnage tout en émotions et en sensibilité. On s’attache à elle, elle nous fait rire… mais surtout, armez-vous d’une boîte de mouchoirs : avec ce personnage sublime, vous verserez forcément quelques larmes.
En tant que barmaid de l’hôtel mystique, Liz est le pilier émotionnel de plusieurs personnages. Assis au bar, ils se confient, s’ouvrent. Elle est cette oreille attentive, ce soutien discret mais essentiel, pour eux, comme pour l’hôtel. Par sa présence et son parcours, Liz met en lumière la communauté trans à travers une figure profondément humaine, nuancée et touchante.
Norman Bates – Psycho (1960)
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Il est assez délicat pour moi d’inclure Norman Bates parmi les personnages listés ici. Pourtant, je pense qu’il est important de le faire.
![[Fierté] Top 5 des icônes queer du cinéma d’horreur et fantastique 23 psycho 1960](https://cdn.horreur.quebec/wp-content/uploads/2020/06/psycho_1960-305x450.jpg)
Même si Hitchcock était profondément misogyne et homophobe, et que la représentation de la transidentité dans Psycho est hautement problématique, force est de constater que le film a laissé sa marque. Norman Bates demeure, malgré tout, l’un des premiers personnages du cinéma à se travestir.
J’utilise ici les termes transidentité et travestissement dans le même paragraphe, il est crucial de rappeler qu’il ne s’agit en aucun cas de synonymes. Ce sont deux réalités distinctes, très éloignées l’une de l’autre. Toutefois, dans Psycho, Hitchcock semble volontairement ou non entremêler les deux, du moins, dans une lecture queer contemporaine. S’il vous plaît, gardez en tête que ces deux termes ne sont pas interchangeables.
Même si la représentation de la fluidité de genre dans Psycho est profondément irrespectueuse, en la réduisant à un simple déguisement et en l’associant à la monstruosité, le personnage de Norman Bates a tout de même contribué, d’une certaine manière, à inscrire une forme de diversité à l’écran. Et ce, bien que cela n’ait jamais été l’intention du réalisateur.
Comme quoi, on peut reconnaître l’impact d’une œuvre dans son contexte historique, tout en étant lucide face à ses biais et ses dérives. Il est important d’aborder ce type de représentations avec nuance. Je suis donc assez amère en incluant Norman Bates dans mon article, mais je pense que c’était nécessaire.
Dorian Gray – The Picture of Dorian Gray (1945)
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The Picture of Dorian Gray est une œuvre qui traite, certes, d’apparence, de beauté et de jeunesse. Mais à mon sens, elle porte surtout sur le fait de cacher sa véritable identité.
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Dorian est pansexuel, du moins, c’est ce que l’on peut déduire, mais il vit dans le secret, dans la dissimulation. La sensualité, le flirt, l’importance accordée à l’esthétique sont des thématiques que l’on associe souvent à la représentation des hommes gays à l’écran, et elles occupent ici une place centrale.
Dorian Gray devient alors le portrait indélébile d’une certaine fluidité identitaire. Parce que oui, être queer, c’est une part de notre identité. Même si la distinction entre orientation sexuelle et identité de genre est essentielle, vivre en marge façonne inévitablement la personne que l’on devient.
À mes yeux, le personnage de Dorian incarne cette identité marquée par le hors-norme, cette beauté étrange et dérangeante qu’on admire autant qu’on redoute.
Dr. Frank-N-Furter – The Rocky Horror Picture Show (1975)
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Dans ma liste de recommandations Disney+, je vous ai mentionné The Rocky Horror Picture Show. Il allait de soi que je l’inclue aussi ici.
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J’ai gardé le meilleur pour la fin. Le Dr. Frank-N-Furter est, selon moi, la représentation la plus jouissive et libératrice de la fluidité qui caractérise la communauté queer. C’est un personnage pleinement décomplexé et ultra-sexuel. Il vit de ses pulsions, et pour elles.
Je crois que ce personnage marque particulièrement le public (pas seulement queer) en raison de son excentricité, de sa folie, mais surtout de sa liberté. Il est qui il est, dans l’extrême de ce que cela signifie. Il explore la vie en s’explorant lui-même.
À travers son humour et son zèle, on s’attache à Frank-N-Furter. Il nous offre un spectacle qui mêle horreur, plaisir, drag et comédie musicale. À mes yeux, il représente l’apogée du personnage queer dans le cinéma de genre !
En rafale… Œuvres mettant en vedette de forts personnages queer
- The Hunger – Tony Scott (1983)
Triangle amoureux vampirique et sensualité gothique, porté par Catherine Deneuve et David Bowie. Un classique queer culte. - The Craft – Andrew Fleming (1996)
Sororité, marginalité, pouvoir et rébellion : une esthétique goth queer emblématique des années 90. - Jennifer’s Body – Karyn Kusama (2009)
Une amitié intense et trouble entre adolescentes, où le désir refoulé devient meurtrier. - I Saw the TV Glow – Jane Schoenbrun (2024)
Une ode mélancolique à la dysphorie de genre, au deuil de soi et à la puissance des mondes imaginaires. - Titane – Julia Ducournau (2021)
Identité, corps, genre et transformation : une œuvre radicale, dérangeante et profondément queer.