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[Critique] The Exorcist – saison 1

Note des lecteurs1 Note
4.5
Note Horreur Québec

On ne peut pas dire que la chaîne FOX ait manqué d’audace en s’inspirant du grand classique de 1973, The Exorcist, pour créer une nouvelle télé série. Les risques étaient énormes et les comparaisons avec l’oeuvre William Friedkin (The French Connection), inévitables. On présageait l’échec lorsque FOX a décidé de diffuser la série, scénarisée par Jeremy Slater (Pet, The Lazarus Effect), le vendredi soir, une plage souvent destinée aux productions de moindre qualité. Mettons les choses au clair: la version télévisée ne surpasse évidemment pas la version cinématographique. Toutefois, on serait fou de passer à côté.

La famille Rance, déménagée depuis peu à Chicago, est témoin de manifestations surnaturelles dans leur nouvelle demeure. Angela (Geena Davis, The Fly), la mère, est persuadée que sa fille, Katerine (Brianne Howey, Horrible Bosses 2), est possédée par un esprit maléfique. Elle demande l’aide du prêtre de sa paroisse, Père Thomas (Alfonso Herrera, Sense8). Dépassé par les évènements et limité dans ses connaissances sur les exorcismes, le prêtre fait appel au Père Marcus (Ben Daniels, House Of Cards), spécialiste en la matière.

MV5BODUxNDU3MDM1Ml5BMl5BanBnXkFtZTgwMjM3NDc0OTE@. V1 SX647 CR00647999 ALDifficile de parler du scénario sans gâcher les différentes surprises que Slater suggère tout le long du récit. Le scénariste s’efforce de construire une histoire qui rend hommage aux évènements horrifiques dans la ville de Georgetown, une quarantaine d’années plus tôt. En dépit d’un début timide, le spectateur devient vite absorbé lorsque le récit se développe et se complexifie. Le format de la série est idéal pour mieux comprendre les motivations du démon et permet d’être témoin de la relation quasi fusionnelle et malsaine avec sa victime. Robert Emmet Lunney (Julie & Julia), très convaincant, incarne à merveille l’entité maléfique. Son interprétation donne froid dans le dos à plusieurs occasions, comme par exemple lorsque celui-ci oblige l’adolescente à s’insérer un fer à cheveux brulant dans ses parties intimes.

Que The Exorcist soit diffusée sur un réseau généraliste n’a pas empêché lses créateurs d’offrir aux spectateurs des scènes d’une brutalité étonnante (la farouche attaque dans le métro) et d’autres carrément dégoûtantes (l’omelette aux oisillons vivants). On apprécie aussi les nombreux clins d’oeil au film de Friedkin, que ce soit le vomi vert, au fameux chapeau du prêtre ou bien la scène d’urine sur le tapis…

En parallèle à l’histoire de la famille Rance, on est témoin de la corruption au sein de l’Église. Ce filon, quoique prévisible, demeure néanmoins intéressant. La romance entre Père Thomas et une paroissienne est par contre complètement dénuée d’intérêt. On a choisi la voie facile pour faire comprendre au spectateur que le prêtre est bel et bien tourmenté par un conflit intérieur. De plus, la confrontation finale est de trop courte durée. On aurait souhaité une conclusion moins précipitée et plus brutale. La scène n’en demeure pas moins intense.

The Exorcist n’est pas la catastrophe qu’on avait prédit, bien au contraire. La série s’avère une agréable surprise et saura convaincre les plus réfractaires. Les rumeurs disent que la production d’une deuxième saison est peu probable. Il serait dommage de nous priver d’une suite à cette série de qualité qui fait honneur au film culte de 1973!

Horreur Québec