« Tou.tv » : l’horreur qui mérite sa place dans votre watchlist

Oui, oui, vous avez bien lu, et non, vous ne rêvez pas : je vous présente bel et bien une liste de recommandations de films de genre à visionner sur Tou.Tv. C’est vrai qu’on n’a pas toujours le réflexe de se tourner vers la plateforme de Radio-Canada pour notre dose de frissons, mais vous seriez surpris de ce qu’on peut y trouver !

Je ne prétends pas révolutionner votre liste de films à voir, mais simplement vous rappeler que ces petits bijoux sont bel et bien accessibles sur la plateforme. Et pour celleux qui ont Tou.Tv Extra, voici vos prochains visionnements!

Hereditary – Ari Aster (2018)

Est-ce que Ari Aster (Midsommar, Beau is Afraid) a encore besoin d’être présenté? Je vous ramène aux débuts d’un réalisateur à la carrière prometteuse ! En 2018, Aster fait une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec son long-métrage Hereditary.

Après le décès de leur grand-mère, une famille est frappée par une suite d’événements tragiques. Pourquoi le sort s’acharne-t-il sur eux ? Dans un suspense des plus tendus, soutenu par une direction photo qui appuie le récit, Aster nous emporte dans ce drame fatal afin de répondre à cette grande question qui nous obsède pendant tout le visionnement.

Il est difficile de dire ce qui a le plus marqué les esprits lors de la sortie du film. L’ambiance qui nous prend aux tripes, et le jeu d’acteurs absolument parfait des interprètes font très probablement partie des raisons du succès de Hereditary. Avec ce premier long-métrage, Ari Aster vous fera remettre en question votre notion du bien et du mal — mais surtout votre définition de l’amour. Jusqu’où s’étendent l’amour d’une mère et les liens familiaux ? Sont-ils réellement inconditionnels?

Summer of 84 – François Simard, Anouk Whissell & Yoann-Karl Whissell (2018)

En 2018, François Simard, Anouk Whissell et Yoann-Karl Whissell (We are zombies) unissent leurs forces pour nous offrir Summer of 84, un film à l’intrigue charmante qui saura vous divertir !

Le trio de réalisateur·ice·s nous propose une enquête menée par une bande d’adolescents. Un soir, l’un d’eux est convaincu d’avoir démasqué son voisin. Celui qu’il croyait être un policier irréprochable serait en réalité… un dangereux tueur en série. Les jeunes décident alors de mener leur propre enquête afin de découvrir la vérité. Ce voisin louche est-il réellement un criminel redoutable? Plus ils s’approchent de la vérité, plus ils se mettent en danger.

Sans être le film qui changera votre vie, Summer of 84 est assurément un film qui vous permettra de décrocher un moment. Il vous fera rire, vous entraînera dans son intrigue et vous tiendra en haleine. Un bon petit film à regarder un dimanche après-midi!

Les chambres rouges – Pascal Plante (2023)

Pascal Plante (Les faux tatouages, Nadia Butterfly) est pour moi LE réalisateur à suivre dans les prochaines années. Un cinéaste de la relève qui, film après film, prouve sa place dans l’industrie québécoise. En 2023, Plante nous lâche une bombe, un film qui n’a toujours pas fini de faire parler de lui. Les chambres rouges est en tout point un chef-d’œuvre, et je pèse mes mots.

Dans ce long-métrage magistral, Kelly-Anne (Juliette Gariépy) développe une obsession pour un tueur en série et son procès. Jusqu’où ira-t-elle pour nourrir sa fixation?

J’en conviens, mon résumé de ce film est plutôt court, mais il est difficile de le résumer sans trop en dévoiler. Les chambres rouges brouille nos perceptions. Plante danse avec la folie à travers le personnage de Kelly-Anne, une danse dérangeante et tout en finesse. On traverse le mur de la morale pour infiltrer un monde des plus tordus. La caméra nous fait valser avec l’esprit dérangé de la protagoniste.

Lorsque j’ai visionné en salle le troisième long-métrage de Pascal Plante, je suis restée submergée, la bouche ouverte, les larmes coulant sur mes joues pendant le générique final. Pendant que la salle se vidait, moi, j’essayais de ne pas me noyer dans mes émotions. Si vous voulez vivre des sensations fortes, je vous suggère grandement Les chambres rouges!

Bungalow – Lawrence Côté-Collins (2022)

Lawrence Côté-Collins a beaucoup fait parler d’elle récemment avec son projet Billy. Ce n’est pas la première fois que la cinéaste se retrouve sous le feu des projecteurs. En effet, son second long-métrage, Bungalow, a su la mettre sur la map.

Avec une direction artistique éclatée, Côté-Collins nous offre un film où les genres se mêlent à merveille.
Alors qu’ils viennent d’acquérir un bungalow, Sarah (Sonia Cordeau) et Jonathan (Guillaume Cyr) décident de le rénover pour en faire leur maison de rêve. Seulement, les rénovations les plongeront dans un gouffre d’événements sombres.

Ce petit bijou de cinéma est mené d’une main particulièrement ingénieuse. Les couleurs qui signent le visuel déjanté de Bungalow contrastent à merveille avec le côté lugubre du récit. En s’opposant ainsi, le fond et la forme se complètent de manière satisfaisante. Chose certaine, Bungalow vous fera rire. Vous finirez peut-être même avec une petite larme au coin de l’œil.

Falcon Lake – Charlotte Le Bon (2022)

En 2022, Charlotte Le Bon nous offre un doux film : Falcon Lake. Ici, on réinvente l’histoire de fantôme, on s’accroche à la douceur des fins de journées d’été au lac, on se laisse brasser par les émotions fortes de l’adolescence. Falcon Lake, c’est l’image même de la nostalgie.

Des vacances dans un chalet au bord de l’eau, une légende de fantôme et des amours adolescentes : voilà ce que nous promet Falcon Lake.

J’ai tellement aimé ce film. Je me souviens l’avoir vu pendant les RVQC et d’avoir été complètement bouleversée dans une salle du Cineplex Quartier Latin. Falcon Lake m’a donné envie de revivre mes premières histoires de cœur, aussi angoissantes et compliquées soient-elles. C’est un film profondément doux… qui nous shake un peu malgré tout.

L’ambiance est poussée à son maximum grâce à la lumière et à la direction photo, qui rappellent les natures mortes et le clair-obscur du baroque. Les dialogues qui punchent et les petits rires nécessaires, dispersés ici et là, remplissent le cœur. Ici, on rit, on sourit, on ressent le malaise, name it, mais on vit quelque chose dans ce film-là !

Série noire (2014-2016)

Si vous avez plutôt envie de visionner une série d’ici, je vous suggère vivement Série noire! Vous vivrez assurément un mélange de sensations et d’émotions, vous balançant entre le drame et la comédie.

Denis (François Létourneau) et Patrick (Vincent-Guillaume Otis) sont deux scénaristes complètement abattus. La première saison de leur série judiciaire vient de se terminer… et ce fut un vrai désastre. Pourtant, leurs producteurs leur donnent le mandat de renouveler l’expérience pour une deuxième saison. Dans quel merdier les deux gars viennent-ils de se plonger? Et que feront-ils lorsque leur scénario devient plus vrai que nature?

Accrochez-vous bien, parce que l’univers est profondément absurde et tordu! La force de Série noire réside dans l’habileté de François Létourneau (C’est comme ça que je t’aime) à introduire graduellement l’étrangeté de son intrigue, permettant ainsi une immersion en douceur… mais des plus profondes. En tant que spectateurs, on reste fermement accroché au récit, du début à la fin. Malgré l’absurdité assumée et l’humour sombre, les enjeux et les personnages ne sont jamais mis de côté, leur développement est au contraire méticuleux!

Si vous êtes fan de cinéma, vous aimerez cette série, ne serait-ce que pour les thèmes qu’elle aborde et les concepts qu’elle explore. Une chose est certaine : avec Série noire, vous ne vous ennuierez pas. Et quand on pense qu’on ne peut pas aller plus loin dans l’absurde et l’étrange… la série nous surprend encore avec une coche de plus côté tordu!

Sur ce, je vous souhaite une belle découverte de la plateforme Radio-Canada! Bon visionnement!