On n’en est pas à la première adaptation de Dracula. En fait, techniquement, ce n’est même pas la première mini-série produite par la BBC, qui avait déjà tenté l’exercice de manière très fidèle en 1977. Du Dracula, on en soupe depuis les débuts du cinéma et de son mélange avec l’expressionnisme allemand. Cela dit, malgré l’omniprésence du vampire le plus célèbre de la littérature libre de droits, cette nouvelle version avait de quoi attirer l’attention. Développée par Steven Moffat et Mark Gatiss, duo de choc derrière le reboot de Doctor Who et la série Sherlock, elle comporte son lot de points positifs sur papier. Après tout, le talent de ces deux têtes pensantes pour développer des univers est reconnu et le budget semblait au rendez-vous afin d’offrir quelque chose d’unique. Cependant, les bonnes intentions ne sont pas garantes de la qualité d’une oeuvre.
Cependant, le résultat n’est pas exempt de défauts. Autant on peut apprécier l’humour et l’originalité de l’écriture de Moffat et Gatiss, autant les créateurs ont tendance à parfois laisser d’énormes trous dans leurs scénarios, sans donner la moindre trace d’une quelconque réponse possible. Ceux qui ont vu le premier épisode de la saison 3 de Sherlock le savent: les deux auteurs semblent parfois construire leurs histoires sans aucune idée de comment les terminer et cela se sent dans ce Dracula aux trois épisodes très inégaux. De plus, les retournements clichés et décevants du dernier épisode ainsi que sa discontinuité esthétique pourra en faire reculer certains.
Bref, difficile de dire si cette mini-série saura trouver son public. Si Sherlock a su relancer, à son époque, l’intérêt pour le personnage de Conan Doyle, cette version de Dracula ne semble pas, avec cette saison, être en mesure d’accomplir le même exploit.