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Le meilleur de l’horreur 2018: les choix de Marc Boisclair

En faisant la synthèse de mon année horreur, deux choses retiennent mon attention.

La première: les festivals. Plus que jamais auparavant, c’est dans les festivals que j’aurai pu voir les films les plus intéressants cette année. Au FNC, en plus des belles prises de Lars von Trier et Gaspar Noé, on aura pu voir Cutterhead, qui devrait être sur le radar de tous les fans de films d’horreur (particulièrement ceux qui cherchent encore des bons found footages!), ainsi que l’impressionnant et déroutant film d’animation La Casa Lobo, dont la narration me résonne toujours en tête deux mois plus tard. À Fantasia, les coups de coeur se succédaient en chaîne. Surveillez les sorties de Piercing et de Tigers Are Not Afraid, deux titres qui ne figurent pas dans ma sélection, mais qui m’ont tout de même chamboulé, pour des raisons bien différentes.

La deuxième: Halloween. C’est le 9 février 2017 que John Carpenter annonçait que Michael serait de retour cette année et depuis, on a dû pondre plus d’une vingtaine de nouvelles sur le sujet. L’évolution de l’histoire était terriblement excitante à suivre, du retour de Jamie Lee, à cette mauvaise projection test, en passant par la rétro complète de la franchise, gracieuseté de Pat Houle, jusqu’au grand jour J. Pour un fan fini du film original, suivre et couvrir cette sortie était une véritable partie de plaisir!

Mais puisqu’il ne faut qu’en choisir dix, les voici:

10- Climax de Gaspar Noé

Non, le dernier Climax de Gaspar Noé n’est pas parfait. Certains éléments de l’intrigue — l’histoire avec le petit garçon notamment — manquaient cruellement de subtilité, mais le film m’a laissé un goût si amer en bouche qu’il m’est impossible de l’oublier. Une trame sonore endiablée, des performances et une ouverture dansée à couper le souffle, de longs plans séquences techniquement parfaits et une finale à faire tourner la tête, dans tous les sens du terme. Supernature!

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9- A Quiet Place de John Krasinski

A Quiet Place a été le film d’horreur pop-corn de l’année: un titre très grand public avec une prémisse intrigante, qui prône des valeurs familiales américaines traditionnelles, et des acteurs de catégorie A. Mais même en ratissant aussi large, Krasinski a réussi à nous offrir l’une des propositions les plus originales et les plus efficaces de l’année. Parmi cette mare de remakes et de suites, c’est plutôt louable.

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8- The Dark de Justin P. Lange

The Dark est aux films de zombies ce que Let the Right One In est aux films de vampires. Avec son premier film, Justin P. Lange nous offre une vision unique, touchante et très personnelle sur le mythe du mort-vivant. Marquez vos calendriers, le film arrive en vidéo sur demande (et DVD) le 15 janvier.

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7- Revenge de Coralie Fargeat

Rien ne se tient vraiment dans Revenge: la chute, la scène de l’arbre, celle dans la grotte, etc. Mais le traitement du film est tellement éclaté et coloré que tout le reste est sans importance. Parmi les titres rape and revenge très en vogue ces dernières années, un sous-genre qui commence d’ailleurs à avoir passablement fait le tour, la proposition de Coralie Fargeat est définitivement l’une des plus rafraîchissantes.

6- Terrified de Demián Rugna

Terrified est un cas de «fallait être là». Découvrir ce film sur grand écran avec le public de T-E-R-R-O-R-I-S-É-S de Fantasia a été l’un des moments les plus intenses et les plus excitants de mon histoire de festivalier. Même si ma deuxième écoute maison n’a été du même calibre — et a fait dégringoler le titre de quelques positions dans mon palmarès —, le film argentin demeure l’un des meilleurs tours de manège de l’année.

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5- Annihilation d’Alex Garland

Alex Garland réussit à s’approprier le roman de Jeff VanderMeer et l’amener encore plus loin, avec des performances d’actrices irréprochables, une mise en scène parfaite et jusqu’à cette finale qui m’a complètement laissé sans mot pendant plusieurs minutes. Avec Annihilation, le cinéaste nous a offert un des moments cinéma les plus grandioses de l’année!

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4- Suspiria de Luca Guadagnino

Suspiria a divisé l’opinion plus que toute autre production cette année et, comme par exemple avec mother! l’an dernier, c’est souvent les propositions que je préfère. Je ne suis jamais contre l’idée d’un remake, à condition que le film sache me raconter autre chose à partir du matériel original. Disons qu’à ce niveau, c’est drôlement réussi! La vision culottée de Guadagnino nous entraîne complètement ailleurs, autant visuellement qu’au niveau du récit, et a réussi à me faire vivre de grandes émotions.

3- Luz de Tilman Singer

Projeté en première nord-américaine à Fantasia cet été, le film étudiant de Tilman Singer n’était pas dans ma sélection initiale. C’est le buzz en coulisse qui m’a gagné et m’a finalement « forcé » à me rendre à la projection. Et quelle expérience! Luz nous vient d’une autre époque, d’un autre univers et possiblement d’une autre dimension. C’est également une expérience qui se vit davantage qui se décrit. Espérons une distribution très prochainement.

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2- Hereditary de Ari Aster

Certains prétendent que l’unique succès d’Hereditary est attribuable à sa campagne publicitaire qui déclarait le film comme «le plus effrayant depuis The Exorcist». Pourtant, le véritable tour de force de ces bandes-annonces qu’on nous a servies ad nauseam, c’est de ne pas nous avoir gâché les tournants éclatants (et dégoulinants) de cette production dont Hollywood devrait grandement s’inspirer côté créativité. Le plus effrayant depuis Regan? Non. Mais un premier film remarquable pour un nouveau cinéaste qu’on suivra maintenant pendant longtemps.

1- Halloween de David Gordon Green

Ouf, on a eu chaud. Imaginez si après toutes ces suites plus ou moins (surtout moins) appréciables, le nouveau-nouveau Halloween avait été moche! Le genre horreur aurait été la risée du monde du cinéma. Mais coup de théâtre, la nouvelle mouture Blumhouse a fracassé tous les records, en plus de s’avérer… franchement excellente et combien satisfaisante! Disons simplement qu’au cinéma, j’ai pu retrouver toute l’excitation que j’éprouvais adolescent en découvrant un film culte terrifiant. Redevenir un jeune fan d’horreur fringuant à nouveau, ça mérite bien la première place dans mon palmarès 2018!

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Mon coup de gueule

The Strangers: Prey at Night de Johannes Roberts

Cette année, oui, The Nun était décevant, Slender Man aussi fade que son personnage sans visage et The First Purge atteignait des niveaux de médiocrité encore jamais explorés dans la franchise, mais aucun de ces fiascos ne m’a autant enragé que The Strangers: Prey at Night. Cette suite que personne n’attendait aurait pourtant pu s’avérer très amusante, surtout entre les mains de Johannes Roberts, qui nous a tout de même offert un effort appréciable avec 47 Meters Down en 2017. Dommage qu’absolument chaque scène, plus paresseuses les unes que les autres, défie toute logique et tombe à plat et qu’aucun des personnages ne présente un intérêt quelconque. J’ai définitivement besoin de plus qu’une ou deux chansons des années 80 pour m’exciter.

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