The Angry Black Girl and Her Monster

[Critique] The Angry Black Girl and Her Monster: quand la prémisse est plus forte que le résultat

Le réalisateur Bomani J.Story n’a pas encore d’impressionnante filmographie à son actif, mais il vaut tout de même la peine qu’on s’y attarde. Parce que même si son premier film The Angry Black Girl and Her Monster n’est vraiment pas parfait, la vision de son créateur est tout de même puissante et originale.

La jeune Vicaria (Laya DeLeon Hayes) est une étudiante surdouée. Parmi les seules intellectuelles de son environnement davantage marqué par les guerres de gangs et la lutte contre la pauvreté et la discrimination, elle développe une fascination pour la médecine, particulièrement la mort. Pour l’adolescente, celle-ci n’est qu’une maladie pour laquelle il y a un remède, et elle compte bien le trouver. Et après plusieurs expérimentations réalisées sur le cadavre de son frère, qu’elle garde en secret dans un appartement abandonné, elle est sur le point de réaliser qu’elle a raison, et qu'il est possible de réanimer un mort.
The Angry Black Girl and Her Monster affiche film

On comprendra bien vite après avoir débuté le film qu’il ne faudra pas s’attarder à la crédibilité de quoi que ce soit, au scénario. L’intrigue, qui se veut une sorte de réactualisation du mythe de Frankenstein, se fonde également sur des personnages plus grands que nature, où la création morbide d’un scientifique fou se retourne contre son créateur. Mais contrairement à l’œuvre de Mary Shelley, le film de Bomani J.Story peine à trouver une finale à la hauteur de sa prémisse, qui justifierait le reste de l’intrigue. Une fois que Vicaria trouve une manière de réanimer son frère, celui-ci se transforme en machine à tuer, hors de contrôle, et on bifurque instantanément de tout ce qui aurait pu être développé au scénario, autant dans la quête morale que dans la psychologie des personnages.

Les faiblesses scénaristiques sont tout de même atténuées par une étonnante réalisation qui se permet plusieurs bonnes idées, rehaussant ainsi l’intérêt du film. Les personnages sont gros et très connotés, mais l’interprétation est franche, assumée et on se laisse vite entraîner dans le ton qui manque toutefois de subtilité. Mais le principal irritant du film est probablement le son. Parce que si les quelques jump scares fonctionnent, c’est qu’ils sont réalisés à l’aide de bruits stridents soudains, qui irritent plus qu’effraient. Le résultat est une diminution instantanée de toute tension qui, pourtant, augurait bien, grâce à une bonne réalisation et des effets visuels juste assez dégoûtants.

The Angry Black Girl and Her Monster aurait pu être une sympathique allégorie sur la prise de contrôle d’un phénomène d’injustice raciale par une jeune adolescente. Mais finalement, le film se présente plutôt comme un slasher conventionnel, et au final peu convaincant. Même si l’ensemble n’est pas raté, on ne peut cependant s’empêcher de penser qu’avec une telle prémisse, le film aurait pu aspirer à bien mieux.

The Angry Black Girl and Her Monster arrive en vidéo sur demande ce vendredi 21 juin.

Note des lecteurs0 Note
Pour les fans...
De gore bien dégoûlinant
D'intrigue pas trop compliquée
2.5
Note Horreur Québec
Horreur Québec