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L’importance de Jean-Claude Lord pour le cinéma de genre

C’est le 15 janvier dernier que nous avons perdu un chaînon marquant du cinéma québécois en la personne de Jean-Claude Lord. Si plusieurs se souviennent de lui pour des classiques comme Bingo, La grenouille et la baleine et le désormais culte Parlez-nous d’amour, il a aussi marqué la mémoire du public grâce à son implication dans la série Lance et compte.

Pionnier à plusieurs égards, Jean-Claude Lord fut le premier lauréat du prix Denis-Héroux en 2016, attribué par Fantasia, pour souligner sa contribution immense à la création du cinéma de genre et indépendant au Québec. On a pourtant ce sentiment que les nouvelles générations sont moins au courant de son importance.

Jean-Claude Lord

En 1977, le réalisateur nous offre le thriller environnemental Panique, possiblement le seul long-métrage «catastrophe» québécois. Ici, d’étranges cas d’intoxication surviennent chez la population, et il devenait très facile de comprendre l’engagement social de l’homme derrière la caméra. La tragédie écologique sur la contamination de l’eau s’inspirait des catastrophes réelles de Seveso en Italie et de la Baie de Minamata au Japon. Difficile de croire que le classique américain The China Syndrome de James Bridges ne s’en soit pas grandement inspiré. Une rumeur avait même circulé mentionnant que les gens derrière cette grosse production mettant en vedette Michael Douglas et Jane Fonda avaient demandé à voir le long-métrage de Lord.

Pour les fans de cinéma de genre que nous sommes, il est tout simplement impossible d’oublier le premier long-métrage tourné en anglais par le réalisateur, puisqu’il s’agissait de Visiting Hours. Le film racontait l’histoire d’une journaliste attaquée et poursuivie ensuite à l’hôpital par un dangereux psychopathe. Bien sûr, on sent l’influence d’Halloween, mais ce petit slasher aux apparences anodines est un film qui s’encre parfaitement dans la carrière de ce penseur, qui adorait remettre en question certaines valeurs préfabriquées.

Jean-Claude Lord Visiting Hours

Lord utilisait les apparences d’un cinéma populaire pour aborder des sujets très profonds. Visiting Hours traitait de la misogynie et de féminisme. Le film a eu le mérite de figurer parmi la liste britannique des Video Nasties, cette liste de titres jugés trop obscènes pour être vus dans les années 80 au Royaume-Uni, en compagnie d’autres perles comme The Texas Chain Saw Massacre et The House by the Cemetery. Ce n’est pas si étonnant de constater que le distributeur américain Scream Factory l’ait ajouté à sa collection avec une édition Blu-ray Double Feature en 2014.

Jean-Claude Lord Vindicator

En 1986, le cinéaste nous a livré une autre série B excessivement savoureuse tournée à Montréal intitulée The Vindicator, où la dépouille d’un savant se retrouvait vêtue d’un costume hautement technologique le métamorphosant en cyborg. Sorti une année seulement avant Robocop, le long-métrage proposait plusieurs idées similaires. Rebaptisé Frankenstein 2000 en version française, ce film trop méconnu (et difficile à trouver aujourd’hui) s’est quand mérité une certaine réputation à travers les années.

Il y a une certaine naïveté à résumer une carrière aussi prolifique en quelques lignes, mais nous encourageons nos lecteurs à découvrir ou à revoir les long-métrages de ce grand artiste. Plusieurs d’entre-eux ont d’ailleurs été restaurés par Éléphant, dont Panique et le thriller de science-fiction à découvrir Mindfield, tous deux disponibles à la location.

Visionnez également la vidéo hommage à Jean-Claude Lord, réalisée par Fantasia:

Hommage à Jean-Claude Lord

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