Evil Dead Rise 1

[Critique] Evil Dead Rise: ni plus ni moins que nos attentes

La franchise Evil Dead a, depuis ses débuts, été synonyme de passion et de dévouement pour le cinéma de genre. Déjà, à l’origine, Sam Raimi réalisait le premier opus avec une poignée d’argent liquide (à peine pour se payer une heure de parcomètre), laquelle sera réinvestie dans les deux suites, réinventant toujours à peu près la même histoire, dans un contexte de plus en plus absurde, champ gauche et assumé. Maintenant forte de plusieurs remakes et séries, Evil Dead est une recette qui fonctionne, une célébration de la surenchère de violence, sang et répliques assassines, qui n’essaie même plus de réinventer sa structure. Mais pour la première fois depuis longtemps, on changera légèrement la trame avec Evil Dead Rise (L’Opéra de la terreur: Renaissance), développant de nouveaux personnages et situant l’action ailleurs que dans un chalet perdu au fond des bois. Le résultat demeure néanmoins propre à l’esprit Evil Dead, dans ses bons et ses moins bons côtés.

Après un tremblement de terre qui secoue les fondations d’un vieux bloc à appartements en pleine ville, un frère et une sœur font la découverte d’un étage dissimulé sous le bâtiment abritant un vieux grimoire mystérieux. C’est par accident que les adolescents réveilleront des entités maléfiques qui hanteront la famille prise dans leur logement au sommet de l’édifice, alors que leur mère se retrouvera possédée par un esprit d’une violence et d’un sadisme extrêmes.
Evil Dead Rise affiche film

La structure narrative de Evil Dead Rise, même si elle s’écarte de la trame de fond originale de la franchise, en respecte quand même toutes les spécificités: un huis clos où les personnages entrent en contact par hasard avec le livre des morts, l’incantation prononcée accidentellement qui réveille le mal, puis l’escalade de violence, l’adieu au réalisme, jusqu’au générique. La mise en scène classique qui suit la réalisation depuis le premier The Evil Dead est également respectée: on y trouvera les mêmes plans de caméra planant dans l’air à toute vitesse lorsque l’ennemi entre en possession d’un personnage, une propension vers les effets pratiques plutôt que l’utilisation du CGI et même la présence de l’emblématique tronçonneuse. Le rythme et la tension du film ont la touche un peu absurde, mais efficace, à laquelle on s’attend en regardant un film produit par Sam Raimi et Robert Tapert (tous deux responsables des premières moutures). La réalisation de Lee Cronin (The Hole in the Ground) respecte bien l’esprit initié par ses prédécesseurs. Mais, tout comme dans le remake Evil Dead de 2013, il ne faut pas s’attendre à l’humour formel et la folie de Evil Dead 2 ou Army of Darkness. Ici, la surenchère de violence est au profit de l’horreur, et non de l’humour.

Il y a tout de même une sorte de légèreté qui est incarnée par le film. Même si l’on ne s’esclaffera pas devant le génie de Bruce Campbell, le film assume tout de même très bien son aspect absurde. Le scénario ne tient pas la route, l’intrigue va dans toutes les directions, mais on sent bien que ce n’était pas l’objectif du film. Evil Dead Rise cherche à poursuivre l’esprit de la franchise en lui ouvrant de nouveaux horizons. Cela ne fonctionne qu’à moitié, puisque la structure narrative, tout de même calquée sur ses prédécesseurs, ne parvient pas à surprendre, à nous donner la couche de plus qui aurait convaincu les fans les plus fervents de l’univers Evil Dead.

Evil Dead Rise image film

À cette ère où la nostalgie a la cote, les séries d’horreur classiques peinent parfois à se réinventer. On n’a qu’à prendre pour exemple le dernier Scream VI, sorti plus tôt cette année, pour constater qu’il n’est pas si simple de transposer une franchise déjà établie dans un univers différent et actuel. Si les films de Ghostface utilisaient une surabondance d’autoréférences et de recours directs à une galerie de personnages, situations et scènes mythiques de son passé afin de justifier son existence, Evil Dead Rise, lui, se contente de raconter une histoire, sans se rattacher uniquement à la nostalgie de son public. On suivra les codes établis par la série, comblant ainsi les attentes des fans de l’univers, mais le film parvient à vivre par lui-même.

On s’ennuie évidemment de l’aspect éclaté et presque burlesque des débuts de la série, mais la nouvelle mouture démontre que la franchise est toujours en santé, et entre de bonnes mains.

Note des lecteurs57 Notes
Points forts
Habile réappropriation des codes de la franchise
Effets pratiques réussis et assez dégoûtants
Points faibles
Musique et effets «horrifiques» peu inventifs
Scénario peu engageant
3.5
Note Horreur Québec

Zeen is a next generation WordPress theme. It’s powerful, beautifully designed and comes with everything you need to engage your visitors and increase conversions.

Horreur Québec