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[Critique] Night Swim : une saucette surnaturelle sans vagues ni remous

Les géants de l’horreur Blumhouse et Atomic Monster, qui ont d’ailleurs officialisé leur union plus tôt cette semaine, profitent à nouveau du premier week-end de sortie de l’année avec Night Swim (Baignade nocturne). En 2019, Escape Room avait en effet prouvé aux producteurs que l’horreur pouvait s’avérer très payante lorsque présentée au début du mois de janvier. Le duo Jason Blum et James Wan avait donc choisi l’an dernier d’imiter la tactique de Sony avec M3GAN, un mégasuccès qui a rapporté plus de 180 millions aux studios. Leur nouveau film de piscine hantée n’est toutefois pas promis à un avenir aussi radieux.

Un ancien joueur de baseball émérite atteint d'une maladie dégénérative convainc sa famille que les eaux fraîches de la piscine d'une nouvelle demeure pourraient s'avérer bénéfiques pour sa condition. C'est rempli d'espoir que les Waller emménagent donc dans le nouveau patelin, mais ces derniers découvriront rapidement que quelque chose cloche dans l'arrière-cour. 
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Si Night Swim semblait offrir un angle inusité aux films de hantise en mettant en vedette une piscine maléfique, l’ensemble s’avère pourtant affreusement familier. Le cinéaste Bryce McGuire signe ici son premier long métrage, inspiré de son propre court métrage de 2014 (ici si on a piqué votre curiosité), et propose un film d’horreur surnaturel, tout ce qu’il y a de plus conventionnel.

On a beau troquer les couloirs sombres et les dessous de lits pour les profondeurs du bassin et ses filtreurs — McGuire fait pourtant un travail exemplaire en multipliant les prises de vues sur terre et sous l’eau —, Night Swim agit comme un cours d’horreur 101. Le scénario utilise bien quelques mécaniques amusantes avec ses parties de Marco Polo et de Chicken Fight (vous avez déjà vu la meilleure scène du film dans la bande-annonce), mais échoue lamentablement quand vient le temps de créer une véritable histoire derrière cette hantise aquatique.

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Précipités et extrêmement prévisibles, les dénouements proposés, qui comportaient tout de même une ou deux bonnes idées, auraient sans doute mieux fonctionné dans un film qui se prend beaucoup moins au sérieux. Rappelons-nous que M3GAN ne réinventait pas non plus la roue, mais profitait d’un laisser-aller assez loufoque qui a certainement contribué à son succès. De son côté, Night Swim ne prend jamais conscience du ridicule de sa prémisse, et tente en vain de nous effrayer avec des situations et autres entités complètement aléatoires et interchangeables.

Si la distribution reste potable, Wyatt Russell (Overlord) s’avère moins convaincant dans son rôle de père en déclin. Il faut dire que la progression de la chute de son personnage, prisonnier de tout ce qui s’est fait depuis le The Amityville Horror de 1979, s’avère trop brouillonne et ne génère aucune tension, sans compter certains dialogues maladroits.

Au final, même si Night Swim n’est pas un échec complet, souhaitons simplement qu’il ne soit pas annonciateur de l’année horrifique à venir. On s’attend quand même à plus et à mieux de la part de ces piliers du cinéma de genre.

Note des lecteurs13 Notes
Pour les fans...
de films d'horreur légers, qui ne les sortira pas trop de leur routine
de parties de Marco Polo lugubres — à condition de ne pas avoir vu la bande-annonce
2
Note Horreur Québec
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