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Malum CR: Welcome Villain

[Critique] Malum: tenter le diable… encore une fois

Pour la réalisation de Malum, Anthony DiBlasi (Dread, Extremity) reprend son film (qualifié de «culte» par plusieurs), Last Shift, mis à l’écran en 2014. Avec près de dix années de recul, DiBlasi revient avec une vision somme toute différente de l’œuvre initiale. À quelques détails près du synopsis original, Malum offre un tour de manège plus abrupte, plus intense et définitivement plus sanglant. Le remaniement en valait-il la peine?

Jessica est de garde pour le dernier quart de travail dans une station de police à l’aube de sa fermeture. Un an avant, l’endroit a été l’hôte du meurtre sordide de plusieurs membres d’une dangereuse secte. Son père, également des forces de l’ordre, était présent lors de la tragédie et supposément responsable de la mort de plusieurs victimes. Avide d’en apprendre davantage sur les événements, la jeune recrue sillonne les lieux en quête de réponses à ses questions. Sa curiosité l’entraînera rapidement dans une série de phénomènes paranormaux plus tordus les uns que les autres.

Où il y a de la gêne, il n’y a pas d’horreur

Malum affiche film

Si on laisse tomber les comparaisons, force est d’avouer que Malum est un film fortement efficace qui propose une horrible descente aux enfers à vitesse grand V. Une fois la mise en situation brièvement expliquée, c’est au tour de l’horreur d’entrer en scène, sans pause, sans entracte, sans répit. Rapidement, tous les recoins sombres sont habités et derrière chaque porte se cache une menace prête à bondir.

Malum est un réel festival de jump scares. Mais si certain·e·s n’aiment pas cette tactique d’épouvante, iels trouveront peut-être leur compte dans le gore qui s’en donne à cœur joie et éclabousse allègrement. D’autres seront sinon réjouis par l’aspect occulte et les rituels sataniques mis à l’écran en mode snuff film. En gros, il y en a pour tous les goûts sordides!

Toutefois, pour les cinéphiles qui préfèrent les histoires développées et les suites logiques d’événements, les cotes étoiles risquent de tomber…

En effet, le réalisateur a principalement investi ses efforts (et son budget clairement rehaussé!) dans le tape-à-l’œil. Le condensé de scènes sanglantes laisse peu d’espace pour l’exploration des personnages, qui sont plutôt rapidement dépeints et dès lors un peu caricaturaux. Certains jeux d’interprètes sont passablement piètres et donnent une fade saveur série B à des scènes qui se veulent pourtant troublantes. On fait fi ou non, selon ses goûts et ses attentes.

L’art risqué du remodelage

La réalisation d’un remake ou d’un reboot peut prendre plusieurs avenues. Parfois, l’idée de base est la même, mais son déploiement diffère grandement d’un film à l’autre. Un bon exemple: Evil Dead (2013) versus le grand classique du même nom sorti en 1981. Certain·e·s cinéastes maintiennent le même fil conducteur, mais partent dans une direction complètement différente, comme l’a fait Nicolas Pesce pour The Grudge (2020). Il y a aussi possibilité de copier-coller tout simplement une histoire déjà racontée en offrant à d’autres acteurs la chance de camper les personnages, comme dans la version américaine de Funny Games (2007) réalisée par Michael Haneke (même réalisateur que la version autrichienne).

Dans le cas de Malum, on pourrait dire qu’il s’agit davantage d’un remix de Last Shift, un peu comme une chanson populaire qui passe entre les mains d’un DJ. Les paroles sont les mêmes, on reconnaît clairement la mélodie, mais le rythme est différent et entrecoupé de nouvelles tonalités qui rendent le tout plus entraînant et plus excitant. Certaines personnes diront que la version remastérisée est largement plus exaltante et ne reviendront pas en arrière. D’autres trouveront que la mélodie se noie dans un étourdissant mélange de sonorités.

En conclusion, Malum, dans son unicité, passe allégrement le test de l’horreur. Reste à voir si quand on se compare, on se console. À vous de voir.

Note des lecteurs19 Notes
Pour les fans...
de scènes sanglantes
d'horreur compacte
de jump scares
3.5
Note Horreur Québec

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