MEGAN M3GAN 2023

[Critique] M3GAN: formatée pour les planchers de danse

Une nouvelle poupée machiavélique débarque dans la cour de récréation du cinéma d’horreur, et elle se déhanche comme pas une. M3GAN, première d’une série de productions unissant les bannières Blumhouse et Atomic Monster, inaugure l’année cinéma horrifique 2023 en faisant beaucoup de bruits. En effet, il aurait fallu vivre sous une roche (ou sans compte TikTok) pour avoir manqué sa danse virale un peu partout sur les réseaux sociaux, jusqu’à sa première mondiale (Jason Blum déguisé en prime) ou la mi-temps d’un match de la NFL. La nouvelle venue ne refera peut-être finalement pas le monde ici, mais divertit drôlement l’instant d’une soirée.

Après la mort de ses parents dans un terrible accident de voiture, la jeune Cady (Violet McGraw, The Haunting of Hill House) se voit confiée à sa tante Gemma (Allison Williams, Get Out), une roboticienne qui planche présentement sur M3GAN, un modèle de poupée hautement technologique qui pourrait révolutionner l'industrie du jouet. Occupée par la conception et dans le but de l'aider à gérer son nouveau rôle de maman, Gemma introduit Cady à son prototype; une décision qu'elle regrettera amèrement.
m3gan affiche film

Écrit par Akela Cooper d’après une histoire de James Wan, M3GAN est un plaisir coupable rondement formaté pour les salles. Le scénario, qui émet tout de même quelques commentaires pertinents à la Black Mirror sur la présence de plus en plus importante de l’intelligence artificielle dans nos vies, présente un slasher lamdba tout ce qu’il y a de plus élémentaire: meurtres hors champ, scénario prévisible et dénouements expéditifs, aucun flafla. Venant du duo derrière le Malignant de 2021, on aurait certainement voulu grimper un peu le niveau du gore, des gadgets technos et des surprises loufoques de quelques décibels, mais le charme de la robette opère tout de même.

Parlons d’ailleurs catin: le mélange ingénieux entre marionnettes, véritables performances chorégraphiées et effets numériques a de quoi faire fondre d’envie le Buddi du remake de Child’s Play, qui a manqué le bateau en 2019. Ses gigantesques yeux vides et son visage plastique lissé sans expression offrent un véritable cauchemar dystopique. Imaginez la chose se recharger en vous observant la nuit, pas bien loin de votre lit… M3GAN offre ainsi une généreuse dose de ces regards décalés, en plus de délicieuses phrases clés. Et attendez d’entendre ses réinterprétations de chansons pop (celle de David Guetta!). À se rouler par terre.

Si la principale concernée séduit, on ne peut toutefois pas en dire autant des personnages secondaires. L’humour de Ronny Chieng (Godzilla vs Kong), par exemple, ne résonne pour ainsi dire aucunement dans son rôle du patron colérique. Avec les dialogues qu’on lui soumet, ses emportements manquent d’originalité et de vigueur pour les besoins de la caricature. Même son de cloche pour la voisine. Heureusement pour sa part, la chimie du duo principal McGraw-Williams fonctionne. La jeune actrice offre de son côté des moments touchants dans la peau de la fillette en deuil et la vedette de Get Out, quant à elle, propose une mère de substitue et prise au dépourvu très crédible.

Gerard Johnstone (le très bon Housebound de 2014) signe somme toute un retour appréciable au genre avec une réalisation efficace, quoique dépourvue de suspense, alors que la superstar M3GAN démarre l’année horrifique du bon pied. Gardez assurément l’œil ouvert pour l’annonce de MEG4N.

Note des lecteurs12 Notes
Points forts
Le look de M3GAN
Les commentaires sur l'IA
La distribution principale
Points faibles
Les personnages secondaires
Le manque de gore et de frayeurs
La simplicité de l'exercice
3.5
Note Horreur Québec
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