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[Éditorial] Quel avenir pour le cinéma d’horreur au Québec?

On le sait, le cinéma de genre au Québec n’est pas très florissant. D’un côté, on a une tonne de créateurs inventifs prêts à sacrifier bien des choses pour leurs oeuvres, mais de l’autre, les institutions sont encore très frileuses à financer des productions qui n’iront pas nécessairement rejoindre «le plus large public».

Cette semaine, une coalition de producteurs québécois sonne l’alarme dans une lettre publiée dans La Presse+. Ces derniers remettent en question les pratiques de la SODEC, notamment dans la sélection de projets de moins de 2,5 millions de dollars. En effet, 25 de ces 27 soumissions auraient été éliminées de manière plutôt cavalière par la Société. Au tordeur y est entre autres passé le fameux Les oubliés d’Izabel Grondin, qui en était à son dernier dépôt. Le regroupement demande maintenant à la SODEC que ces 25 projets aient la possibilité d’être déposés à nouveau lors du prochain concours. Il y aurait donc une lueur d’espoir pour la cinéaste et les autres, si toutefois la Société accepte la proposition.

En mai dernier, on apprenait que des 9 longs-métrages de fiction sélectionnés (pour la catégorie 2,5 millions et plus), on retrouvait des comédies, des drames policiers ou d’époque, et… un film de zombies qu’on décrit comme une «fable écologiste à l’humour noir». En effet, L’Île-aux-Paons de Julien Knafo (Lucidité passagère) voit des habitants d’une petite île pris avec un problème de revenants suite à l’épandage d’un pesticide douteux. Grand Nord, réalisé et écrit par Annick Blanc, promet également un mélange d’humour, d’horreur, d’étrangeté et de sensualité. Deux films à surveiller…

Rares sont les cinéastes qui oseront commenter publiquement le processus de sélection. Évidemment, on ne mord pas la main de celui qui nous donnera PEUT-ÊTRE à manger un jour. On comprend néanmoins entre les lignes que les paramètres sont trop flous et trop arbitraires. Pendant que certains disent que «collusion» serait le mot le plus important de cette fameuse lettre des producteurs, d’autres affirment que des propositions ont dû être revues, voir carrément dénaturées pour recevoir leur aide financière. C’est aussi l’éternel débat Guzzo: est-ce qu’on finance des films pour ce qu’ils nous rapporteront monétairement ou culturellement? Le Liar Liar «nouveau genre» Menteur mettant en vedette Louis-José Houde s’apprête à fouler les salles et nul doute qu’il assurera au box-office domestique — et oui, il en faut de ce type de films grand public — mais son apport pour le cinéma est certainement discutable. Pendant ce temps, d’autres veulent percer et proposer du nouveau et se font reprocher des scénarios sans valeurs sociales.

L’an dernier, les amateurs de films d’horreur a dû crier haut et fort pour que les distributeurs décident d’offrir une simple copie physique de Les Affamés de Robin Aubert, qui venait de remporter pas moins de 11 Iris. Si les fans ne se lèvent pas pour dire aux grandes institutions gouvernementales qu’ils veulent davantage de cinéma de genre au Québec, qui d’autre le fera?

À venir dans les prochains mois au Québec

La sélection de genre faite au Québec sera bien maigre au cours des prochains mois, mais une poignée de productions très attendues sont à surveiller:

On aura droit à la première mondiale du slasher AQUASLASH de Renaud Gauthier (Discopathe) à Fantasia en juillet prochain. Lisez notre entrevue avec le cinéaste.

Le documentaire L’inquiétante absence de Félix Brassard et Amir Belkaim, qui traite justement de ce climat difficile pour le cinéma de genre au Québec, doit voir le jour avant la fin de l’année.

On devrait également pouvoir voir le film de zombies québécois Blood Quantum de Jeff Barnaby (Rhymes for Young Ghouls) très prochainement. Le film met en scène une distribution exclusivement issue des Premières Nations. Une première image a été publiée récemment.

Jusqu’au déclin, le premier films québécois Netflix, décrit comme un thriller-survival nordique et réalisé par Patrice Laliberté (GAME(R)Overpass), arrive sur le service de streaming en novembre. Réal Bossé (19-2) et Marc-André Grondin (Les affamés) tiennent la vedette.

Il y a SLAXX, un slasher réalisé par Elza Kephart (Graveyard Alive) mettant en vedette une paire de jeans meurtrière qu’on attend avec impatience pour l’an prochain. Lisez notre compte-rendu du plateau de tournage.

Le Québec connaîtra aussi son premier grindhouse en 2020 avec The Impalers de Jean-Philippe Langlois, présentement en campagne de socio-financement.

Blood Quantum et SLAXX ont reçu du financement de la SODEC respectivement en 2017 et 2018.

Autrement, on se tournera également vers le court-métrage durant les différents festivals et d’autres productions indépendantes pour espérer y revoir quelques-uns de nos talents locaux et en découvrir de nouveaux… pendant qu’on dévalise et encense les productions horrifiques des autres pays.

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