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[Critique] Alone: seule au combat

Note des lecteurs6 Notes
4
Note Horreur Québec

Une jeune veuve décide de retourner dans sa ville d’origine. Quelques items tassés dans une fourgonnette U-HAUL, ce voyage solitaire à travers la nature sauvage de la côte Pacifique serait thérapeutique si ce n’était de ce personnage inquiétant qui semble la suivre. Jessica s’inquiète sans toutefois cesser de se demander si ses peurs sont valides, ou le fruit irrationnel de la peur d’être une femme seule sur une route isolée?

alone

Malheureusement, la première proposition l’emporte. Un accident la mène tout droit dans les bras meurtriers de l’étranger, qui l’enferme dans le sous-sol d’une cabane isolée. Jessica parvient à se sauver, son attaquant la traquant de près. Quelles chances de s’en sortir possède-t-elle, épuisée, terrorisée, blessée et perdue dans la forêt de l’Oregon?

Non, Alone ne présente pas un synopsis particulièrement original, mais le scénario de Mattias Olssons, tissé serré au fil de fer, a mûri pendant sept ans avant que le réalisateur John Hyams y donne vie. Cette maturité dans un genre pourtant simple et, pourrait-on même dire, surfait (le thriller survivalist) lui confère cette tension à couper au couteau de chasse, qui avance en dents de scie. Chaque progrès de Jessica, qui fait le soulagement du spectateur, lui est retiré avec un nouvel obstacle frustrant qui rend sa délivrance de moins en moins probable. Et l’ensemble ne donne jamais l’impression d’être forcé ou surfait.

Le courage de cette femme qui refuse de cesser de se battre est transposé par Jules Willcox, complètement habitée par ce personnage qui lui va comme un gant. L’actrice dévouée s’est même brisé le pied lors du carnage. Marc Menchaca, qui incarne son antagoniste, prend part à ce jeu de chasse et de souris avec la même généreuse intensité qui le transforme en horrible psychopathe. La banalité trompeuse de l’homme, qui jette un doute sur ses intentions jusqu’à ce qu’il passe à l’action, sera tristement familière pour les femmes qui se sont déjà exposées à des situations dangereuses par peur que leur méfiance ne soit pas justifiée.

Les langages visuels et auditifs communiquent avec fluidité dans cette course angoissante et hyperréaliste. Certains moments tiennent même du pur génie, comme l’hommage à Dual ou encore, ce battement de cœur qui se transforme pour signaler l’arrivée d’une quelconque révélation. Vous saurez de quoi on parle lorsque vous y serez rendu, croyez-nous.

Cette critique était publiée dans le cadre de l’édition 2020 du festival Fantasia.

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Horreur Québec
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