Un chirurgien se liant d’amitié avec le fils d’un défunt patient doit faire soudainement face à un horrible dilemme après lui avoir présenté sa petite famille aux allures parfaites. Deux ans après son excellent The Lobster, le réalisateur grecque Yorgos Lanthimos nous revient en grande forme avec The Killing of a Sacred Deer, film où moins le spectateur en saura, douloureusement meilleur le visionnement sera.
Ce thriller psychologique visitant souvent les codes de l’horreur fonctionne à tous les niveaux; à commencer par l’originalité de son récit. Ayant reçu le prix du scénario au dernier Festival de Cannes en mai dernier, Sacred Deer n’a absolument rien à envier à personne: vicieux, drôle, mystérieux, tout y est. Lanthimos réussit à faire sentir de profonds malaises au spectateur où ce dernier hésite entre rires jaunes et empathie. Sa caméra, rappelant à plusieurs reprises celle de Kubrick, ajoute un fond glacial à des personnages complètement tordus et déchirés entre le Bien et le Mal; moment où l’horreur prend place et où on ne peut faire autrement que de se mettre à la place du couple dysfonctionnel.
Sacred Deer ne serait pas ce qu’il est sans sa fabuleuse musique. Écrasante à souhait, elle se marie parfaitement à la tension du film et y ajoute toute sa lourdeur dont il est majoritairement constitué. Un personnage à part entière.
Sans trop en dévoiler, le petit dernier de Yorgos Lanthimos est un must pour les amateurs de renouveau, d’émotions fortes et d’horreur. Un conte macabre mélangeant cauchemar, sexe, humour noir et perversion. Dépourvu de défaut important, The Killing of a Sacred Deer est, sans aucune hésitation, un des meilleurs films de 2017, toutes catégories confondues. Une petite perle comme on en trouve rarement, conçue par un réalisateur et scénariste à surveiller de très près qui ne fait que se surpasser.
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