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Une campagne de soutien pour l’auteur Yvan Godbout

L’affaire Les Contes Interdits – Hansel et Gretel aura fait couler beaucoup d’encre au Québec cette année.

En mars dernier, son auteur, Yvan Godbout, et les Éditions ADA, ont été accusés au criminel de production et de distribution de pornographie juvénile.

HanselEn effet, une plainte avait été déposée à la police par une enseignante à cause d’un passage du roman décrivant de façon explicite le viol d’une enfant de neuf ans. Un court paragraphe, cru et difficile, certes, mais certainement pas de manière «dominante» ou pour «préconiser ou conseiller une activité sexuelle avec une personne mineure», comme le stipule le Code criminel. Une dizaine de phrases, tout au plus, auraient été retenues par la poursuite.

Ce même texte de loi proscrit tout de même quelconque représentation sexuelle (photographique, filmée, vidéo ou… écrite) où figure une personne âgée de moins de dix-huit ans. Le sujet soulève donc à nouveau plusieurs questions concernant la liberté d’expression, principalement dans notre communauté où le oeuvres de fictions horrifiques ne font pas dans la dentelle.

L’histoire n’est pas sans rappeler non plus le cas Rémy Couture de 2009. Le maquilleur faisait alors face à trois chefs d’accusation de corruption de moeurs pour production, possession et diffusion de matériel obscène sur son site Internet, mettant en vedette le travail d’un tueur psychopathe fictif. Couture a été acquitté en 2012, et connaît aujourd’hui une carrière fulgurante, mais a été plutôt ruiné financièrement par les procédures à l’époque.

C’est pourquoi le fils de l’auteur a créé une campagne GoFundMe pour son père, qui subira un procès en Cour supérieure devant jury comme le maquilleur; un combat dont la facture peut facilement atteindre les six chiffres.

Yvan Godbout mentionne sur sa page privée:

[…] Je ne demande pas la charité. Je ne veux pas que la société paie pour moi. Je ne veux pas que VOUS payez pour moi. Vous devez savoir que je puise dans mon bas de laine depuis quelques mois déjà pour assurer ma défense. Mais ce n’est pas assez, ce N’EST PLUS assez. Et que mon fils et ma famille aient décidé de monter cette campagne pour m’aider m’a touché et bouleversé au plus haut point, mais m’a aussi fait ressentir la cuisante honte de ne pouvoir m’assurer financièrement cette défense à moi tout seul… Que j’aimerais avoir ces 75000$, vous ne pouvez pas savoir comment. J’y pense à chaque moment de la journée et cherche des solutions à chaque instant… Ce n’est pas qu’une tape sur les doigts ou de simples remontrances qui m’attendent lors de ce procès, qui durera probablement quelques semaines. Non, c’est bien plus que cela. Pour avoir osé mettre en mots l’horreur humaine se cachant parfois derrière les portes closes, je risque la prison. […]

Sur une note plus personnelle, l’aventure Horreur Québec nous fait rencontrer plusieurs personnes extraordinaires du milieu et avec les années, Yvan est devenu un ami personnel. Cette histoire me touche, m’attriste et me choque donc plus particulièrement et c’est pour cette raison qu’il m’était important de prendre position en mentionnant cette campagne de soutien, même si ce partage lui permettrait d’amasser ne serait-ce que quelques dollars de plus.

Au nom de cette fameuse liberté d’expression, mais également de ce drame humain qui se joue et dont l’issue touchera au final toute notre communauté, si le sujet vous interpelle, n’hésitez pas à montrer votre appui.

Horreur Québec