imaginary blumhouse

[Critique] « Imaginary » : peluche fatiguée recherche personnalité

Personne ne sera surpris de retrouver une critique négative d’Imaginary (Imaginaire) sur nos pages cette semaine. Le dernier film des écuries Blumhouse arrive tout juste après les décevants The Exorcist : Believer et Night Swim, d’un réalisateur qui nous a en plus offert Fantasy Island et Truth or Dare, des productions qu’on retrouverait aisément sur une liste des pires films d’horreur de la dernière décennie. Disons que les attentes étaient très, très, très basses.

Jessica emménage avec sa nouvelle famille recomposée dans la maison de son enfance. Rapidement arrivée sur les lieux, sa belle-fille Alice découvre un ourson en peluche qu'elle surnomme Chauncey. Mais la jeune fille développe bientôt une amitié dangereuse avec son nouveau compagnon imaginaire, qui lui fait accomplir des tâches plutôt douteuses. Jessica découvrira que Chauncey est bien plus qu'une invention d'Alice. 
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Inoffensif est certainement le mot qui décrirait le mieux la production et l’ourson à sa tête. Les fanatiques d’horreur qui espéraient une dose de frissons et d’amusement en sortiront grandement déçu·e.·s, mais force est d’admettre que Blumhouse s’adresse trop peu souvent à nous maintenant pour espérer remplir ses coffres (voir le récent Five Nights at Freddy’s).

Imaginary aborde la famille 2.0 de manière assez superficielle alors que cette femme décide d’installer sa maisonnée dans une demeure où elle aura vécu un traumatisme d’enfance — excellente idée! Deux ou trois chicanes d’adolescents sont bien à prévoir, mais les relations entre les membres du clan et celles provenant de leur passé seront au final très peu approfondies.

Il faut dire aussi que pour un film qui traite de l’imaginaire, Imaginary reste plutôt en terrain connu. Les références à Escher, Nightmare on Elm Street ou Alice in Wonderland deviennent terriblement routinières dans ce type de production, et la réalisation de Jeff Wadlow ne parvient pas non plus à faire oublier ses décors de carton lors de ses moments plus surréalistes.

Même si l’idée de l’ami imaginaire a été exploitée à maintes reprises dans le cinéma d’horreur, le scénario aurait facilement pu s’amuser et construire un personnage disjoncté avec Chauncey, comme ce fut le cas avec M3GAN l’an dernier. En comparaison, même si l’intrigue s’efforce de développer une certaine mythologie derrière le monde du rêve et de l’imaginaire, la peluche n’a rien de visuellement intéressant à proposer à l’écran et souffre d’un grand manque de personnalité — même lorsqu’elle finit par nous montrer ses grandes dents avec une évolution Pokémon pour le moins inspirée.

imaginary chauncey

La direction d’acteurs est également un des grands points faibles d’Imaginary. DeWanda Wise (Jurassic World Dominion) peine à convaincre dans son rôle de belle-mère et offre parfois des moments risibles avec ses réactions exagérées, des fautes qu’on peut également attribuer au montage. Il en va de même pour le reste de la distribution, très questionnable, qui gravite autour, y compris même la vétérane Betty Buckley dans un rare retour à l’horreur depuis Carrie en 1976. Quel gâchis!

On le répète : Imaginary est une autre production Blumhouse qui s’adresse plutôt aux jeunes néophytes en matière d’horreur et qui recherchent un très léger divertissement. Ses dénouements rappellent une panoplie de titres déjà vus (et étrangement le triste Insidious : The Red Door de l’an dernier) et son ourson n’a rien pour vraiment amuser les foules.

Note des lecteurs2 Notes
Pour les fans...
de films d'amis imaginaires avec de légers revirements
d'horreur aseptisée, sans vraiment de jump scares ni d'hémoglobine
2
Note Horreur Québec
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